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Nicolas Horvath

Merci à Nicolas Horvath d'avoir répondu aux questions de Piano bleu pour la réalisation de cette page.

Biographie commentée

Nicolas Horvath est né en août 1977 à Monaco ..."J'ai eu la chance de voir le jour dans une région magnifique avec un temps ensoleillé. Brassage des cultures, hongrois du coté de mon père et italien par ma mère. Et, je suis français et fier de l'être. Je ne suis pas monégasque comme certains concours aimaient à l'écrire, en revanche je me sens profondément attaché à ce pays qui m'a tant donné et tant aidé. "
Sur sa découverte du piano il confie : "Aussi loin que je peux me remémorer, à cause de drames familiaux, nous visitions très fréquemment les églises avec ma grand-mère. J'aimais le son de l'orgue, sa puissance et sa majesté. J'embêtais tout le monde en chantant tout ce que j'entendais. Un souvenir rapporté que mon père garde jalousement est bien plus ancien : une photo ou à 2/3 ans je m'extasie et traficote le clavier alors que je suis sur les genoux d'un pianiste de jazz du Beach Plaza (un hôtel à Monaco où mon père travaillait). Dans la famille je suis le seul à faire de la musique. Avant ma naissance mon grand-père maternel ( Émile Pilla ) aurait été chef d'orchestre du premier jazz-band de la cote d'azur. Il était aussi compositeur, trompettiste, accordéoniste et joueur de banjo. Quelques années avant ma naissance , mon grand père s'est malheureusement " tué à la tache " et la famille ne voulait plus entendre parler de musique. Sauf ma mère qui voyant mes prédisposition espérait m'entendre jouer du saxophone, instrument suave et romantique à ses yeux. Comme tout enfant contrariant, c'était le piano ou l'orgue, mais rien d'autre !"
Il prend ses premiers cours de piano dans sa ville natale : "Mes parents travaillant à Monaco, j'étais à l'école sur la petite ville du dessus : Beausoleil. Monaco avait l'Ecole de Musique la plus proche (en plus gratuite). Mes parents ont donc décidé de m'y inscrire. J'y ai ainsi fait mes premières armes avec Monsieur George Alexandrovitch (école russe) et lorsque ce dernier parti à la retraire, Monsieur Zoccola ( élève de Pierre Sancan ). J'en garde un souvenir merveilleux. Bon il est vrai que pendant mes premières années je ne faisais pas grand chose. Mes professeurs se tiraient les cheveux, mais j'avais toujours d'excellentes notes sans travailler, je me mettais au piano uniquement pour les concours de fin d'année en piano. Maman avant tout le monde avait compris le truc, si je finissais premier en piano, je gagnais une invitation au Café de Paris (un restaurant très chic où je pouvais déguster une excellente viande, et de magnifiques profiteroles). Ainsi je ne travaillais qu'un mois par an... Le reste du temps j'improvisais, j'essayais de déchiffrer des sonates de Beethoven ou des pièces de Chopin (mes compositeurs favori en ce temps là). Bien entendu cela n'était pas dans mon programme. "
Rapidement Nicolas Horvath passe dans un cycle supérieur :"Un beau jour ma mère me surpris en train de jouer toute la mélodie de la 5ème de Beethoven en même temps qu'un enregistrement (Karajan me semble-t-il, ce dernier était fortement à la mode en ce temps là). Elle en parla au directeur de l'Académie, et j'ai été contraint de passer une batterie de tests. A la suite, il a été décidé que je change de cycle. Je quittais ma petite école municipale de Beausoleil pour le Lycée Albert 1er dans le cycle le plus prestigieux : les " classes musicales " (horaires aménagés). Mes professeurs ont toujours été très attentionnés et se sont vraiment donné beaucoup de mal, étant un petit diable, ce n'étais vraiment pas facile. Ils m'ont donné le goût de la musique, George Alexandrovitch me faisait écouter toutes ses compositions, des études très difficiles et volcaniques ( jamais publiées semble t il ) et de très belles copies de peintures. Je pense aussi à Bernard Zoccola qui a attiré ma curiosité vers autre chose que les répertoire traditionnel, c'est grâce à lui que je dois ma passion et amour de Scriabine, j'ai un beau souvenir de toutes nos discussions sur les pianistes du passé.
Nous avions un directeur redoutable et redouté (Jacques Moscato). Il m'impressionnait et je pense que nous avions tous peur de lui, le moindre faux pas et ouste dehors ! Le résultat est visible maintenant, son acharnement a payé, un beau nombre de mes amis de ce temps là font une belle carrière : Shani Diluka (que nous ne présentons plus), Olivier Innocenti (compositeur et accordéoniste de concert ), Thierry Amadi (violoncelle solo de l'OPMC), Eric et Marc Zorgnotti (avec qui j'ai enregistré un magnifique cd de la musique de chambre de Thérèse Brenet à sortir courant 2013 à " la Fabrique à musique " distribué par Naxos et Abeille Musique), Vanya Cohen (pianiste), Sacha Vanony (compositeur électroacoustique) ... J'en oublie sans doute, ces derniers étant vraiment des amis d'enfance
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A l'âge de 14 ans, Nicolas Horvath fait une rencontre qui dit-il, bouleversa sa vie, expliquant : " Le piano étant pour moi quelque chose de purement cathartique, je ne projetais rien de particulier. Lors du concours de fin d'année Lawrence Foster était présent dans la salle pour écouter sa fille. Bien entendu je fini quand même premier ! A la fin un homme avec un fort accent américain et les cheveux blanc était venu me féliciter et me promis de m'obtenir une bourse de la Fondation Princesse Grace pour aller aux Etats-Unis. Je le remerciais sans y croire. Je ne pensais qu'à une chose : mon Café de Paris ! Je racontais tout cela au téléphone à ma mère qui s'est mise à crier de joie au téléphone quand je lui ai dit qu'il s'agissait " du chef d'orchestre de Monaco ". A la suite de cela nous avons eu un rendez vous chez lui et il me fit passer une série de test. Ainsi j'appris que j'avais beaucoup de talent et l'oreille absolue et devais absolument travailler l'harmonie. L'année suivante il me filmait lors de mon concours (je l'ai su en suite) et à 16 ans me voilà parti pour les Etats-Unis, l'Aspen Music School & Festival. J'ai eu une bourse magnifique qui payait tout les frais pour 3 étés ( de 3 mois chacun ). J'ai pu ainsi travailler avec Gabriel Chodos (ce dernier voulait me faire rentrer à la New England Conservatory, mais cela n'a jamais pu se faire), participer à de nombreux concerts, en voir encore plus. Rencontrer énormément de musiciens, surtout venant de la Juilliard School, et certains en provenance directe de la Toho Gakuen. Pour la première fois je travaillais très sérieusement, achetais de nombreux cd (à ce moment là internet n'existait pas, et certains cds comme l'intégrale Rachmaninov par lui même, ou l'intégrale Horowitz chez RCA ne pouvaient se trouver qu'aux Etats Unis) et ai commencé à lire beaucoup de livres sur les compositeurs et le piano (je garde en mémoire les 2 volumes Liszt d'Allan Walker, le 3ème n'étant pas encore sorti, et le " Great Pianists of the Century " de Schonberg). Je decouvrais aussi de jeunes compositeurs et la musique à notation non classique (d'inspiration Cagiène), je dois avouer que... cela me dépassait complètement à ce moment là. J'ai aussi souvenir qu'à ce moment là j'étais en admiration à l'écoute des albums de Sofronitsky. A mon premier retour, c'était sûr, je voulais être pianiste. "
Il s'en est suivi de beaux concerts à Monaco, ainsi son premier concert avec l'orchestre de Monaco dans le concerto de Scriabine..."J'ai pu rencontrer Jean-Yves Thibaudet lors de sa tournée avec le New World Orchestra ( il m'avait présenté à Michael Tilson Thomas en lui disant que j'avais joué pour lui la meilleure version qu'il ait pu entendre de l'étude Op8 n°12 de Scriabine, ce qui fait très plaisir à entendre).
J'avais pu rencontrer Brigitte Engerer qui était très intéressée en mon piano. Je devais travailler avec elle, mais cela n'a jamais pu se faire. Je voulais lui donner des nouvelles en lui envoyant mon futur album, mais son départ a été un véritable choc, je n'aurais pas du attendre.
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Nicolas Horvath travaille ensuite avec Gérard Frémy qui le sensibilise aux musiques de notre temps..."J'ai rencontré Gérard Frémy lors du stage d'été des Arcs. En tant qu'admirateur de la musique russe, je me suis naturellement approché de ce maître. Nous avons travaillé ensemble pendant presque 2 ans, je montais toutes les 3 semaines à Paris, et avait de longs cours chez lui. A ce moment là je commençais à ouvrir mes oreilles. Les cours était géniaux, nous parlions d'enregistrements, d'Art, de techniques pianistiques, de ses maîtres Yves Nat et Heinrich Neuhaus . Il me parlait de Bartok, Schonberg, Cage... Une fois je lui parlais d'une chose que j'avais entendu à France Musique, de …. l'électroacoustique. Je ne comprenais pas l'intérêt de ces sons... Sa réaction a été immédiate : " Mais voyons Nicolas, c'est la musique du futur, la musique de Spoutnik, des stations spatiales... ". J'ai raté mon entrée au CNSMDP au deuxième tour. Frémy qui avait eu d'excellents échos voulait me faire rentrer à Lyon, mais … j'aimais trop Paris. Je suis donc rentré à l'Ecole Normale. "
Nicolas Horvath confie que cette "très belle école" n'était cependant pas du tout ce qu'il attendait : " Avec le recul, je pense qu'à ce moment là je n'avais pas du tout le profil pour cette école. J'étais bien trop curieux et voulais refaire ma technique. Très peu de cours de piano (45 minutes par semaine), impossible de répéter à l'Ecole, très peu de concerts organisés pour les élèves. En plus j'étais déraciné, et l'Ecole n'est pas le meilleur moyen pour se faire des amis … Maintenant les choses changent, de plus en plus de concerts sont organisés pour les élèves, une belle place est faite pour la musique de notre temps. L'Ecole préparait au concours internationaux, et je voulais simplement devenir un bon musicien. Je n'ai rien fait non plus pour me faire aimer. On me demandait une étude, je me pointais avec " Comme le vent " d'Alkan, une sonate : " Vent Nocturne " de Medtner, une pièce romantique : l'Hexameron de Liszt, un prélude et fugue : du Bach/Godowski... chaque année je me plantais, et me retrouvais avec un programme qui ne me plaisait pas du tout. Je n'ai pas joué le jeu (je ne l'avais simplement pas compris). J'ai un très beau souvenir des cours d'analyse, quoi que la musique contemporaine s'arrêtait à Roussel...
Mais mes meilleurs souvenirs étaient les cours de Pédagogie théorique de Thérèse Diette. Une pratique qui me passionnait car depuis Aspen je collectionnais les livres sur la technique pianistique. J'ai eu l'honneur de l'assister lors d'un stage et j'ai pu donner quelques cours (dont un à la Salle Cortot devant des élèves qui étaient plus âgé que moi!). Malheureusement un élève de l'Ecole ne pouvait officiellement devenir assistant.
Pour compenser, je me suis inscrit en Harmonie chez Stéphane Delplace au Conservatoire du 17ème, et en contrepoint de la Renaissance (Olivier Trachier) et cycle supérieur d'Histoire de la Musique (Cornine Schneider) au CNR de Paris.
Je ne suis resté qu'une seule année (pour des raisons économiques, je devais donner de nombreux cours), mais une année inoubliable. Olivier Trachier était vraiment intéressant, et ..Corine Schneider vraiment formidable. Elle était vraiment passionnée jusqu'au bout des doigts et nous faisait transmettre sa passion. Nous avons eu un trimestre sur la musique Post-1950 avec " introduction à l électroacoustique " et … depuis je n'ai pas décroché !
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Suite aux cours avec Corine Schneider, Nicolas Horvath a commencé à réaliser en amateur, des compositions électroacoustiques puis suit des cours au CRD de Pantin en compositions électroacoustiques : " Simple amateur, je faisais des " paysages sonores " assez naïfs et sans aucune technique, si ce n'était me faire plaisir. Lors d'un concert à Monaco pour les 10 ans de la nouvelles Académie, on avait demandé aux anciens élèves de venir faire un concert avec l'orchestre de Monaco. Olivier Innoncenti avait présenté une de ses œuvres pour bande et accordéon de concert. Sa bande ressemblait un petit peu à ce que je faisais. Je lui en ai parlé, et c'est ce dernier qui m'a conseillé de m'inscrire. Discussion très intéressante, car juste avant, Olivier et Shani parlaient d'un concert qui avait eu lieu à Paris (il me semble que Shani y avait participé), plus d'une vingtaine de pianistes se relayant pour jouer les Vexations de Satie. Répéter 840 fois la même pièce, quelle curieuse idée... L'idée, comme vous le savez peut être à petit à petit son chemin, vu que dix ans plus tard, et après une tournée avec cette pièce, j'ai crée, en collaboration avec le vidéo-artiste Laurent Fiévet, ma première œuvre multimédia : " [Vexations]2.0 ". J'ai travaillé deux années avec Gino Favotti au Conservatoire du 20ème et 2 ans avec Christine Groult au Conservatoire de Pantin.
Du travail avec Favotti je retiens surtout le travail sur le son , et Groult la forme. J'ai eu mon fin d'étude, et aurait du faire le nouveau cycle fraichement crée en cycle supérieur / Pôle supérieur d'électroacoustique, mais à ce moment là j'avais gagné mes premiers concours internationaux et commençais à pas mal bouger. J'ai malheureusement du arrêter mes cours."
Nicolas Horvath travaille ensuite pendant 3 ans avec Bruno-Léonardo Gelber (assisté de Germaine Deveze) qui lui conseille de ne participer à aucun concours ni concert..."J'ai rencontré Bruno-Léonardo Gelber lors de sa tournée avec l'Orchestre de Paris dans le Concerto n°2 de Brahms. Gelber a toujours été un pianiste que j'admirais. Enfant, je l'avais de nombreuses fois entendu en concert, que ce soit un récital à Menton avec une mémorable Sonate de Liszt, aussi un incroyable 3ème concerto de Rachmaninov.
J'ai un souvenir ému de ma première rencontre avec le Maitre. Il était 21 heure et j'avais rendez-vous au centre Yamaha (à ce moment là dans le 16ème). Quelques minutes de retard, et je commence à m'inquiéter. Au bout de dix minutes, je peux le voir arriver de loin. Nous nous installons et je lui joue quelques pièces : la Rapsodie Espagnole, la Toccata de Schumann et l'Appassionata.
Cela faisait un bon moment que rien ne se passait à Paris au niveau de mon piano, et j'étais en doute. A la fin de l'audition, le maitre me demande ce que je voulais exactement. Naïvement, et désarçonné par cette question inattendue, je lui demande ce qu'il pensait de mon pianisme et si je pouvais imaginer faire une carrière. La réponse ne s'est pas faite attendre : j'avais beaucoup de talents mais aussi beaucoup de retard techniquement. Je pourrais faire carrière mais à la condition de recommencer le piano à zéro, car je ne maitrisais pas encore mon son. A ce moment là, il posa sa main sur le clavier et jouait do-ré-mi-fa-sol ; un choc, une révélation ! Chaque note avait une vie propre, un son qui vous transperce et vous met à nu …
L'organisation était simple. Étant tout le temps en tournée il avait très peu le temps de s'occuper de moi, il me conseilla donc auprès d'une dame formidable : Germaine Deveze, et tous les 6 mois j'allais le voir à Monaco pour lui montrer mes progrès.
Cela avait un prix : pour vraiment tout recommencer sur des bases solides, et ne pas être tenté de jouer des pièces du répertoires, je ne devais donner aucun concert ni passer de concours pendant 3 ans. Pas facile de passer de la Rapsodie Espagnole aux heures du matin...
Du coup pour pouvoir continuer à m'exprimer j'ai commencé à composer.
Germaine Devèze était fantastique. Franche, dur mais juste, elle m'a appris à sculpter le son, les horribles études de Czerny devenaient de charmantes pièces brillantes. Les longues leçons avec Gelber étaient fantastiques, en sortant de chez lui j'avais l'impression d'avoir touché le sublime, de marcher sur des nuages...
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Pourtant Nicolas Horvat a remporté entre ses 30 à 32 ans pas moins de 11 concours internationaux (dont 7 grands prix) tels que : Fukuoka, New York, Yokohama, Lyon, Luigi Nono, Franz Liszt (Japon), Alexandre Scriabine.. ce dont il s'explique encore longuement ! : "Le programme de Gelber, aussi génial et salvateur qu'il a été avait un talon d'Achille : si vous ne jouez plus pendant si longtemps, vous perdez confiance ! Et sans concerts, vous n'avez plus aucun objectif. Je m'étais réinscrit à l'Ecole Normale avec un assistant de Germaine Devèze pour compenser cela, mais je n'arrivais toujours pas à briser la coquille. En contrepartie l'électroacoustique marchait très bien. Je faisais des concerts un peu partout avec des amis, et sous un nom d'emprunt[ quel nom ] je sortais pas mal de cds qui avaient de belles critiques. Mes élèves réussissaient très brillamment des concours nationaux. Naturellement je doutais.
Un événement tragique survint lors de mes 30 ans : le décès de ma grand-mère qui me soutenait vraiment beaucoup et faisait partie des très rares personnes à croire en mon piano (comme toutes les grand-mères me semble-t-il). Pour noyer mon chagrin et ne pas y penser je m'inscris au Concours International Scriabine de Paris, dix jours avant ce même concours ! Mes professeurs du moment n'y croyaient pas le moins du monde, mais n'étaient pas opposés " si cela pouvait me faire du bien ". Le programme n'était pas difficile : 1 heure de musique avec une Sonate de Scriabine (un des compositeurs que j'adore depuis de nombreuses années). Ainsi je m'enfermais et travaillais jusqu'à l'épuisement.
Le jour du concours je jouais, c'était pas mal. En suite, j'écoutais avec admiration ces grands russes qui venaient de Moscou et de Munich. Et à ma très grande surprise, je reçus le premier prix avec une mention particulière pour mon Scriabine qui a été considéré comme flamboyant.
Suite à ce résultat, on m'invita à passer la demi finale du Concours d'Osaka (qui se déroulait pour la première fois à Paris) , cela se passa bien , et lors de la finale au Japon j'obtenais deux prix. Après il y eu le concours Luigi Nono en Italie... Ainsi pendant deux années je passais un grand nombre de concours. Ce qui m'a permis de rencontrer de nouveaux maîtres et de voir d'autres public, d'autres conditions, d'autres pianistes, d'autres compositeurs, d'autres musiques...
Malheureusement avec un tel âge, impossible de faire les grands concours. Mais cela me permit d'avoir un premier objectif
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En 2010 Il se perfectionne auprès d’Oxana Yablonskaya dans l'institut qui porte son nom : "J'ai entendu parlé d'Oxana Yablonskaya à Aspen. A ce moment là, elle était toujours à la Juillard School, un vrais monstre sacré. Lors d'un concours en Australie, un pianiste me dit qu'Oxana avait ouvert sa propre école en Italie, et curieusement à mon retour un ami m'apprend qu'une de ses connaissances faisait parti de cette école. L'année suivant je tentais le concours d'entrée et... fut le seul reçu. Les cours étaient plus des séances. Quelques pianistes choisis restaient une petite semaine chez elle, nous avions cours tous les jours et des pianos dans nos chambres pour travailler. De temps en temps je retourne la voir pour préparer quelques programmes et lui demander des conseils.
Je ne peux pas dire que je garde des souvenirs, car cela n'est pas fini, même si je peux beaucoup moins la voir. Travailler avec elle est formidable, c'est bien sur très intense et ses attentes sont très grandes. Mais on pouvait l'entendre dès le petit matin,les autres pianistes avaient un niveau incroyable (un venait de gagner le concours Liszt d'Utrecht, d'autres autres des concours prestigieux aux USA... ). Nous étions comme une petite famille, nous partagions beaucoup... Avec Oxana nous nous entendons bien, et parlons longuement d'Art, de musique, de philosophie, religion...
Pianistiquement, le point le plus marquant étant l'équilibre de mes petits doigts lors de passages tels que les octaves, pour leur donner plus de densité sans être pour autant agressif, aussi une très grande attention à la polyphonie de la main gauche. Une chose qui m'a plu, elle est la seule à m'encourager à travailler les passages difficiles le plus vite possible ( 2 à 3 fois la vitesse) pour avoir une pleine maîtrise et contrôle a tempo (j'ai toujours travaillé comme cela, et … cela ne plaisait pas)
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Boursier de la Lazar Berman Foundation, il intègre l'International Certificate of Piano Artists..."J'ai eu l'honneur d'être boursier de la Lazar Berman Foundation et en suite de la Fondation Roland pour pouvoir suivre mes études/perfectionnement dans le cadre du cycle de masterclasses " the International Certificate for Piano Artists ". A la base je m'étais inscrit dans ce cycle pour bénéficier des conseils de deux grands maîtres : Nelson Delle Vigne - Fabbri et Philippe Entremont. Dans un premier temps j'ai eu la chance de les voir souvent, car ce sont les principaux maîtres de cette institution. Mais je leur dois bien plus que simplement de nombreuses masterclasses : de nombreux conseils sur le développement de ma carrière, comment gérer chaque jour et chaque étapes d'un concert, et deux points extrêmement important, ils m'ont redonné confiance grâce à leur gentillesse, leur disponibilité , et tous les concerts qu'ils organisent, et ils ont complètement libéré mon son de toute son agressivité et raideur.
Si je me permettais quelques familiarités, Nelson serait comme les vieux sages que l'on peut voir dans certains films asiatiques. Impossible de le surprendre, le Christus ? Il connaissait (mis à part les mouvements inédits, mais il connaissait très bien la partition d'orchestre), les Grandes Etudes de Liszt ? Pas de problème... son enseignement est très " minimal ". Pas de grands mouvements, rien d'impressionnant au premier abord. Il vous jouait votre pièce, il vous regardait avec malice, et tout de suite le problème était résolu. Toujours très juste, prenant beaucoup de temps pour tout le monde, et respectant tous les instrumentistes, un vrai " grand-père " si je peux me permettre.
Philippe Entremont était tout son opposé. Il fait parti des idoles de ma jeunesse, et pouvoir l'approcher était un honneur. J'ai un beau nombre de ces albums que j'écoute depuis si longtemps. Comme vous le savez, il est chef d'orchestre un petit peu partout, et extrêmement occupé. Véritable enfant prodige et génie du piano, il est capable de tout et l'instrument n'a aucun secret pour lui. J'ai la chance de venir du sud de la France, et aussi de partager son sens de l'humour qui de nos jours n'est pas politiquement correct, et il n'hésite pas à dire ce qu'il pense (vu sa carrière, il peut se le permettre me semble-t-il). Il ne fait donc rien pour plaire. Si vous passez ces quelques défenses, vous pouvez découvrir une personne passionnée et passionnante. Je dois avouer qu'il fait parti des personnes qui ont totalement révolutionné mon pianisme. J'ai eu l'honneur de travailler de nombreuses pièces avec le maître, et j'ai un souvenir très ému d'une masterclasse sur la Fantaisie KV475 où chaque note était d'une beauté...
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Dès la phase de pré-sélection du Concours International Gina Bachauer à Londres, Leslie Howard le remarque et l’invite à se produire dans le cadre de la Liszt Society...Comme vous le constaterez , Nicolas Horvath est aussi intarrissable au sujet de ce professeur : "J'ai rencontré Leslie Howard après l'éliminatoire du concours Gina Bachauer à Londres en 2010. J'avais demandé au maître une entrevue. Il m'avait donc invité chez lui et m'a demandé de lui jouer quelque chose. Leslie Howard fait parti de ces pianistes dont les cds passent en boucle depuis mon adolescence. Je lui propose de jouer " Après une lecture de Dante ". Cette pièce était mon cheval de bataille à cette époque. Et Leslie de me répondre qu'il ne supportait plus d'entendre cette pièce car les pianistes faisaient n'importe quoi avec. Malheureusement c'était la pièce que je voulais lui jouer, je tenais à avoir son avis et ses conseils. Bien entendu je commençais avec une belle appréhension. Je jouais donc cette pièce et à la fin, je voyais Leslie immobile, les yeux fermés. Tout de suite je me suis dit que mon interprétation était tellement ennuyante que j'avais fini par l'endormir ! Au bout d'un beau silence qui me semblait durer une éternité, il ouvrit les yeux et, extrêmement entousiaste me dit que c'était un des plus beau Dante qu'il avait pu entendre ! Il commença à sortir des copies de manuscrit, à me montrer l'évolution de la pièce, des cadences additionnelles... un autre rêve devenait réalité.
Pendant quelques années, j'allais souvent le voir. Au début je lui demandais des conseils pianistiques sur les œuvres que je travaillais, les concours que je préparais. Rapidement j'ai compris que " donner des cours " n'était pas vraiment sa passion. J'avais de magnifiques cours de Musique mais non pianistique. Je ne sais pas si je suis assez clair, mais pour donner un exemple : une fois je lui joue Mazeppa. Leslie s'installe à son clavier (ce qui n'est pas toujours évident, si ce que vous lui jouez est musicalement faible, il ira faire un tour, s'occuper de son courrier...jusqu'au moment où l'inspiration vous vient et que vous avez quelque chose à proposer). Il commence à me jouer toutes les versions de Mazeppa pour me montrer l'évolution du langage Lisztien (4 avec le Poème Symphonique), après un bout d'une symphonie de Rubinstein qui s'inspirerait de Mazeppa, un quatuor de Haydn jusqu'au Requiem de Mozart. Bien entendu, tout par cœur et transcrit au piano. Très impressionnant. Avec le recul, je pense que l'idée de faire des intégrales en concert (Satie en 2011, et Glass en 2012) est née d'un de ses conseils. En effet il insistait pour que je joue le maximum d'œuvres pour avoir une connaissance globale de la musique et me faire une idée digitale (et mentale bien entendu) de l'évolution du langage, de la technique, de ses tenants et aboutissants.
Il y a quelques années lorsqu'un volcan islandais au nom imprononçable avait fait irruption, un de ces concerts a failli être annulé : il devait jouer avec un jeune pianiste la version 2 pianos de la Faust Symphony à Londres pour un concert organisé par la Société Liszt. Ce jeune pianiste ne pouvant plus venir (plus aucun avion était en activité et les trains étaient pris d'assaut). Ainsi Leslie me téléphone en me proposant de le remplacer. A la vue de la partition (que je ne connaissais pas) j'ai eu tellement peur (le concert était 5 jours plus tard!) que j'ai refusé. Leslie me dit de bien réfléchir que ce serait une expérience vraiment enrichissante et qu'il me rappellerait plus tard. Quelques heures après j'acceptais et allais passer le reste de ma semaine scotché à mon piano.
Nous avons aussi de passionnantes discussions. En premier sur Liszt, car comme vous l'avez compris, il fait parti de mes compositeurs de prédilection (sans doute que mes origines hongroises y sont inconsciemment pour quelque chose), et Leslie avec ses amis connaissent chaque détails de la vie de l'Abbé sur le bout des doigts. Mais aussi sur la musique, le piano, l'Art, les films, la gastronomie... Systématiquement vous trouverez chez Leslie, au moins un ami, de jeunes pianistes... et de temps en temps il nous fait le plaisir de nous jouer quelques petites choses, j'ai pu ainsi l'entendre dans du Percy Grainger, la magnifique 3ème sonate de Rubinstein, la première version de la Rapsodie Espagnole, toutes les mazurka de Chopin la Symphonie pour piano solo d'Alkan mais aussi des improvisations sur les mélodies du film " le Magicien d'Oz "... Leslie compose beaucoup, mais malheureusement il ne veut jamais jouer ses œuvres...
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Sa soif d'apprendre des grands maîtres mène Nicolas Horvath à rencontrer Eric Heidsieck, Huseyin Sermet, Jean-Bernard Pommier, Sumiko Mikimoto, Gabriel Tacchino, Sergio Perticaroli, Jean-Michel Damase, François René Duchable, Gabriel Chodos, Philippe Entremont, Joaquin Soriano, Jean- Philippe Collard, Michel Béroff, Jerome Lowenthal, Nelson Delle-Vigne, Robert Roux..." En effet j'ai eu la chance de bénéficier de conseils de nombreux pianistes. Le choix pour moi était très simple, ce sont des pianistes que j'admire. Lorsque j'ai commencé à gagner des concours, maman m'avoua que quelques années auparavant, pendant ma période de doute, Moura Lympany (qui résidait à Monaco) voulait me rencontrer et me donner quelques conseils, malheureusement j'étais en période de doute, et maman n'a pas donné suite. Elle nous offrit une cassette d'un enregistrement privé, souvenir d'une rencontre manquée.
Si nous abordons le sujet de l'interprétation ou de technique pianistique, et vu les multiples écoles avec leurs nombreuses subdivisions, aucune n'est détentrice de la vérité ou de " la bonne " façon de jouer et d'approcher le clavier. Chaque école contient une part de vérité, et il est intéressant de pouvoir voir le maximum de possibilités pour se faire une idée globale. Bien entendu chaque maître a sa personnalité propre et vous ne pouvez pas avoir d'atomes crochus avec tout le monde. Ceux avec qui le courant passe, je peux avoir l'honneur de rester en contact avec eux, et de compléter leurs conseils avec de nombreuses discussions. Enfant, de nombreux professeurs se plaignaient à maman de ma trop grande curiosité, alors qu'il m'aurait suffit simplement d'apprendre mes leçons.
Je ne peux pas mettre les noms de tous les maîtres, mais ils ont tous joué un rôle important dans mon évolution. Que ce soit lors de nombreuses leçons, des masterclasses.
Gabriel Tacchino avec son soucis du détail et des couleurs orchestrales ; Eric Heidsieck, le poids des notes, l'intensité des rythmes et les drames psychologiques ; Hüseyin Sermet, l'art de la pédale ; Jerome Lowenthal, comment interpréter Glass ; Robert Roux, la polyphonies et les couleurs dans un accord et n'oublions pas Sumiko Mikimoto avec sa méthode grâce à laquelle ma technique pianistique à fait des bonds de géant et qui m'a permis de comprendre tous les détails musculaires entre aperçus dans les livres de H.Neuhaus, O.Ortmann, M.Jaell, P.Roes et T.Matthay
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Sa carrière internationale le mène dans les salles de concert prestigieuses (Carnegie Hall, Minato Mirai, Bösendorfer-Saal, Mozarteum, Salle Cortot de Paris, Palais des Congrès de Perpignan, London Steinway Hall, l’Opéra Garnier de Monte-Carlo... ) et dans de nombreux festivals (Palm Beach Atlantic Piano Festival, Festival des Arcs, Aspen Music Festival, Jeunes Talents de la Salle Pleyel, Gabala Piano Festival, BSI Monte-Carlo Music Master, Pianists of the World, Taiwan International Music Festival, Nishin-Nihon Debut Recital Series...).... "Les lieux qui peuvent me tenir à cœur ont une histoire. En janvier dernier j'ai joué à Budapest, invité par le Liszt Mémoral Museum. J'ai pu revoir toute ma famille qui était présente au concert. Ce fut un moment magnifique. Mais au delà de ça, j'aime vraiment tous les lieux dans lesquelles j'ai eu la chance de jouer. "
Interrogé sur son meilleur, et éventuel pire, souvenir de concert, Nicolas Horvarth répond : " Le meilleur ? Difficile. Comme tout le monde, les premières fois... Premier concert avec orchestre ( OPMC/Concerto de Scriabine) ou j'avais l'impression d'être au centre de l'univers une fois arrivé au 3ème mouvement. Le concert de remise des prix du concours Scriabine, gagné contre toute attente. Un concert à Carnegie Hall devant un public vraiment enthousiaste. La première exécution des Vexations aux Centre des Congrès de Perpignan, vraiment bouleversante, l'intégrale Glass à Paris devant presque 2000 personnes (alors qu'on se demandait si le public allait être intéressé). Le pire ? Le premier mouvement de la Fantasia Quasi Sonata de Beethoven lors des funérailles de ma grand-mère, son morceau favori. D'émotion je me suis effondré lors de la montée en 7ème qui symbolise la séparation de l'âme du corps (merci W.Lens de nous avoir donné de si beaux détails sur la composition de cette sonate). J'ai bien entendu fini le mouvement mais avec beaucoup de mal, depuis je n'ai jamais pu redonner cette pièce en concert. "

Son répertoire, son interprétation... ses compositions...

Nicolas Horvath est dédicataire de nombreuses œuvres des compositeurs contemporains : Leslie Howard, Jeroen van Veen, Carson Cooman, Kazuo Missé, Carlos Peron Cano, Frederick Martin, Osamu Kawakami, Fulvio Caldini, Andrew Chubb, Arnaud Desvignes, Ehsan Saboohi, Paul Wehage, Justin Lepany, Frederic Serrano, Marlene Woodward-Cooper, Kyle Gann..." J'ai effectivement la chance d'avoir quelques œuvres dédiées tels que le concerto 'Final Rapsody' et la Sonate n°6 de Frederick Martin, la Sonate de Paul Wehage, beaucoup de pièces et la 1er Sonate de Carlos Peron Cano, l'étude " Languid Tune-Hunting " op47 n°23 de Leslie Howard, l'Image-Etude n°14 " Transe " de Denis Levaillant, " A Smiley for Mr Glass " de Regis Campo, " Haut-bas fragile " d'Arnaud Desvignes, la 7ème Toccata de Fulvio Caldini, " Ebony Jewelwing " d'Osamu Kawakami, deux longs " minimal prélude " de Jeroen Van Veen ainsi que de nombreuses autres courtes pièces.
Ma passion pour la musique contemporaine est issu des cours de Corine Schneider et des cours de composition électroacoustique. En 2009, le violoniste et ami Shungo Missé me proposa de créer des œuvres de son père : Kazuo Missé. L'année suivante et lors d'un récital à Vénaria Reale (Italie) , on me proposa un récital anniversaire Chopin de 60 minutes. Pour compléter ce concert je proposais un florilège de compositeurs français actuels : Boulez, Levaillant, Hersant, Greif, Delplace, Marecsz, Tanguy et Connesson. Après cela j'essayais d'intégrer toujours une ou plusieurs courtes compositions actuelle lors de mes concerts. Progressivement je rentrais en contact avec de plus en plus de compositeurs, et pouvais découvrir plus de musiques. . A la suite de ma tournée Vexations4Japan on me proposa deux concerts marathon à Prague et Collioure lors desquels j'ai pu faire de très nombreuses créations.
Certains compositeurs pour me remercier de jouer leurs œuvres m'honorèrent en me dédiant certaines de leurs pièces. Malheureusement nous sommes tous très occupés, et il n'est pas toujours facile de pouvoir se rencontrer. Au delà de simplement les jouer, il est plus intéressant pour le public, mais aussi pour les compositeurs, de les intégrer à des œuvres du grand répertoire et de faire dialoguer passé et présent. Ces compositeurs ont tous une esthétique bien à eux, et une fois encore, je ne recherche pas à me limiter à un seul type de musique contemporaine, j'essaye d'être le plus curieux et ouvert. Ces derniers m'apprenant beaucoup sur la musique et son évolution
. "

QUESTION POUR MADAME JOURDAIN : voulez vous que je détaille les styles des différents compositeurs qui m'ont dédié leurs oeuvres ? En fait plutôt qu'une longue liste de titres oui , je crois qu'il eut été préférable de dire en quelques phrase leur styles.

 
Néanmoins Nicolas Horvath est aussi ouvert à la musique d'autres époques : "Je joue des pièces qui faisaient parties de mes programmes de concours lors de mes études, de concours internationaux. Je garde toujours en tête un conseil que maître Nelson Delle-Vigne m'avait fait il y a quelques années de ne pas rester enfermé dans un genre ou un compositeur. Je garde une oreille attentive à toutes les beautés que la musique peut nous offrir, et comme tout le monde mes goûts évoluent, et certains compositeurs éloignées de mes jeunes années s'imposent d'eux même dans mes programmes. Actuellement je réintègre (en fait quelques additions) mon programme Chopin, ainsi que du Debussy, Bach et bientôt Brahms."

Nicolas Horvath collabore pour des expositions ou des happenings avec les peintres Benjamin Spark, Marc Dahan, Andréa Clanetti Santarossa, Michelange Moreno, Lyziane Potevin... les artistes vidéo Laurent Fiévet, Shantidas Riedacker, Olivier Forest... "Dans ma période de doute, et lors de mes jeunes explorations électroacoustiques, j'ai aussi rencontré un joli nombre d'étudiants en graphisme et peintres, je visitais aussi un grand nombre d'expositions et de musées pour pouvoir me faire un goût propre. L'association avec des artistes permet de pouvoir développer de nouvelles idées, de nouvelles approches pour le public. Vous pouvez ainsi les séduire, les choquer ou les mettre dans un état méditatif. Il est si intéressant de pouvoir découvrir les visions de ces artistes et de découvrir leurs réactions à la musique. Je n'aime pas trop le mot happening, j'y préfèrerais le mot d'installation multimédia éphémère.
L'origine de cet intérêt vient de mes très nombreuses lecture sur Scriabine et son œuvre rêvée le Mystère, à ne pas confondre avec l'Acte Préalable qui lui a été ébauché. Toute son œuvre finale se tendait vers cette œuvre d'Art total, un Gesamtkunstwerk comme tout le XIXème siècle le rêvait à son tour. Pour ce dernier, Scriabine imaginait une fusion totale entre tous les arts, tous les sens, le public , les danseurs, l'orchestre ne formant plus qu'un, orgue à lumière déjà présent dans le Poème de Feu ou Prométhée, mais aussi orgue à parfum. Maintenant ces expériences sont accessibles, il est pour le public intéressant de pouvoir appréhender les œuvres les plus abstraites et difficiles telles que ce soit la Suite Harmonique, ou les Vexations de Satie, les Klavierstück de Stockhausen, in C de Terry Riley..
."
Très actif en électroacoustique, de nombreux labels tels que Section XIII Coma, Tmina, Snowy Tension Pole, Rage in Eden , Sabbathid, Rigorism sortirons des albums. Ses œuvres ont été jouées lors de concerts à Prague, Speyer, Tokyo, Palm-Beach, Poitiers, Turin, Paris, Lille et Marseille...."Difficile de pouvoir exactement définir mes créations électroacoustiques. Je dirais que ce sont des paysages sonores influencés des couleurs de François Bayle. Curieusement ce dernier lorsqu'il entendit une de mes pièces lors d'une masterclasse me dit que mon son lui faisait penser à Xenakis (avis partagé par Christine Groult). Curieusement, je connais vraiment mal ce compositeur. J'aime l'électroacoustique car ce type musical est jeune et qu'il y a très peu de référence au passé. Enfant, je composais pour piano. Monsieur Alexandrovitch qui écoutait mes œuvres me disait (sans doute pour me faire plaisir) que j'avais du talent. A 9 ans j'ai travaillé la Fantaisie Impromptu. Il y avait un tel fossé entre le chef d'œuvre de Chopin et mes petites choses que je ne voyais plus aucun intérêt à écrire (un problème d'égo comme m'avait dit ce cher Stéphane Delplace). Plus haut j'ai déjà évoqué la raison pour laquelle j'ai commencé à composer des œuvres électroacoustiques.
Ces dernières sur le plan pianistique, m'ont beaucoup apporté. Je compris le sens profond des structures et de la forme, mais aussi le développement du son dans l'espace ainsi que son évolution. Pour finir sur une petite touche humoristique, je compris enfin les mots de Beethoven qui disait qu'une tragédie tragique de bout en bout était une tragédie ratée.
Généralement je n'utilise que des sons enregistrés, de synthèses et modifiés (dès fois, les trois à la fois pour obtenir ce que Gino Favotti appelait des 'sons inouïs'). Curieusement seule une large œuvre composée lors du décès de ma grand-mère (Aceldama) utilise aussi un enregistrement d'un instrument soliste (modifié) et quelques très courtes citations de films et poèmes.
J'ai aussi composé des œuvres mixtes que je présente de temps à autre lors de certains concerts, mais aussi des 'ré-interprétation' avec des sonorités plus métalliques d'œuvres graphiques ou conceptuelles tels que 'les vaches de Narayana' de Tom Johnson ou 'Treatise' de Cornelius Cardew.
"
Sensible aux causes humanitaires, il est heureux de jouer pour de nombreux concerts caritatifs (Téléthon, la Recherche contre le cancer, le Secours Catholique, les Orphelins russes, Haïti, la Fondation Abbé Pierre, l’aide pour la reconstruction du Japon-Croix Rouge Japonaise..Interrogé sur son éventuel rénumération pour ces concerts, ce qui est parfois le cas de pianistes, seuls les bénéfices étant alors versés aux organisations, Nicolas Horvath répond ."Je ne suis absolument pas rémunéré pour les concerts de bienfaisance, et même, pour organiser la tournée Vexations4Japan je me payais mes déplacements. Depuis tout jeune, je participe à des concerts de bienfaisance. En effet à Monaco, les étudiants étaient sollicités de nombreuses fois. Maintenant j'essaye chaque année de faire au moins un concert de bienfaisance. La raison est tout simple, avec ces concerts l'artiste a vraiment l'impression d'être utile à la communauté. Les critères sont très simples, je dois me sentir touché par les causes auxquelles j'offre mon talent. "
Nicolas Horvarth est un artiste "Steinway" ce qu'il a bien voulu expliquer..."Être un artiste Steinway signifie faire parti d'une belle et grande famille, c'est un véritable honneur. Aussi, en cas de pépin avec un piano lors d'un concert, vous avez toujours la possibilité d'obtenir des conseils et une aide très rapidement. J'ai eu beaucoup de chance, car avant d'être artiste Steinway, j'ai été jeune artiste Steinway. Bien entendu ce ne fut pas si facile, il y a une audition sous forme d'enregistrement, l'étude de votre activité (maîtres, concours, concerts) et la possession d'un instrument de la famille Steinway. Si votre carrière continue à bien évoluer, à 35 ans vous pouvez devenir artiste steinway presque naturellement (étude à nouveau de vos nouvelles activités). "
Nicolas Horvath a peu eu l'occasion de jouer avec orchestre et rejoue de la musique de chambre depuis seulment quelque temps .."Deux fois avec l'Orchestre Philharmonique de Monte-Carlo (concerto de Scriabine, double concerto de Bach en sol majeur), l'orchestre symphonique de Palm-Beach (double concerto de Bach en do mineur), l'orchestre de chambre de Nice (concertos 'Tirol', 'After Lewis and Clark' et 'Dracula Suite' de Glass). En février 2012 l'orchestre de Kiev m'a invité à jouer les concertos 'Tirol' et 'Lewis and clark'. Au début de mes études, je faisais à l'École Normale beaucoup de musique de chambre en formation duo piano-violon. Récemment j'ai repris enfin des activités de chambriste avec mes amis les ParisVirtuosi, Paul Wehage et Michel Godard dans un magnifique cd des œuvres de musique de chambre de la compositrice française Thérèse Brenet (première mondiale édition " La Fabrique à Musique " distribué par Naxos).
Actuellement je monte un quatuor pour aborder quelques œuvres du XXème siècle, et au mois de mai je vais jouer en deux piano le Canto Ostinato de Simeon ten Holt avec Jeroen Van Veen lors d'un festival aux Pays-Bas.
"
Parallèment à son activité de concertiste, Nicolas Horvarth enseigne : "L'enseignement est une véritable passion. J'ai commencé à enseigné à 15 ans, j'étais l'assistant officieux de mon professeur Bernard Zoccola à l'Académie Rainier III de Monaco. Après un joli succès de mon enseignement, j'ai eu une place à l'Ecole de Musique de Beausoleil. Arrivé à Paris, je n'ai malheureusement pas retrouvé une telle place. Actuellement je suis dans de petites structures et ai une bonne dizaine d'élèves. Je suis très ouvert à propos du repertoire, et je met un point d'honneur à leur faire jouer un maximum d'époques différentes (même de la musique contemporaine) pour former leur propres goûts. Je suis ainsi très heureux lorsque mes élèves me proposent des pièces.
Une chose qui me plait par dessus tout dans l'enseignement est le contact direct avec l'apprenti. Plus qu'un simple élève (surtout pour les adultes), en effet si vous voulez obtenir de bons résultats il y a deux facteurs à prendre en compte. Vous devez comprendre ce que vous enseigner, le digérer, et en suite vous devez le reformuler en utilisant le vocabulaire et le parcours de vie, les passions de l'élève. Par exemple, démontrer que les mouvements utilisés dans la technique pianistique, sont les mêmes que l'enfant utilise en jouant à sa console de jeux-vidéos, Utiliser des images des lieux visités par l'élève pour lui expliquer quel type de sons utiliser. Expliquer la douceur ne peux se faire de la même façon chez un petit garçon, une ado, ou un adulte.
J'essaye d'organiser pour mes élèves deux auditions publiques par an, et les pousse à passer des concours pour les stimuler quand je peux voir que tout ce passera bien. Bien entendu, loin d'un conservatoire, ce n'est pas facile de motiver des élèves sur le long terme, ce sont donc les moyens que j'ai pu trouver, et qui permettent aussi de façonner un esprit de classe. Ainsi ils peuvent se sentir moins seuls, voir les progrès des uns et des autres, et s'encourager.
Je suis très heureux d'avoir toujours d'excellents résultats lors des divers concours, malgré tout je dénote que ces temps-ci, les parents sont extrêmement méfiant vis à vis des concours, alors que les compétitions de sport ne leur pose aucun problème.
Malgré mon jeune âge, j'ai deux élèves qui se dirigent vers une carrière de pianiste. Le premier est Roman Maresz que j'ai fait débuter à Monaco et qui actuellement est brillamment rentré au Berklee College of Music de Boston et travaille avec les plus grands jazzmen, et le second, de Paris, Dimitri Malignan qui est maintenant à l'École Normale est obtient d'excellents résultats lors de concours internationaux junior. Maintenant ces deux oiseaux volent de leurs propres ailes. Mais je n'enseigne pas dans l'optique unique de former des virtuoses. Je fais tout pour que l'élève enfant ou adulte, puisse aimer le piano et la musique dite classique
. "
Multiples activités qui lui laissent malgré tout le temps de s'intéresser aux arts d'une façon générale et m^me à d'autres loisirs :"les compositeurs ayant toujours eu une base immense pour leurs inspirations, il est très intéressant, voir nécessaire pour certaines pièces d'avoir un maximum d'informations. Pour les peintres, si je devais dire quelques noms : Cyfford Still, Serge Poliakoff, Hermann Nitsch, Nicolas Schöffer. Pour l'Art Vidéo, Stan Brakhage, Bill Viola, Hans Richter, Oskar Fischinger.
Pour le cinéma traditionnel, je suis plus " grand public ", je garde en mémoire les moments passés avec mes parents au cinéma de ma ville avec soit une belle glace,du pop corn ou des michocos. J'y vois avec un même plaisir du Star Wars, du David Lynch, du Ghibli, Cronenberg, Murnau, Kubrick, Oshima, Peter Jackson, Gilliam, Chabrol...
D'autres centres d'intérêts plus mineurs, j'essaye de rester à jour sur tout ce qui est matériel et logiciels de composition électroacoustique, collectionner les livres sur la technique du piano, les cds de piano et en particulier les enregistrements sur piano mécanique (je suis heureux d'avoir reçu pour noël l'intégrale Rubinstein chez RCA et l'intégrale Liszt de Leslie), quelques bons repas (et en particulier les desserts), de temps en temps quelques parties de jeux vidéos avec des amis, mon adorable sacré de Birmanie...
"

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