Folle journée de Nantes 2012


 


La Folle Journée de Nantes

En région des Pays de la Loire
vendredi 27 au dimanche 29 janvier 2012

et
À Nantes, La Cité - Nantes
mercredi 1 au dimanche 5 février 2012

Découvrez le programme
et les pianistes invités
à cette nouvelle édition de
la folle journée de Nantes

Le thème de la 18e édition de la Folle journée de Nantes en 2012 sera
Le Sacre russe de Rimsky-Korsakov à Chostakovitch


La Folle Journée 2012 a choisi de consacrer sa 18ème édition à la musique russe. Considérant l'apport décisif des compositeurs du fameux"Groupe des Cinq" (Balakirev, Cui, Rimski-Korsakov, Borodine, Moussorgski), auxquels on doit l'émergence d'une véritable musique nationale russe, et de Tchaïkovski, considéré de son vivant comme le grand musicien national, elle mettra en lumière l'oeuvre de leurs successeurs immédiats - Liadov, Arensky ou Glazounov, protégés du célèbre mécène Belaiev et figures dominantes de la scène musicale russe au début du XXe siècle -, auxquels se rattache aussi Rachmaninov, dernier compositeur majeur dans la grande tradition romantique
russe.
Elle fera la part belle ensuite à l'oeuvre de Scriabine, qui apparaît, au début du XXe siècle, comme un pionnier du langage musical contemporain et dont les recherches - faisant écho à celles de Schoenberg en Europe - seront poursuivies par les avant-gardistes Roslavetz, Lourié ou Mossolov : ardents partisans d'une remise en question du système sonore, ces compositeurs sont à l'initiative du grand courant futuriste et constructiviste, et livrent tout au long du premier quart du siècle des oeuvres d'une grande originalité. Stravinsky ensuite, génie éclectique dont l'oeuvre reflète, plus que tout autre, les recherches et les paradoxes de son époque, sera lui aussi au coeur de cette Folle Journée russe, de même que Prokofiev, Chostakovitch et Weinberg - grand compositeur russe d'origine juive polonaise -, qui sont les trois grandes figures dominantes de la musique russe du XXe siècle.
Des compositeurs tels que Glière, Katchaturian (arménien) ou Kabalewski et, plus près de nous, S. Goubaïdoulina, R. Chtchedrine, A. Schnittke ou A. Pärt (estonien) complèteront ce vaste panorama qui permettra à l'auditeur de retracer toute l'évolution de la musique russe de Glinka jusqu'à nos jours

Biographie des compositeurs

Les pianistes invités

Rédaction CREA/Nantes
Ariane Charriau (AC), Sophie Chauveau (SC), Claire Chopot (CC), Aurélie-Jung Moron (A-JM), Séverine Meers (SM)

Anton Arenski (1861-1906)
Pianiste de formation - médaille d'or au Conservatoire de Moscou -, Arenski étudie la composition auprès de Rimsky-Korsakov et devient le professeur de Rachmaninov et de Scriabine. Compositeur éclectique, il s'illustre dans de nombreux genres : opéra, ballet, musique de chambre - le Trio avec piano en ré mineur est une de ses meilleures oeuvres -, musique symphonique, pièces pour piano. Influencé par les romantiques (Chopin, Mendelssohn, Tchaïkovsky), Arenski se distingue par l'élégance de son style et
l'inventivité de ses mélodies au lyrisme intense.
SC
Alexandre Arkhangelski (1846-1924)
À la charnière du XIXe et du XXe siècle, Arkhangelski domine, avec son aîné Grigori Lvovski, l'école des compositeurs qui se dévouent spécifiquement à la musique religieuse. Formé au séminaire de Penza, où il étudie la théologie et débute comme chef de choeur, il parachève sa formation à la Chapelle impériale et s'établit à Saint-Pétersbourg, où il acquiert bientôt une grande notoriété. Émigré après la Révolution, il poursuit ses activités dans le milieu orthodoxe russe, à Prague où il termine ses jours. Premier compositeur
à remplacer les voix d'enfants par des voix féminines, Arkhangelski est resté l'un des compositeurs les plus joués dans les offices ; ses chants présentent en effet l'avantage d'être aisés à interpréter et de rester à la portée de petits effectifs ; écrits le plus souvent dans le mode mineur, ils se caractérisent par une certaine monotonie mélancolique, perçue par beaucoup comme étant propice à la méditation.
AC

Mily Balakirev (1837-1910)
Issu d'un milieu modeste, le compositeur russe Mily Balakirev est sensibilisé à la musique par sa mère qui l'envoie à Moscou travailler avec l'excellent professeur Dubuc. Sans ressources financières, Balakirev a la chance de rencontrer Oulibichev, un mélomane fortuné possédant son propre orchestre, qui lui permet de se former lui-même, de façon empirique, à l'art de la composition. En 1855, il fait la connaissance de Glinka à Saint-Pétersbourg et concentre toute son énergie pour que la Russie s'affranchisse du modèle allemand et développe sa propre identité musicale. Il s'entoure d'un groupe de musiciens autodidactes et forme avec eux le Groupe des Cinq. Balakirev, mû par une énergie communicative, d'une exigence sans faille, devient"l'âme" du groupe, son moteur et son inspiration. Mais son caractère irascible et complexe lui cause l'abandon de"sa couvée". De dépit, il sombre dans la dépression, devient mystique et est contraint de délaisser l'enseignement - pour lequel il était pourtant brillant - ou l'organisation de concerts. Il revient à la vie publique en 1883 lorsqu'il est engagé à la chapelle impériale. Auteur d'oeuvres fortes, au caractère russe prononcé, Balakirev lègue à la postérité l'héritage d'un maître à penser ; ses oeuvres, en particulier le poème symphonique Thamar et la pièce pour piano Islamey, témoignent de l'ampleur de son génie.
AC

Alexandre Borodine (1833-1887)
Fils illégitime d'un prince géorgien, Borodine reçoit une excellente éducation : il apprend plusieurs langues, étudie la flûte et commence à composer dès l'âge de 14 ans. Ses parents le destinent pourtant à la médecine ; il intègre l'Académie de médecine de Saint-Pétersbourg en 1850 et devient finalement professeur de chimie. Malgré ses occupations scientifiques, Borodine se consacre avec talent à la composition même s'il aborde la musique"en amateur". Sa rencontre avec Balakirev à Saint-Pétersbourg est déterminante et c'est avec lui qu'il adopte le style qu'on lui connaît aujourd'hui. Il s'imprègne des tendances et idées nouvelles de l'époque et adhère au Groupe des Cinq (également constitué de Rimsky- Korsakov, Cui, Glinka et Moussorgski) en 1862. Liszt, qu'il a rencontré à Weimar, contribue à le faire connaître en Europe. Son oeuvre principale, Le Prince Igor, reste inachevée et est complétée par Rimsky-Korsakov et Glazounov. Borodine s'inspire du folklore russe, ainsi que des harmonies orientales, mais sa musique concilie les sources populaires nationales et les formes de la tradition européenne, italienne notamment. Son sens du rythme et de la couleur orchestrale, un certain exotisme ainsi qu'un indéniable souffle épique, donnent à sa musique un cachet tout particulier.
AC
Dimitri Chostakovitch (1906-1975)
Dimitri Chostakovitch étudie au Conservatoire de Saint-Pétersbourg et devient lui-même professeur aux conservatoires de Saint-Pétersbourg, puis de Moscou ; il aura Sviridov pour élève. Ses relations pour le moins difficiles avec le pouvoir soviétique lui valent d'être tour à tour consacré comme musicien officiel et 4 réprimandé pour formalisme. Ainsi, le gouvernement russe lui commande, en 1926, ce qui sera sa Deuxième Symphonie, pour commémorer l'anniversaire de la Révolution d'octobre. Son opéra Lady
Macbeth de Mtzensk est violemment critiqué, mais avec sa Cinquième Symphonie, Chostakovitch rentre de nouveau dans les bonnes grâces du pouvoir. Sa Septième Symphonie, Leningrad, composée durant le siège de la ville en 1941, est l'un des témoignages les plus poignants de la résistance du compositeur à la guerre
et aux souffrances du peuple. La campagne anti-formaliste de Jdanov, en 1948, le condamne une fois encore aux yeux du gouvernement, mais sa Treizième Symphonie, en 1962, semble le mettre définitivement à l'abri de tout souci. Outre des pièces pour piano, Chostakovitch compose 15 symphonies, 15 quatuors à cordes, des opéras, des musiques de film, des concertos, de la musique vocale... Son style, tour à tour épique, profond ou sarcastique, est toujours le reflet de l'âme russe, tout en intégrant l'héritage de compositeurs européens comme Beethoven ou Mahler. Chostakovitch est aujourd'hui l'un des musiciens du XXe siècle les plus joués ; sa puissance et son originalité en font incontestablement l'une des personnalités les plus marquantes de l'histoire de la musique russe.
César Cui (1835-1918)
Fils d'un militaire russe ayant élu résidence à Vilnius après la retraite de Russie et d'une noble lithuanienne, César Cui est baigné depuis son plus jeune âge dans l'univers de l'armée par son père et celle de la culture par sa mère. Marqué par cette ambivalence, César Cui cumule à la fois le sens de l'honneur et de l'ordre (il accède au grade de général) et un goût prononcé pour la musique. Il aborde la notation musicale en
recopiant des pièces de Chopin et quelques opéras italiens puis se met seul à la composition. En 1856, il rencontre Balakirev qui l'initie à l'écriture musicale. Il devient critique musical au journal de Saint- Pétersbourg Vedomosti, rédige le premier traité de musique russe (Musique en Russie) et compose de très nombreuses mélodies, six opéras et plusieurs pièces pour piano. Doté d'une personnalité moins forte que
celles de ses contemporains du Groupe des Cinq et possédant vraisemblablement davantage de talent que de génie, il fut caricaturé comme"le plus musicien de [leurs] ingénieurs militaires, et le meilleur ingénieur parmi [leurs] musiciens". Son oeuvre, qui n'offre pas de caractère spécifiquement russe, contient néanmoins quelques belles miniatures comme l'Orientale, extraite de la suite Kaléïdoscope opus 50.
AC
Alexandre Glazounov (1865-1936)
Issu d'une famille aisée, Glazounov étudie la musique à Saint-Pétersbourg. Présenté à 15 ans à Rimsky- Korsakov, qui lui enseigne l'harmonie, le contrepoint et l'orchestration, il écrit l'année suivante sa première symphonie, interprétée par Balakirev à Saint-Pétersbourg en 1882 et qui lui vaut d'être considéré comme l'héritier des maîtres de l'école nationale russe. Il compose désormais dans tous les genres, à l'exception de
l'opéra, et dirige ses symphonies à Paris et à Londres. Nommé directeur du Conservatoire de Saint- Pétersbourg - où il forme de nombreux élèves parmi lesquels Chostakovitch et Prokofiev -, il conserve ce poste jusqu'en 1928, date à laquelle il émigre à Paris. Invité à plusieurs reprises aux États-Unis, il reçoit le titre de Doctor of Music honoris causa des universités de Cambridge et Oxford. Figure majeure de la musique russe au début du XXe siècle, Glazounov réalise comme compositeur une habile synthèse de la musique russe et de la musique européenne : résistant à l'influence wagnérienne, il reprend à son compte
certaines caractéristiques lisztiennes tout en affirmant un esprit national à travers des oeuvres à programme auxquelles appartiennent par exemple le ballet Raymonda (1906), qui est sa partition la plus populaire.
SC
Reinhold Glière (1875-1956)
Prolongeant l'esprit de la grande tradition russe initié par Glinka, Tchaïkovsky ou Rimsky-Korsakov, le compositeur Reinhold Glière se présente comme une personnalité majeure de son temps, notamment en exerçant un rôle essentiel de relais auprès de toute une génération de compositeurs, dont Prokofiev, Miaskovski, Khatchaturian et Mossolov. Issu d'une famille de musiciens, il se forme à l'École de musique de Kiev, puis au Conservatoire de Moscou, entre autres avec Arenski et Tanaïev. Après avoir brillamment achevé ses études, il effectue un séjour de deux ans à Berlin, puis devient un grand pédagogue en
exerçant d'abord au Conservatoire de Kiev puis au Conservatoire de Moscou pendant 20 ans. Très jeune déjà, il expérimente la plupart des genres musicaux et parmi son oeuvre, particulièrement prolixe et toujours fidèle à l'harmonie traditionnelle, se dégagent sa grandiose Troisième Symphonie"Ilya Mourometz" et son Concerto pour soprano et orchestre. Contrairement à bon nombre de ses contemporains, Glière s'est toujours attiré les faveurs des autorités en place ; il a présidé le comité d'organisation de l'Union des compositeurs soviétiques de 1938 à 1948 et reçu de très belles distinctions comme le Prix Staline et le Prix Glinka - Rimsky-Korsakov, Glazounov et Liadov composaient en partie le
jury ! Fier de son pays, il a passé sa vie à collecter les airs folkloriques traditionnels de l'Union soviétique et contribué à leur développement et diffusion.
AC
Mikhail Ivanovitch Glinka (1804-1857)
Originaire d'une famille de grands propriétaires terriens, Glinka s'imprègne dès sa plus tendre enfance des chants paysans russes. Plus tard, il s'initie aux grands classiques (Haydn, Mozart, Beethoven) en dirigeant le petit orchestre de son oncle. La musique de Glinka est également influencée par la culture occidentale : élève de John Field à Saint-Pétersbourg, il séjourne en Italie, où il découvre les opéras de Bellini, Rossini, Donizetti, et s'intéresse au folklore d'Espagne et à la tradition orientale du Caucase ; sa rencontre avec Berlioz sera déterminante. Si son style intègre les traditions d'écriture de l'aria italienne et de la romance française, ses deux grands opéras notamment, La Vie pour le tsar et Russlan et Ludmilla (d'après Pouchkine), le placent comme l'initiateur de l'école russe et lui valent le surnom de"Père de la musique russe". De fait, Glinka est à la croisée des genres et, pétri de maintes influences musicales, il est cependant le premier à cultiver profondément le langage mélodique russe, les formules orientalisantes, et à donner à l'opéra russe ce caractère dramatique et cette âme épique si particuliers. En cela, il annonce les opéras de Moussorgski ; il fut d'ailleurs le grand modèle du Groupe des Cinq (constitué de Balakirev, Borodine, Cui, Moussorgski et Rimsky-Korsakov).
Sofia Goubaïdoulina (née en 1931)
Sofia Goubaïdoulina, dont le père est tatar et la mère russe d'origine juive, hérite de cultures très variées, et sa musique, pénétrée de toutes sortes d'influences - du catholicisme à l'orthodoxie en passant par la philosophie orientale - se situe à la croisée de l'Orient et de l'Occident. Née en République tatare, elle commence sa formation musicale au Conservatoire de Kazan, obtient son diplôme en 1954 puis intègre le
Conservatoire de Moscou où Peiko, l'assistant de Chostakovitch, et Chebaline l'initient à la composition. Elle crée, avec les compositeurs Viatcheslav Artiomov et Viktor Sousline, l'Ensemble Astreya, avec lequel elle mène des recherches poussées sur les sonorités d'instruments peu connus d'Europe et d'Asie de l'Est, ainsi que sur des instruments rituels. Ces découvertes influencent profondément sa musique, et aboutissent à
un langage musical certes"russe", mais fécondé par les nouvelles explorations avant-gardistes européennes et américaines, et marqué par le goût de la compositrice pour la mystique orientale et la littérature, sans oublier l'influence déterminante de Chostakovitch. Profondément personnelle, son oeuvre a d'ores et déjà été récompensée par de nombreux prix (Premier Prix de Rome, Prix du disque Koussevitzky, Prix Franco Abbatio, Heidelberger Künstlerinnenpreis, Prix de l'État russe... ) et est plébiscitée jusqu'aux États-Unis. Sofia Goubaïdoulina vit depuis 1992 en Allemagne.
Dimitri Kabalevski (1904-1987)
Né à Saint-Pétersbourg dans une famille d'intellectuels passionnés d'art, Kabalevski grandit à Moscou et commence des études de musique au futur Institut Scriabine avant d'intégrer le Conservatoire en 1925. Il y étudie la composition avec Miaskovsky et le piano avec Goldenweiser et devient bientôt lui-même un excellent professeur ; son goût pour la pédagogie l'amène à s'investir intensément dans la formation musicale enfantine, en développant de nouvelles méthodes d'éducation et en composant pour les enfants
de nombreuses pièces d'apprentissage. Il est nommé à la tête de la Commission d'éducation esthétique musicale des enfants en 1962, puis président de la Société internationale d'éducation musicale dix ans plus tard. Ses talents de pianiste, compositeur et chef d'orchestre, qui l'amènent à se produire en Europe et aux
États-Unis, font par ailleurs de lui une personnalité notoire dans le monde musical soviétique, mais il est accusé en 1948, à l'instar de Prokofiev, Chostakovitch, Miaskovsky et Khatchaturian, de"formalisme" par le décret Jdanov. Contrairement à ses confrères, Kabalevski fait sa propre autocritique lors de ce procès, et se plie, jusqu'à la fin de sa vie, à la mouvance du réalisme socialiste imposée par le régime. Sa vaste production couvre tous les genres musicaux - concertos, symphonies, musique de chambre, pièces pour
enfants... - et reflète son tempérament enjoué.
AC
Aram Khatchaturian (1903-1978)
Né à Tbilissi au sein d'une famille d'origine arménienne, Aram Khatchaturian s'est imposé comme un compositeur russe majeur du XXe siècle. Parallèlement à des études de biologie, il intègre l'École de musique Gnessine où il étudie, avec lui, le violoncelle puis la composition. Il parachève sa formation musicale au Conservatoire de Moscou en bénéficiant notamment des conseils de Miaskovsky, et devient rapidement un compositeur en vogue grâce à sa connaissance des airs folkloriques caucasiens et ouzbeks qu'il exalte dans des oeuvres pleines de générosité et de couleurs locales. Dans les années 1940, s'ouvre une période faste pour Khatchaturian dont le ballet Gayaneh - comprenant la trépidante et célèbre Danse du sabre - ainsi que le Concerto pour violon et orchestre gratifié du Prix Staline, lui assurent un succès international. Il n'échappe pourtant pas à la censure et subit, comme Prokofiev et Chostakovitch, de violentes critiques en 1948 de la part du Comité central du Parti Communiste, sanctionnant ses audaces modernistes ; sourd à ces remontrances, il poursuit dans sa voie et est invité à diriger ses oeuvres dans le monde entier : Europe à partir de 1951, Japon en 1963 et États-Unis dès 1968 où il obtient un accueil triomphal. Auteur de plusieurs symphonies, de concertos, ainsi que de pièces de musique de chambre et de piano, Khatchaturian s'est également brillamment illustré dans les musiques de scène en écrivant bon
nombre de pièces pour le cinéma, le théâtre et la danse.
AC
Anatole Liadov (1855-1914)
Anatoly Liadov est souvent considéré comme le"sixième membre du groupe des cinq". Né à Saint- Pétersbourg en 1855, il étudie auprès de Rimsky-Korsakov et compose ses premières oeuvres, les Bagatelles, les Arabesques, la Tabatière à musique et les Préludes, où se lit clairement l'influence de Chopin et de Schumann. C'est en s'orientant vers la musique symphonique qu'il affirme une identité propre, un caractère résolument personnel et national. Inspirés souvent du folklore, ses poèmes symphoniques (Baba-Yaga, Kikimora, Le Lac enchanté, Fragments tirés de l'Apocalypse) surprennent ainsi
par leur sens raffiné de l'orchestration et leur force d'imagination, leur verve comparable à celle de Moussorgski, poétique, pittoresque et enjouée. Rimsky-Korsakov disait que"chaque composition de Liadov est un précieux bijou, une pièce d'orfèvrerie musicale". Parfait élève de son maître, Liadov fut lui-même l'un des premiers professeurs de Prokofiev.
M-PM
Arthur Lourié (1892-1966)
Malgré une production d'oeuvres variée reflétant les aléas d'une vie mouvementée, l'avant-gardiste Arthur Lourié reste un compositeur étonnamment méconnu. Né en Russie en 1892 de confession juive, il endosse le nom d'Arthur Sergueïevitch Lurye après s'être converti au catholicisme, puis décide de franciser son nom et se fait appeler Arthur Vincent Lourié. Formé au Conservatoire de Saint-Pétersbourg, notamment par Glazounov, il se détourne de l'institution à 21 ans pour poursuivre ses études en autodidacte. Ses
premières oeuvres, empreintes de romantisme, témoignent de l'influence de Scriabine, puis c'est vers l'atonalité que se dirigeront ses recherches sonores. Malgré un poste de professeur de musique obtenu après la révolution bolchevique, Lourié décide de quitter la Russie pour fuir le régime en place ; au gré d'un séjour en Allemagne, il demande l'asile politique et se voit aussitôt expulsé de Russie. Il pose finalement ses valises à Paris (de 1924 à 1939) et la capitale française sera le témoin de sa belle amitié avec Stravinsky ; sa musique sera elle aussi fortement marquée par cette influence, ainsi que par le néoclassicisme et la musique religieuse du Moyen Âge. Contraint d'émigrer aux États-Unis en 1941 face à l'occupation nazie, il s'éteint à Princeton dans le New Jersey en 1966.
AC
Nikolaï Miaskovski (1881-1950)
Fils de militaire, diplômé de l'école militaire de Saint-Pétersbourg, Miaskovski se consacre à la musique à partir de 1900. Étudiant d'abord avec Glière à Moscou, puis avec Kridjanovski à Saint-Pétersbourg, qui l'introduit dans le cercle des Soirées de Musique Contemporaine - rendez-vous pétersbourgeois des amateurs de musique moderne -, il intègre en 1906 le Conservatoire de la ville, dans les classes de Liadov et de Rimski-Korsakov, et aux côtés de Prokofiev, son cadet de dix ans, avec lequel il lie une profonde et durable amitié. En 1914, il a déjà écrit trois symphonies, deux poèmes symphoniques et de nombreuses pièces pour piano, lorsque survient la 1ère Guerre mondiale, qui le tient éloigné de la scène musicale jusqu'en 1921. Nommé cette même année professeur de composition au Conservatoire de Moscou - poste qu'il occupera jusqu'à la fin de sa vie -, il se fait aussi connaître comme critique musical, apprécié pour la pertinence de ses compte rendus, cependant que son talent de pédagogue attire de nombreux jeunes
musiciens parmi lesquels Kabalevski, Katchaturian ou l'avant-gardiste Mossolov. Héritier de Tchaïkovski, ouvert en même temps aux idées modernistes, il laisse une oeuvre de grande qualité, constituée notamment de 27 symphonies - dont la plus célèbre est la 6ème , datée de 1923 -, d'un Concerto pour violon, d'un Concerto pour violoncelle, de 13 quatuors à cordes et de 9 sonates pour piano.
SC
Alexandre Mossolov (1900-1973)
Auteur de plusieurs opéras, symphonies, sonates pour piano et de nombreuses pièces pour choeur et pour musique de chambre, Mossolov est un compositeur reconnu pour sa vision artistique engagée. Formé à la musique par Glière (composition), Miaskovski et Prokofiev (piano), Mossolov accède à la renommée en 1927 en présentant son ballet Zavod (Fonderie d'acier) où il cherche à reproduire les bruits d'une usine au travail
à l'aide d'une grande feuille de métal qu'on agite. Présent aux côtés des révolutionnaires pendant la guerre civile (1918-20), il s'applique en effet dans les années 1920 à refléter en musique le machinisme et l'industrialisation de masse. Mais son art total, d'un naturalisme parfois brutal, est taxé de formalisme quelques temps plus tard et il est chassé de l'Union des compositeurs soviétiques en février 1936. Pour redorer son blason et retrouver les faveurs des autorités, il est contraint de se rendre dans des provinces
reculées de Russie - notamment au Turkestan - afin de recueillir les chants traditionnels locaux. Il repose au cimetière de la Présentation à Moscou.
AC
Modest Moussorgski (1839-1881)
Peintre incomparable de l'âme russe, le compositeur Modeste Moussorgski se présente comme celui qui a peut-être su le mieux transcrire en musique toutes les tourmentes et les richesses du peuple russe. Éduqué à la manière d'un fils de hobereaux, Moussorgski manifeste dès son enfance de prodigieux dons pour la musique et un attachement quasi viscéral pour les gens issus de la terre. Il s'oriente cependant vers une carrière militaire mais démissionne en 1858, tente un emploi au Ministère des Communications mais
abandonne de la même façon. Sous l'influence de Dargomiski et de Balakirev, et intégré au Groupe des Cinq, Moussorgski se lance dans la composition"en tant qu'amateur" mais avec l'énergie et la fougue de celui qui brûle d'offrir à la Russie son propre langage musical. Son tempérament querelleur et sa propension immodérée pour l'alcool lui causent de multiples échecs et précipitent sa mort ; il n'a que 42 ans. À l'image
des héros de Dostoïevski, Moussorgski mène une quête constante sur la nature humaine, sonde l'identité du peuple russe à travers son histoire séculaire et ses traditions populaires et offre, au terme de sa recherche malheureusement inachevée, quelques joyaux de la musique russe comme l'opéra Boris Godounov d'après Pouchkine, la fresque pianistique Les Tableaux d'une exposition et de splendides mélodies (Chants et
Danses de la mort).
AC
Arvo Pärt (né en 1935)
Figure singulière de la musique d'aujourd'hui, Arvo Pärt est né à Tallinn (Estonie), où il vit actuellement. Formé à la composition par Heino Eller au Conservatoire, dont il sort diplômé en 1963, il travaille à la radio estonienne de 1958 à 1967 et accède rapidement à la célébrité quand sa pièce Notre jardin (1959) remporte le Premier Prix des jeunes compositeurs de l'URSS. Il s'intéresse d'abord au dodécaphonisme pur, ce dont témoignent ses deux premières symphonies et sa pièce Nekrolog, puis son intérêt se porte à la fin des années 1960 vers la musique ancienne ; il étudie alors les chants grégoriens et les oeuvres polyphoniques des compositeurs flamands et français de la Renaissance. Sa profonde foi chrétienne, source même de ses recherches sonores, va progressivement déterminer son langage musical et à la fin des années 1970, Pärt s'engage plus franchement vers une musique essentiellement spirituelle, épurée,
s'appuyant sur un système tonal simple qu'il nomme"style tintinnabulum". Amorcée par son oeuvre Für Alina, cette écriture est approfondie et donne naissance à trois de ses plus célèbres pièces : Fratres, Cantus in memoriam Benjamin Britten et Tabula rasa. Pour fuir la censure soviétique, Pärt s'installe en 1980 à Vienne puis à Berlin Ouest, avant de revenir en Estonie. Chef de file malgré lui d'une musique"post-moderne", Pärt est connu et joué dans le monde entier, sa musique ayant fait l'objet de plus de 80 enregistrements discographiques et de musique de films.
AC
Serge Prokofiev (1891-1953)
Né en Ukraine, Prokofiev est rapidement encouragé à la composition par Taneïev et étudie notamment avec Rimsky-Korsakov et Tcherepnine. Il se lie également d'amitié avec Miaskovski. Il s'impose comme pianiste et compose dans un style percussif, qui allie force et lyrisme. En 1918, il émigre aux États-Unis, puis en France où il fréquente Diaghilev (rencontré à Londres en 1914), Milhaud, Stravinsky, Poulenc, Ravel... Toutefois, il souhaite de plus en plus rentrer en Union soviétique. Dans les années 1930, il reçoit plusieurs commandes de Russie et retourne à un style plus classique (Lieutenant Kijé, Pierre et le Loup, Roméo et Juliette). En 1937, il revient en Russie et accepte d'être un musicien du régime soviétique. Il collabore avec le cinéaste Eisenstein. Comme de nombreux musiciens, Prokofiev subit en 1948 les atteintes de la campagne anti-formaliste de Jdanov : certaines de ses oeuvres sont condamnées et censurées. Sa mort, survenue le même jour que celle de Staline, passera inaperçue. L'oeuvre de Prokofiev reste le plus souvent fidèle au système tonal, même s'il s'est essayé parfois à la polytonalité et à l'atonalité. Prokofiev a abordé tous les genres, excepté la musique religieuse ; son oeuvre pour piano notamment est un apport incontournable et original au répertoire de cet instrument, par son langage harmonique et rythmique très personnel, et ce subtil mélange de lyrisme et de réalisme qui le caractérise. Prokofiev est également l'héritier du style classique par son sens de la construction, ainsi qu'un narrateur et illustrateur hors pair (Pierre et le Loup).
Serge Rachmaninov (1873-1943)
Rachmaninov étudie au Conservatoire de Moscou avec notamment Taneïev et Arenski, et mène rapidement une très brillante carrière de pianiste virtuose. Encouragé par Tchaïkovsky à la composition, il cesse toutefois de composer pendant trois ans suite à l'échec de sa première symphonie en 1897. Lors de la période 1901-1917, Rachmaninov compose ses plus grandes oeuvres, notamment ses pièces pour piano seul et ses deuxième et troisième concertos pour piano, ainsi que ses deux magnifiques cycles de musique religieuse, la Liturgie de saint Jean de Chrysostome et les Vêpres. Il quitte la Russie en 1917 et vivra dans plusieurs pays avant de s'établir définitivement aux États-Unis, où il compose encore quelques très belles oeuvres. Rachmaninov est toujours resté nostalgique de sa Russie natale ; son oeuvre est empreinte d'un grand souffle lyrique et reste attachée au romantisme de Chopin, Liszt ou encore Tchaïkovsky. Si son style, toujours fidèle au système tonal, est bien moins progressiste que celui de nombre de ses contemporains (son deuxième concerto est composé 7 ans après le Prélude à l'après-midi d'un faune de Debussy, 12 ans seulement avant Le Sacre du Printemps de Stravinsky !), Rachmaninov n'en possède pas moins une écriture tout à fait originale ; son apport au répertoire pianistique notamment est incontournable.
Nikolaï Rimsky-Korsakov (1844-1908)
Nikolaï Rimsky-Korsakov fait l'École navale à Saint-Pétersbourg, où il découvre l'univers de l'opéra et notamment la musique de Glinka. En 1861, il rencontre Balakirev et se joint au Groupe des Cinq (constitué de Balakirev, Borodine, Cui, Moussorgski). Dix ans plus tard, il est nommé professeur au Conservatoire de Saint-Pétersbourg et se lance dans un sérieux apprentissage pour compléter ses lacunes d'autodidacte.
Parmi ses élèves, on compte Prokofiev, Glazounov, Stravinsky, Respighi... Il s'intéresse aux chants populaires, retravaille les manuscrits de Moussorgski, fréquente le cercle de Belaïev et dirige des concerts de musique russe lors de l'Exposition Universelle de Paris en 1889. Rimsky-Korsakov a, entre autres, composé quinze opéras (dont le fameux Ivan le Terrible), pour la plupart aux thèmes populaires et fantastiques mais non dénués de critique sociale. Contrairement à Moussorgski et Borodine qui pensaient que la meilleure expression populaire se reflétait dans les périodes troublées de son histoire, il estimait que l'âme d'un peuple se nichait bien plus dans ses contes et légendes. C'est pourquoi il fit largement appel à l'univers imaginaire des rêves et des fables. Prodigieux orchestrateur, il est considéré comme l'un des plus importants chefs de file de l'école russe.
AC
Nikolaï Roslavets (1881-1944)
À l'instar de Prokofiev et Stravinsky, Nikolaï Roslavets a recherché très tôt une nouvelle forme d'expression musicale, moderne et innovante, qui l'inscrit dans la lignée des dodécaphonistes autrichiens. Originaire de Douchatino, située dans l'ancienne province de Tchernigov, il commence par se former au violon et à la théorie musicale avant d'intégrer le Conservatoire de Moscou, où il reçoit une solide formation traditionnelle. Mais il s'affranchit rapidement de ces modèles établis pour inventer sa voie propre, nourrie de profondes recherches autour d'un nouveau système harmonique nommé"accord synthétique" ou"synthétaccord" : un groupe de sons forme la base de toute la construction de l'oeuvre (mélodie et accord), à la façon de la musique sérielle, ce qui fait de lui le chef de file du dodécaphonisme en Russie. Mais il se heurte aux mouvances réalistes et nationalistes de son époque et, face aux pressions exercées sur lui,
tente de composer, sans succès, des oeuvres conformes aux attentes des autorités. Tombé dans l'oubli pendant plusieurs décennies, Roslavets est redécouvert dans les années 1960 par le musicologue allemand Detlev Gojowy qui dévoile toute la pertinence de cet auteur qu'il considère comme"un des pionniers de la nouvelle pensée musicale" russe. Son oeuvre - des poèmes symphoniques, la Symphonie de chambre, un
concerto pour piano, de la musique de chambre et des pièces pour piano - présente de fortes accointances avec l'univers de Schoenberg et de Scriabine.
AC
Anton Rubinstein (1829-1894)
Pianiste et chef d'orchestre russe, Anton Rubinstein aura pour unique professeur le grand pédagogue moscovite Alexandre Villoing, qui le présente, à l'âge de 10 ans, à Chopin et Liszt à Paris. De retour d'une première grande tournée de concerts dans plusieurs pays d'Europe et en Norvège, il étudie la composition à Berlin, avant de regagner Saint-Pétersbourg où il jouit de la protection éclairée de la grande-duchesse Hélène. Nommé pianiste de la cour et chef d'orchestre des concerts de la cour en 1858, il fonde quatre ans plus tard le Conservatoire de Saint-Pétersbourg, qu'il dirige durant cinq ans et qui attirera nombre de musiciens célèbres. Admiré en Europe à la fois comme compositeur et comme pianiste virtuose, presqu'à l'égal de Liszt - Rubinstein sera aussi un des premiers virtuoses à jouer par coeur, procédé nouveau pour l'époque -, il s'illustre également aux États-Unis, lors d'une mémorable tournée de 215 concerts. Figure incontournable de la vie musicale russe, il introduit les méthodes européennes dans l'éducation musicale et
fixe de hauts niveaux d'exécution artistique - il sera d'ailleurs le créateur en 1890 du fameux Concours Rubinstein. Ses oeuvres les plus significatives sont la Symphonie Der Ozean, qui fut très populaire à l'époque, l'opéra Démon, créé en 1871 avec la grande basse russe Fyodor Chaliapine, et un certain nombre de pièces pour piano parmi lesquelles la Mélodie en fa ou la Romance, passées à la postérité.
SC
Alfred Schnittke (1934-1998)
Alfred Schnittke passe son enfance à Engels, ville où la vie était essentiellement de culture allemande. En 1946, sa famille s'installe à Vienne ; Schnittke découvre alors un nouvel univers musical. Il étudie ensuite au Conservatoire de Moscou. Dans les années 1960, il reçoit de nombreuses commandes de musiques de film, et consacre le temps qu'il lui reste à des musiques de concert. Au même moment, il étudie les langages musicaux existants et, sur la base de ses recherches, se forge un style personnel. Il écrit alors de
nombreuses oeuvres, pour diverses formations, que ce soit de la musique instrumentale, vocale ou bien scénique, dans une écriture qui combine fréquemment des références stylistiques variées. En 1977, Schnittke retourne à Vienne où s'offrent à lui de nombreuses opportunités ; sa renommée ne cesse alors de croître, à l'échelle internationale, faisant de lui l'un des compositeurs contemporains les plus en vue. Sa
musique est empreinte d'émotion et d'une grande beauté et, tout en s'inscrivant dans la modernité, elle reste accessible à l'auditeur, par le maintien de repères tonaux et la référence à un vaste héritage culturel.
Alexandre Scriabine (1872-1915)
Scriabine est certainement l'une des figures les plus originales de la musique russe du XXe siècle. Virtuose itinérant, né à Moscou d'un père diplomate et d'une mère pianiste, il séduit d'emblée l'Europe, ses premières compositions (les Études opus 8, les trois premières Sonates, le Concerto pour piano et les Préludes) sonnant comme un fervent hommage au génie de Chopin. Au gré des voyages, des rencontres et des lectures, le propre génie de Scriabine se forge et nourrit bientôt un autre projet : atteindre, par la
musique, une sorte de dimension cosmique, dépassant le plan des émotions personnelles. Voient alors le jour des oeuvres magistrales, où l'exigence spirituelle commande, à chaque instant, au travail de l'écriture : le Poème de l'Extase, Mystère, Prométhée (Le Poème du Feu), les dernières Sonates... Dans ces oeuvres ultimes, le pianiste virtuose devient un mage qui nous invite à la méditation, à l'écoute attentive de
quelque chose de plus que la musique.
M-PM
Igor Stravinsky (1882-1971)
Né en Russie à Oranienbaum en 1882, Stravinsky est l'une des figures musicales les plus marquantes du XXe siècle. La représentation en 1909 à Paris de son ballet L'Oiseau de feu constitue le point de départ d'une immense carrière, dont l'une des pages les plus célèbres est la création, en 1913, du Sacre du Printemps, sous l'égide des Ballets Russes. Réfugié en Suisse pendant la Première Guerre, il choisit ensuite la France avant d'émigrer aux États-Unis où il demeure jusqu'à sa mort. Sa prodigieuse faculté de s'adapter aux styles les plus variés, tout en conservant une personnalité et une facture singulières, l'amène à explorer tour à tour, après de premières oeuvres influencées par la musique russe, le style néoclassique, le jazz, la polytonalité ou encore la musique sérielle. Longtemps considéré comme le chef de file d'un mouvement opposé au romantisme, Stravinsky ne fut jamais un chef d'école ; comme celle de Picasso, son oeuvre recèle un talent et un tempérament inimitables.
M-PM
Serge Taneiev (1856-1915)
Pianiste de premier plan, compositeur et pédagogue, Taneïev fut l'élève de Tchaïkovski pour la composition, et de Nikolaï Rubinstein pour le piano. Le 8 décembre 1875, il tient la partie soliste lors de la création à Moscou du 1er Concerto pour piano de Tchaïkovski. Devenu un ami proche du compositeur, qui le considère comme l'un des meilleurs interprètes de sa musique et dont il joue désormais toutes les oeuvres pour piano et orchestre, Taneïev succède à son maître au poste de professeur d'harmonie et d'orchestration au Conservatoire de Moscou, reprenant aussi, en 1881, les classes de piano de Nikolaï Rubinstein. Auteur d'un traité de contrepoint, il laisse comme compositeur une oeuvre variée comprenant notamment la trilogie pour la scène L'Orestie, son oeuvre la plus ambitieuse, créée à Saint-Pétersbourg en 1895, et de nombreuses oeuvres de musique de chambre dans lesquelles se manifeste un habile compromis entre le lyrisme russe et l'écriture contrapuntique germanique. 
SC
Piotr Tchaïkovsky (1840-1893)
Après des études de droit, Tchaïkovsky décide de se consacrer à la musique et étudie auprès d'Anton Rubinstein, dans une nouvelle école qui deviendra le Conservatoire de Saint-Pétersbourg. Il devient ensuite professeur au Conservatoire de Moscou. En 1876, son grand ami Nicolas Rubinstein le met en contact avec Nadejda von Meck, qui devient son mécène. Tchaïkovsky peut alors composer librement ; il mène également une carrière de chef d'orchestre et voyage en Europe et aux États-Unis. Il meurt à Saint- Pétersbourg en 1893, en laissant des pages parmi les plus célèbres de toute la musique russe. Le plus romantique des compositeurs russes, le plus européen aussi, il ne cultivait pas une conscience politique et nationale aussi aiguë que le Groupe des Cinq (Balakirev, Borodine, Cui, Moussorgski et Rimsky- Korsakov). Pratiquant un total éclectisme musical, s'imprégnant des compositions italiennes, françaises, allemandes, il n'en est pas moins"russe jusqu'à la moelle des os" dans sa façon d'exprimer des conflits où dominent tout à la fois le goût de la pureté et du lyrisme, et le culte de l'ennui et de la névrose.
Tchaïkovsky s'est illustré dans tous les genres ; ses six symphonies, ses opéras (Eugène Onéguine, La Dame de Pique, tous deux inspirés de Pouchkine), sa musique de chambre (trio"À la mémoire d'un grand artiste", pièces pour quatuor à cordes, pour sextuor à cordes... ), ses ballets (Casse-Noisette, Le Lac des Cygnes... ), sont des exemples d'oeuvres entrées au patrimoine universel.
Mieczyslaw Weinberg (1919-1996)
Salué, avec Prokofiev et Chostakovitch, comme l'un des trois compositeurs russes les plus emblématiques du XXe siècle, Mieczyslaw Weinberg est originaire de Varsovie. Il s'initie au piano avec son père avant d'intégrer le Conservatoire où il obtient son diplôme en 1939. Le reste de sa vie est ensuite fortement secoué par les vents de l'histoire : face à l'invasion nazie en 1939, durant laquelle il perd toute sa famille d'origine juive, il se réfugie à Minsk, capitale de la Biélorussie. Au Conservatoire, il se forme à la composition, et connaît une première consécration avec l'interprétation publique de son Poème symphonique en juin 1941. Ce même mois, l'Union soviétique est à son tour assiégée et il connaît de nouveau l'exil. Il trouve refuge à Tachkent, en République d'Ouzbékistan, où il découvre la musique de Chostakovitch. Les deux musiciens, éprouvant une admiration réciproque, entament alors une solide amitié et Chostakovitch aide son ami à s'installer à Moscou. À partir des années 1960, le talent de Weinberg est largement reconnu et ses oeuvres interprétées par quelques-uns des artistes les plus importants de l'époque - Oïstrakh, Rostropovitch... Son oeuvre, riche de plus de 500 titres, comprend des opéras, des concertos, un grand nombre de symphonies, de quatuors et de pièces de musique de chambre ; elle suscite depuis quelque temps un nouvel intérêt.
Rédaction CREA/Nantes
Ariane Charriau (AC), Sophie Chauveau (SC), Claire Chopot (CC), Aurélie-Jung Moron (A-JM), Séverine Meers (SM)
 
- Nicholas Angelich

- Boris Berezovsky
- Hervé Billaut
- Florent Boffard
- Khatia Buniatishvili
- Alphonse Cemin
- Jean-Philippe Collard
- Claire Désert
- Shani Diluka
- Abdel Rahman El Bacha
- Brigitte Engerer
- Yuri Favorin
- Alexandre Ghindin
- Philippe Giusiano
- Etsuko Hirose
- Pierre-Yves Hodique
- David Kadouch
- Momo Kodama
- Andrei Korobeinikov
- Adam Laloum
- Dejan Lazik
- Claire-Marie Le Guay
- Nikolaï Lugansky
- Plamena Mangova
- Jean-Frédéric Neuburger
- Kun Woo Paik
- Luis Fernando Pérez
- Anne Queffélec
- Beatrice Rana
- Alexander Romanovsky
- Vadim Rudenko
- Emmanuel Strosser
- Igor Tchetuev
- Alexei Volodine
A découvrir un disque
de la Folle Journée
avec un extrait

Stravinsky
Lidija Bizjak, piano
Sanja Bizjak, piano
Le Sacre du printemps
Petrouchka
Cinq Pièces faciles
Trois pièces faciles
Version piano à quatre mains
A découvrir un disque
de la Folle Journée
avec un entretien avec
Claire-Marie Le Guay, et
un extrait

Voyage en Russie
Claire Marie Le Guay, PIANO

Informations pratiques :
La Folle Journée à Nantes Le Sacre Russe

Billetterie
à partir du samedi 7 janvier 2012
Guichets de la Cité, le centre des congrès de Nantes
samedi 7 janvier : à partir de 8h dimanche 8 janvier : à partir de 13h
à partir du lundi 9 janvier : ouverts tous les jours de 13h à 18h
(fermés le samedi et le dimanche)
lundi 30 et mardi 31 janvier : de 12 h à 17 h
mercredi 1er et jeudi 2 février : à partir de 13 h
vendredi 3, samedi 4 et dimanche 5 février : à partir de 8 h

Internet : www.follejournee.fr dimanche 8 janvier à partir de 10 h
Règlement par carte bancaire uniquement
Téléphone : 0892 705 205 (0,34 €/mn)
À partir du lundi 9 janvier, de 9 h à 19 h, du lundi au vendredi
Et de 9h à 13h le samedi
Règlement par carte bancaire uniquement

dans les Espaces Culturels E. Leclerc à partir du lundi 9 janvier
ATLANTIS : Saint-Herblain Distribution Centre commercial Atlantis Saint-Herblain
PARIDIS : Paris Distribution 14 route de Paris BP 20571 Nantes Cedex 3
Pour les scolaires accompagnés
Réservations uniquement par téléphone à partir du mardi 10 janvier au 02 51 88 21 38
de 10 h à 18 h, du lundi au samedi

Week-ends « Voyage à Nantes »
du 1er au 5 février 2012 hôtel à Nantes et places de concerts
www.levoyageanantes.fr, www.nantes-tourisme.com, 0892 464 044 (0.34 €/mn)

Folle Journée de Nantes en Pays de la Loire
du vendredi 28 au dimanche 30 janvier 2011


Informations pratiques
CHALLANS
À partir du samedi 7 janvier 2012
Ouverture : samedi 7 janvier de 9h à 18h au Théâtre du Marais - 33 rue Carnot (uniquement ce jour) ; puis du 10 au 26 janvier de 8h45 à 12h30 et de 13h45 à 17h45; le samedi de 9h à 12h à l'Hôtel de Ville -1 Boulevard Lucien Dodin. Sur place 30 minutes avant chaque concert en fonction des places disponibles.
Courrier : Joindre un bulletin de réservation -un par personne, disponible au guichet, à l'Office de Tourisme et sur le site de la ville - et une enveloppe timbrée à votre adresse.
Tél. : 02 51 60 01 80 à partir du 10 janvier.
www.ville-challans.fr
Pièce théâtrale et Conférence en musicologie : entrée libre sur réservation
Espace détente - Hall des salles Louis-Claude Roux
Boissons et viennoiseries - Ouvert une heure avant et après chaque concert

CHOLET
À partir du vendredi 6 janvier 2012
Office de Tourisme du Choletais - 14 avenue Maudet - BP 10636 - 49306 Cholet Cedex
Tél. : 02 41 49 80 00 - Fax : 02 41 49 80 09
Email : info-accueil@ot-cholet.fr - www.ot-cholet.fr
Ouverture : vendredi 6 janvier de 13h à 19h, samedi 7 janvier de 10h30 à 12h et de 14h à 18h30, puis du 9 au 28 janvier, du lundi au samedi de 9h30 à 12h et de 14h à 18h (sauf le mardi : ouverture à 10h).
Possibilité de réservation par téléphone et e-mail dès le 7 janvier à 14h. Confirmation obligatoire par courrier.

FONTENAY-LE-COMTE
À partir du samedi 7 janvier 2012
Espace culturel René Cassin - Avenue de la Gare - 85200 Fontenay-le-Comte
Tél. : 02 51 00 05 00 - Fax : 02 51 00 05 01
Ouverture : du lundi au vendredi de 13h30 à 18h00, samedi de 10h à 12h.
Ouverture en continu pendant La Folle Journée, environ 40 minutes avant les concerts dans chaque lieu de spectacles.

FONTEVRAUD
Abbaye Royale de Fontevraud - Centre Culturel de l'Ouest- 49590 Fontevraud - l'Abbaye
Par téléphone au 02 41 51 90 51 du lundi au vendredi de 10h à 17h
Sur place le samedi 7 janvier de 10h à 12h30 et de 13 h30 à 17h, et à partir du vendredi 27 janvier (réouverture du monument) de 10h à 17h30.
Billetterie en ligne sur le site www.abbaye-fontevraud.com

SAUMUR
Accueil billetterie - 8 rue Saint Jean - 49400 Saumur - Tél. : 02 41 83 30 83
Ouverture : vendredi 6 janvier de 14h à 21h ; du mardi au vendredi de 10h à 12h15 et de 13h45 à 18h, et le samedi de 10h à 12h30.
Pas de possibilité de paiement par carte bancaire.

L'ILE D'YEU
Office de Tourisme - Rue du Marché - BP 701 - 85350 L'Ile d'Yeu
Tél. : 02 51 58 32 58

LAVAL
À partir du samedi 7 janvier de 9h00 à 19h00 sans interruption
Théâtre - 34 rue de la Paix - 53000 Laval - Tél.: 02 43 49 19 55
Ouverture : mardi, mercredi, jeudi et vendredi de 10h00 à 18h30 et le samedi de 10h00 à 13h00 puis de 13h30 à 17h00.
Pas de règlement par carte bancaire / réservations par téléphone puis règlement sous 48h uniquement.

LA ROCHE-SUR-YON
À partir du samedi 7 janvier
Le grand R - Scène nationale - Esplanade Jeannie Mazurelle
Rue Pierre Bérégovoy - BP 681 - 85017 La Roche-sur-Yon Cedex
Tél. : 02 51 47 83 83 - www.legrandr.com
Ouverture : samedi 7 janvier de 11h à 17h ; du mardi au vendredi de 12h30 à 18h30 et le samedi de 11h à 17h.
Possibilité de réservation par téléphone avec règlement par carte bancaire à partir du 10 janvier et par courrier en joignant le règlement.

LA FLÈCHE
À partir du samedi 7 janvier
Le Carroi - Espace Montréal - 72000 La Flèche - Tél. : 02 43 94 08 99 - www.ville-lafleche.fr - www.lecarroi.org
Ouverture : samedi 7 janvier de 10h à 16h ; le lundi de 13h45 à 18h15, du mardi au vendredi de 10h à 12h et de 13h45 à 18h15, le samedi de 10h à 12h.
Possibilité de réservation par téléphone dès le 7 janvier à 14h puis règlement sous 48h.

SABLÉ-SUR-SARTHE
À partir du samedi 7 janvier
Office de Tourisme - Rue du Château - 72300 Sablé-sur-Sarthe
Tél.: 02 43 95 00 60 - office.tourisme@sablesursarthe.fr
Ouverture : lundi, mercredi et vendredi de 9h30 à 12h30 et de 14h à 17h30 ; mardi et jeudi de 14h à 17h30 ; samedi de 10h à 12h et de 14h30 à 16h.
Possibilité de réservation par courrier en joignant le règlement.

À partir du lundi 9 janvier
Centre Culturel Joël Le Theule -16 rue Saint-Denis BP 177 - 72305 Sablé-sur-Sarthe Cedex
Tél.: 02 43 62 22 22 / Fax : 02 43 62 22 23 -culture@sablesursarthe.fr
Ouverture : lundi et vendredi de 12h à 18h30 ; mardi, mercredi et jeudi de 14h à 18h30.
Réservations sur place, par téléphone en réglant par carte bancaire, par chèque à l'ordre de l'Association Entracte et par chèques vacances (envoi du règlement dans les 72h).

SAINT-NAZAIRE
À partir du samedi 7 janvier
Le Fanal - 33 boulevard Victor Hugo - 44600 Saint-Nazaire - Tél. : 02 40 22 91 36
Ouverture : samedi 7 janvier de 14h à 19h uniquement à la billetterie du Fanal - 33 Boulevard Victor Hugo, du mardi au vendredi de 14h à 19h, le samedi de 14h à 18h.
Billetterie sur Internet à partir du samedi 7 janvier sur www.lefanal.fr
Renseignements au 02 40 22 91 36
Réservations pour la conférence : Le Parvis au 02 40 22 51 23, du mardi au vendredi de 10h à 12h et de 14h à 18h, et le samedi de 10h à 12h.

Sachez que la Folle Journée aura lieu également les :
2-4 mars 2012 La Folle Journée de Bilbao
27 avril - 6 mai 2012 La Folle Journée du Japon
du 27 au 29 avril 2012 Niigata
les 29 et 30 avril 2012 Biwako
du 3 au 5 mai 2012 Tokyo
du 4 au 6 mai 2012 Kanazawa
les 5 et 6 mai 2012 Tosu
28-30 septembre 2012 La Folle Journée de Varsovie

Pour en savoir plus sur l'actualité de la folle journée de Nantes vous pouvez également consulter réguliérement la page "actualités" de Piano bleu ...cliquez ici

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Site de la folle journée ... cliquez ici

Site internet de la Cité des Congrès de Nantes ...cliquez ici

Radio France sera comme tous les ans à la Folle Journée de Nantes ... cliquez ici ainsi que la chaine de télévision ARTE ....cliquez ici

Pour mémoire : Folle journée de nantes 2011 ...cliquez ici

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