| François RaulinMerci à François Raulin  d'avoir répondu 
          aux questions de Piano bleu pour la réalisation de cette page.Biographie commentée François 
          Raulin est né le jeudi 17 mars 1956 à Annecy. C'est grâce 
          à la discothèque bien fournie de son père qu'est 
          né sa passion pour le jazz et le piano : "Mon père 
           avait des disques de jazz et passait Lionel Hampton et Erroll Garner 
          le dimanche matin. Je n'y prêtais pas attention. En 5éme, 
          un prof de français que j'aimais bien nous a passé "les 
          Oignons" de Sydney Bechet, le soir même, je suis allé 
          fouiller dans les 78 tours de mon père, je savais qu'il avait 
          ce morceau, j'y ai découvert quelques "faces" inoubliables 
          : Ellington (Black Beauty,The Mooch), Fat's Waller, Jelly roll Morton, 
          Bechet, Armstrong. C'était l'époque où Philips 
          sortait le premier "mini cassette", pour la première 
          fois, on pouvait enregistrer des cassettes de disques, alors je me suis 
          fait un "best off" de ces disques, coupant sans vergogne les 
          passages que je n'aimais pas (encore). Il y avait un vieux bouquins 
          de Hugues Panassié qui donnait la discothèque "idéale" 
          et il y avait vraiment des choses superbes que je me suis empressé 
          de trouver en 33 tours. Je ne me rendais pas compte que Panassié 
          était un critique ultra conservateur et qu'il arrêtait 
          le soi disant "vrai" jazz au be-bop de Parker ("on sent 
          qu'il déraille" disait il, ou bien, il citait Miles Davis 
          comme "modèle de l'anti-jazz" !) Heureusement, Boris 
          Vian était là et se faisait un plaisir de contre attaquer 
          en défendant le jazz moderne, mais je ne l'ai lu que plus tard... 
          j'ai pu faire des exposés sur le jazz en classe , essayant de 
          partager ma nouvelle passion avec les élèves qui écoutaient 
          plutôt de la pop. Un prof de musique m'a laissé les clés 
          de la salle et j'ai monté un orchestre de jazz classique avec 
          des copains ..."
François Raulin prend des cours de piano "basiques" 
          avec un professeur particulier de façon irrégulière 
          entre onze ans et seize ans : "J"avais déjà 
          cette passion pour le jazz, ma prof m'a donc dit qu'elle ne pouvait 
          pas m'aider...et je n'ai malheureusement pas étudié Bach 
          Mozart,Chopin etc... Il a fallu travailler dur pour monter le 
          niveau !(Bach est désormais mon quotidien). J'ai tout 
          de suite écrit de la musique dés que j'ai passé 
          cette première phase au lycée... On a monté un 
          groupe où l'on mélangeait tout ce qu'on aimait, chacun 
          apportait des compositions. C'est l'avantage de cette musique : on peut 
          se permettre de tout mener de front. Je découvrais en faisant, 
          et je pense toujours que c'est une bonne école, car c'est sur 
          scène et avec les musiciens qu'on apprend ce qui n'est pas transmis 
          par les profs (il n'y avait pas de prof de jazz d'ailleurs) ou les livres... 
          En résumé, on écrivait pour le groupe ou pour soi. 
          C'est en ce sens la qu'on se dit "compositeur" , mais ce mot 
          est un habit trop grand face à ce que peuvent être des 
          Dutilleux, Ravel, Stravinsky.... ".
 Pianiste compositeur et arrangeur, François Raulin arrête 
          des études de mathématiques pour devenir musicien de jazz..."J'ai 
          eu la chance de pouvoir choisir la musique à une époque 
          où l'on se disait qu'on trouverait bien toujours un moyen de 
          subsister (pas de chômage ), j'ai commencé en accompagnant 
          les cours de danse et en faisant la manche dans les restaurants où 
          il y avait un piano droit, et je gagnais plus que le smic, cela m'a 
          décidé à abandonner la prépa en maths sup 
          ! .
 Il n'existait pas encore d'enseignement du jazz, le CIM et l'IACP ne 
          sont apparus que plus tard... Tout était à faire.
 Par rapport au classique, j'ai très tôt été 
          intrigué par la musique contemporaine, nous étions en 
          pleine période free, et il y avait des ponts avec Xenakis, Boulez, 
          le sérialisme... J'étais fasciné par Chick Corea 
          qui faisait des intros incroyablement modernes. Où trouvait-il 
          ces accords ! Je me suis vite mis à écouter Schoenberg, 
          Berg, etc... En cela la rencontre avec certains musiciens qui avaient 
          les mêmes préoccupations a été déterminante. 
          ( Avec Louis Sclavis on jouait un bout de "quatuor pour la fin 
          des temps" de Messiaen pour finir une impro) Quant à mes 
          fonctions d'arrangeur et de compositeur, cela reste a un niveau simple 
          et empirique. "
 Découvrant 
          la musique contemporaine et les musiques traditionnelles, il part en 
          1979 et 1981 en Afrique pour y étudier les rythmes et le balafon.."La 
          musique africaine est aussi importante pour moi que le jazz et la musique 
          du 20ème. Elle m'a toujours passionné. Depuis mes premiers 
          voyages en 1979 jusqu'à aujourd'hui, j'y trouve cette force rythmique 
          tellurique fondamentale (que je trouve aussi chez Stravinsky , Ligeti 
          ou Nancarrow ). Et puis j'aime le côté social de la musique 
          africaine où chaque élément de percussion a son 
          espace de liberté, mais reste essentiel à l architecture 
          de l'ensemble. C'est particulièrement émouvant dans le 
          chant pygmée, qui reste pour moi dans sa construction un idéal 
          musico-social comme on peut le trouver sous une autre forme dans la 
          musique improvisée ou dans les débuts du jazz (New Orleans 
          )."
Il entre à l'association lyonnaise ARFI en 1981 (La Marmite 
          Infernale, Potemkine..) et participe à la fondation de l'AGEM 
          à Grenoble."J'ai fondé l'AGEM en 1980 avec Jacques 
          Panisset (actuel directeur du festival de jazz de Grenoble) et Frédéric 
          Pagés. C'était les années Jack Lang, et ce fut 
          pour nous l'occasion d'installer à Grenoble une école 
          de 200 éléves, de programmer une salle de concert de 160 
          places (l'actuel"ciel") , des salles de répétitions 
          et un studio d'enregistrement. Nous avons vraiment pu apprendre à 
          travailler sur tous ces champs d'activités, il y a eu de grands 
          moments (premiers disques, première venue d'Hermeto Pascoal en 
          France, Master classes avec Kenny Wheeler, Barre Philips, échanges 
          avec le Brésil, naissance de groupes et de talents qui sont toujours 
          opérant actuellement...) un soir nous avons invité l'Arfi 
          à jouer dans notre salle, j'ai fait la première partie 
          en duo de piano (déjà !) avec Pascal LLoret. Ils cherchaient 
          un pianiste pour "la marmite infernale" et m'ont appelé 
          en 1981. J'ai pu rentrer dans cette famille de l'Arfi, ce qui a changé 
          ma perspective, j'avais du recul sur l'Agem, je sortais du milieu grenoblois, 
          allais dans les grands festivals, et je jouais avec des musiciens qui 
          m'intéressaient déjà depuis quelques années 
          (Sclavis, Bolcato, Rollet, Merle, Gibert...)"À partir de 1985, il joue avec Louis Sclavis dans les festivals 
          du monde entier. Il jouera, composera et enregistrera pour lui jusqu'en 
          2000 ; ces différents projets et CD ont marqué la scène 
          du jazz européen : "Duke on the air" "Les violences 
          de Rameau" "Chamber music" " Rouge", "Chine"..."Louis 
          m'a pratiquement appris mon métier. Je pense même qu'il 
          y a des choses nous avons apprises ensemble. A cette époque, 
          il commençait à faire parler de lui (avec Texier et Lubat) 
          , mais le 4tet (avec Christian Ville et Bruno Chevillon) fut son premier 
          groupe de cette importance. C'était sa priorité et cela 
          a duré plusieurs années comme ça. On a joué 
          partout. On a croisé de grands musiciens, on a enregistré 
          des disques qui ont marqué leur époque dans le petit monde 
          du jazz français "contemporain" toute proportion gardée, 
          (encore aujourd'hui, on me parle de ces disques parmi les musiciens 
          plus jeunes). Le premier disque d'un groupe français chez ECM, 
          à Oslo ,avec Manfred Eicher dans le studio : je peux dire ça 
          marque !.Il y avait une identité très forte dans notre musique, 
          ce n'était vraiment pas du jazz conventionnel. Et puis 
          Louis me laissait apporter des morceaux, ce qui fait preuve d'une grande 
          confiance. Il nous laissait beaucoup d'espace. C'était passionnant 
          : on essayait toujours de trouver un caractère à chaque 
          impro, à chaque développement... On y passait du temps, 
          on répétait pas mal, et on voyageait en camion parfois 
          plus d'un mois de suite dans des pays où je n'aurais jamais pensé 
          aller (les pays de l'autre côté du mur, l'Inde, le Mexique, 
          Le Japon, le Canada.... Nous pouvions jouer complètement free, 
          tout en admirant Ellington, Messiaen, ou les musiques traditionnelles 
          et en s'en nourrissant.
 Puis il y a eu le sextet avec Francis lassus, Bruno Chevillon, Dominique 
          Pifarely et Yves Robert ("Ellington on the air","les 
          Violences de Rameau"), c'était aussi un bel orchestre.
 Je résumerais en disant que Louis est un vrai leader, ce qui 
          est rare : il sait s'entourer, faire confiance et valoriser ses musiciens, 
          tout en gardant une identité bien à lui, et il a l'intelligence 
          des projets. Je ne joue plus avec lui depuis plusieurs années 
          mais je reste proche de lui... "
 
 
 François Raulin participe à la fondation de "LA FORGE" 
          Collectif de compositeurs et improvisateurs de la région Rhône-Alpes, 
          dont il est un des directeurs artistiques avec Pascal Berne et Michel 
          Mandel. Outre l'ensemble de musiciens amateurs "Micromégas 
          Brass Band" (2 CD sortis) qu'il dirige depuis plus de 10 ans, il 
          sera un des initiateurs de plusieurs créations de ce Collectif, 
          dont "Cartoune" (ciné concert), "Portaits de Femmes", 
          La Grande Forge, etc.
Il joue en piano solo à partir de 1994 (CD "First Flush") 
          ; avec Stephan Oliva en duo puis en sextet (S.Oliva, M.Ducret, L.Dehors, 
          C.Monniot, P.Rogers). Le CD "7 variations sur Lennie Tristano" 
          sorti en 2002 est largement récompensé par la critique 
          et obtient le prix Boris Vian du meilleur disque français de 
          l'année ; il est nommé disque de l'année par "Jazzman 
          - Le Monde de la Musique"et disque d'émoi par "Jazz Magazine", 
          ainsi que disque de l'année dans "All jazz"(Portugal). Son trio 
          avec Bruno Chevillon et François Corneloup reçoit maintes 
          récompenses pour le CD "3 plans sur la comète". 
          ("Choc Monde de la musique", disque d'émoi "Jazz magazine", disque 
          du mois "Le Monde"et de "Classica").Pour une commande de l'opéra bastille,Charlotte Nessi lui demande 
          d'écrire la musique et de monter l'orchestre pour "le 
          Sourire au pied de l'échelle" d'après une nouvelle 
          de Henri Miller avec Choeur et Orchestre. Cet opéra sera joué 
          en 2002 puis repris en 2003 à l'Opéra Bastille..."Encore 
          une belle expérience : Charlotte Nessi m'a demandé de 
          travailler avec elle sur le texte de Henry Miller "le sourire au 
          pied de l'échelle". J'ai monté un orchestre de 8 
          musiciens (Corneloup, Mahler, Echampard, Séguron, Grange, Huby, 
          Vanckenhove) qui mariait cordes et cuivres. Il y avait un choeur de 
          jeunes de bon niveau (Sotto Voce) et une mise en scène importante. 
          J'ai passé du temps sur l'écriture. Nous l'avons joué 
          plusieurs fois à Bastille et un peu en province. J'étais 
          assez content de la musique. Je voulais à tout prix l'enregistrer, 
          mais la personne qui était intéressée m'a lâché, 
          je le regrette, il y avait vraiment matière à faire quelque 
          chose de fort en CD ou en DVD. L'opéra est une exprérience 
          que je ferais de nouveau avec plaisir..."
En 2005, toujours dans le cadre du Collectif de musiciens "LA FORGE", 
          il crée "Tian Xia" ("sous le ciel"" sortie 
          aussi en CD sous le Label Forge) avec 6 musiciens traditionnels Chinois, 
          et M.Ducret, M.Scarpa, M.Mandel, P.Berne, D. Pifarely présenté 
          en France et en Chine..."La rencontre avec les musiciens traditionnels 
          chinois de Shanghai a été une rencontre sur le long terme. 
          Nous y sommes allés avec une idée peu précise de 
          ce que nous allions rencontrer. Nous avons appris à écouter 
          et nous familiariser avec ces très beaux instruments, à 
          écrire pour eux. J'ai horreur de ces nombreux projets où 
          l'on pose le musicien traditionnel sur un jazz plus ou moins intéressant, 
          je vois ça comme du colonialisme musical, un genre de sampling 
          humain, et un manque de respect envers la culture de l'autre.C'est donc avec beaucoup de respect pour cette musique millénaire 
          que nous avons essayé de trouver une musique qui permette aux 
          chinois de s'exprimer, et aux français de jouer et d'improviser. 
          Les compositions ont pris en compte le timbre très particulier 
          des sheng, erhu, pipa, liuxin, Guzheng et dize, alliés 
          avec le violon de Pifarely, la guitare de Marc Ducret, et nous (4 musiciens 
          de la forge : Mandel; Scarpa, Berne et moi) nous continuons à 
          découvrir tellement de choses avec la Chine que c'est sans fin. 
          Nous avons lié une belle relation avec ces jeunes musiciens, 
          qui sont des virtuoses dans leur discipline. Ils nous apprennent beaucoup 
          aussi sur l'esprit de leur musique, le cadre dans lequel ça se 
          joue, ce que ça exprime, bref, comme pour la musique de kora 
          Mandingue, ou du balafon Sénoufo, c'est un univers ..."
 Par 
          la suite il participe à multiples projets dont il est impossible 
          de faire ici la liste exhaustive, ainsi pour en citer quelques uns en 
          2006, création de "Echoes of Spring" (S.Oliva, L.Dehors, 
          C.Monniot, S.Boisseau) où le piano "stride"des années 
          1930 est revisité. Ce quintet tourne dans les festivals en France 
          et en Europe et un CD est paru en Mars 2008). Avec le Griot Adama Drame 
          (djembé) et Jean Jacques Avenel (contrebasse). En 2007, création 
          de "la belle Nivernaise", musique commandée pour la 
          clôture du festival italien "StradedelCinema", avec le Choeur 
          des Voix Bulgares ; cette création, dirigée par Ilya Mikhailov, 
          à laquelle participent François Corneloup et Jean Jacques 
          Avenel, est un ciné concert sur le film de Jean Epstein "la 
          belle Nivernaise". Création en 2008 de "Portraits de Femmes", 
          une production de "LA FORGE", présentée salle Gaveau (Paris) 
          sur des commandes musicales passées à huit compositeurs 
          . François Raulin a travaillé pour diverses créations, 
          avec Martial Solal et Jean Marie Machado, Michel Portal, François 
          Corneloup, Claude Barthelemy, Jean-Marc Padovani, Antoine Hervé, 
          Gian Luigi Trovesi, Philippe Deschepper, Alain Gibert, Andy Emler... De même, il a composé pour de nombreuses musiques pour 
          la danse et le cinéma notamment avec Louis Sclavis, Mathilde 
          Monnier, Jean Louis Comolli, Jean-Louis Martinelli, Bertrand Tavernier, 
          etc...
 Invité à parler des musiciens dont ils se sent le plus 
          proche, François Raulin confie : "Stephan Oliva, Je crois 
          que nous sommes très complémentaires. Je suis assez axé 
          sur l'énergie, le rythme, la musique du 20eme, il est un peu 
          plus sur le jazz, la mélodie, la douceur . Quand nous travaillons 
          ensemble, les idées se bousculent, ça n'arréte 
          pas, c'est assez joyeux et débridé, et nous partageons 
          vraiment le processus créatif à égalité. 
          Jean-Jacques Avenel : Il a joué 20 ans avec Steve Lacy, il 
          vient d'une famille musicale un peu différente de la mienne, 
          il connaît très bien la musique africaine, c'est un vrai 
          joueur de Kora...Comme Bruno Chevillon ,il y a toujours de nouvelles 
          choses à trouver dans son jeu. Il est trés aimé 
          par les musiciens mais vraiment sous estimé par les organisateurs 
          et le public... François Corneloup et Chevillon, on se connait 
          tellement bien que ça marche tout de suite !.... Marc Ducret, 
          j'aime bien son langage et il donne envie de travailler, c'est toujours 
          positif les gens qui vous donnent envie de travailler ! il y a 
          les moins proches que j'ai aimé côtoyer : Andy Emler, Portal, 
          Solal... j'aime en apprendre sur la musique..."
En décembre 2009, François Raulin présente son 
          nouveau solo, "Ostinato"(voir plus bas). Son inspiration, son travail, ses projets... Il 
          est difficile pour François Raulin de définir ses compositions 
          mais il indique :"Il y en a de plusieurs sortes, je m'en fais 
          des images : Monk, berceuses, Boogies/ostinatos , genre kora africaine, 
          genre balafon, ciel nuageux, genre Boulez, résonances , pluies, 
          Satie, clusters...C'est un bestiaire !"
Nombreux sont ses musiciens de référence : "Rien 
          de bien original : Monk, Ellington, Parker, Bill Evans, Cecil Taylor, 
          Lennie Tristano, le Chick Corea de "Now he sings now he sobs", 
          Jarrett, Mingus, Miles Ran Blake, Georges Russell, Wayne Shorter (parce 
          qu'il est encore créatif aujourd'hui)... Pour leur singularité, 
          leur constance dans la créativité, leur sincérité, 
          leur énergie , leur vitalité, leur son, et l'esprit qui 
          reste encore intact dans les enregistrements, les vidéos et la 
          mémoire qu'ils nous laissent. Les grands artistes vous accompagnent 
          toute votre vie et vous parlent à l'oreille que vous ayez 20 
          ans ou 50 ans (après , je ne sais pas, mais j'ai mon idée...:) 
          J'ajouterai Henri Dutilleux, Stravinsky, Bartok, Boulez... ceux que 
          j'ai côtoyés ou que j'estime : F.Corneloup, B.Chevillon, 
          Sclavis, Solal, JJ Avenel, Andy Emler, Marc Ducret, François 
          Couturier."Interrogé sur sa façon de travailler, François 
          Raulin confie : "Je travaille par projet, et par période. 
          Le piano le plus régulièrement possible avec une accélération 
          quand il y a de nouveaux programmes, des concerts importants. Malheureusement, 
          les responsabilités de leader de nombreux projets et orchestres 
          nécessitent beaucoup de réunions, de rencontres avec les 
          élus, d'écritures de textes etc...Qui, bien qu'intéressantes, 
          prennent sur notre temps de musicien. On doit endosser toutes les casquettes 
          ! La composition par à-coups. Il me faut plusieurs jours pour 
          être dedans, mais une fois que j'y suis, je n'arrête pas 
          de noter des bouts de thèmes dans tous les coins. Certains aboutissent, 
          d'autres jamais, ou mettront plusieurs années à donner 
          quelque chose. Parfois, mais c'est le plus rare, j'écris en trois 
          minutes un morceau, et il n'y a rien à changer..."Si François Raulin ne donne pas de cours :"pas le temps 
          , ça pompe trop d'énergie" il monte des projets 
          pédagogiques..."Comme on monte un orchestre. Je dirige 
          Micromegas (La forge) et l'ensemble jazz du CRR de Grenoble où 
          je choisis mes thèmes (Ellington, Mingus, Zappa, "l'héritage 
          ethnique", Bill frisell, Monk, Carla Bley....). L'été, 
          Je suis souvent au festival de Cluny - j'aime beaucoup ce festival- 
          où j'ai un atelier grand orchestre ("le monstre")...travail 
          sur les mêmes thèmes. J'aime aussi faire des masters de rythme corporel et vocal (on invente 
          ou on adapte des polyrythmies à plusieurs parties, avec seulement 
          le corps comme instrument), c'est très apprécié 
          ! J'ai une conférence sur le piano dans le jazz avec diffusion 
          de cd et jeux en direct (j'en ai fait une mouture écrite qui 
          est en ligne)"
Actuellement, François Raulin prépare deux créations, 
          l'une prévue pour 2010 avec Stephan Oliva , "Little Némo", 
          en quintet avec L.Dehors, C.Monniot et S.Boisseau . Une autre prévue 
          en 2011, une production "LA FORGE"sur le personnage d'Erik Satie, en 
          compagnie du comédien Gilles Arbona et de sept musiciens : P.Berne, 
          M.Mandel, M.Massot, C.Monniot, A.Spirli , D.Chevalier..." Avec 
          mon projet piano solo la création sur Little nemo me tient beaucoup 
          à coeur car c'est un challenge, et parce que j'aime beaucoup 
          notre Quintet. La création "la grande forge" tout neuf 
          aussi... Tous les concerts sont à prendre comme des moments privilégiés, 
          (encore plus dans le contexte actuel ). Nous avons de la chance de faire 
          ce métier à ces moments là. Enfin la reprise de 
          "la belle Nivernaise" sur le film de 1923 de Jean Epstein 
          à Sofia (Bulgarie) avec le grand choeur des voix Bulgares et 
          JJ Avenel et F Corneloup, me tient aussi à coeur parce que c'est 
          un des plus émouvants spectacles que j'ai pu faire. Ça 
          n'a été joué qu'une fois en Italie, je rêve 
          de le faire venir en France !"Ces nombreux projets lui laissent cependant un peu de temps pour boire 
          le thé chinois qu'il aime particulièrement et se consacrer 
          à ses autres passions..."La lecture (en autodidacte 
          : récemment, Anna Karénine, l'Idiot, Don Quichotte, des 
          polards, des récits, des autobiographies, des romans, des revues 
          scientifiques, des revues d'informatiques-mac-), le ski, la natation, 
          les expos de peinture, le théâtre , beaucoup le cinéma 
          et le Tai Shi, qui aide à se concentrer, à ralentir le 
          mouvement, à maîtriser les énergies...Tout ça 
          n'est pas sans rapport avec la musique bien sûr."Ecouter...
           
            |  | François RaulinPiano solo
Il a fallu nombreuses années, presque une vingtaine, 
                pour que le pianiste compositeur arrangeur François Raulin 
                réalise un deuxième disque piano solo... un nouvel 
                enregistrement qui lui tenait pourtant à coeur, parmi nombreux 
                autres cd produits dans cet intervalle, mais les circonstances 
                et ... le hasard ont fait qu'il ne le réalise que maintenant 
                ainsi l'explique-t-il dans l'entretien ci-dessous.C'est une véritable parenthèse, pour lui tout seul, 
                dans son emploi du temps chargé par des projets collectifs, 
                pendant laquelle non seulement il a pu enfin se consacrer à 
                d'anciennes compositions mais aussi profiter de cette liberté 
                pour en créer de nouvelles "porté par l'ambiance 
                de la grande salle vide et faiblement éclairée". 
                Ce n'est cependant pas dans un univers sombre et vide, mais souvent 
                animé que François Raulin fait entrer l'auditeur, 
                dans ces moments de créativité intense où 
                la poésie d'un "Little Némo" côtoie 
                le suspense et l'humour d'un "Meccano de la générale", 
                impulsé par une polyrythmie extraordinaire à base 
                d'ostinato qui consiste à répéter... obstinément 
                une formule rythmique ou mélodique.
 
 Oui peut-être aura-t-il fallu beaucoup d'années pour 
                que François Raulin sorte ce deuxième piano solo, 
                mais même si le hasard fait parfois bien les choses, sans 
                doute lui aura-t-il aussi fallu beaucoup d'obstination pour construire 
                et enrichir au fil des ans sa musique si personnelle et inventive. 
                Il est évident que celle-ci n'est, elle, pas le fruit du 
                hasard mais de sa connaissance du jazz et de la musique contemporaine 
                fortifiée durant tout ce temps. Et ce disque laisse maintenant 
                espérer très vite un troisième...aussi espérons, 
                en cette période de voeux, que le hasard fera encore mieux 
                les choses à l'avenir....cliquez 
                ici pour lire la suite et écouter des extraits
 
 |  En savoir plusVisitez le site internet de François Raulin...cliquez 
          ici © pianobleu.com ---- contact :  - 
          Agnès Jourdain | 
 Retrouvez une information sur Suivez pianobleu.comle site Piano bleu
le site des amateurs
 de piano
 sur
       Ne partez passans avoir lu
 l'actualité
 du piano !

        
        
       
  
          
          
         
          et... Partagez  cette page !
  
        
           
          
 |