Un film du Studio MADHOUSE
Réalisé par MASAYUKI KOJIMA
PIANO FOREST
Adapté de l'oeuvre de
MAKOTO ISSHIKI
Musique originale de KEISUKE SHINOHARA
Interprète et conseiller musical : VLADIMIR ASHKENAZY
AU CINÉMA LE 17 JUIN 2009
Pianobleu.com vous invite à découvrir un film qui
devrait ravir les jeunes pianistes mais pas seulement, il s'agit
en fait d'un dessin animé issu d'une bande dessinée
le manga Piano Forest (« Piano No Mori ») publié
au Japon depuis 1998 qui compte aujourd'hui 15 volumes et est
toujours en cours de parution. Son auteur, Makoto Isshiki, exerce
le métier de conteur depuis de nombreuses années.
Elle commence sa carrière en 1984 avec un manga nommé
« Kaori » (« Senteurs ») qui sera primé
lors du 10e concours Tetsuya Chiba, mais son oeuvre la plus connue
est donc « Piano no Mori » (Piano Forest) . L'histoire
est centrée sur Kai et Shûhei deux adolescents, qui
sont sur le point de s'affronter lors du concours international
de piano Frédéric Chopin. Comme vous pourrez le
découvrir ci-dessous de grands musiciens ont contribué
à la réalisation de ce film, ainsi le pianiste Vladimir
Akhenazy qui interprète le personnage principal du film
: le piano ! A noter également la participation de deux
jeunes élèves pianistes qui ont également
interprété des oeuvres classiques : Mariko Nogami
et Kentarô Hashimoto.
Synopsis
Shûhei Amamiya est un jeune garçon
destiné à un brillant avenir de pianiste professionnel.
Au début de l'été, sa famille emménage
dans une ville de province. Ses nouveaux camarades de classe lui
racontent alors une bien étrange histoire : un piano magique
serait caché au fond d'une forêt ; il semble
cassé depuis des années, mais plusieurs personnes
affirment avoir entendu une mélodie envoûtante s'élever
des profondeurs de la forêt.
Seul Kai, un jeune garçon intrépide, affirme que
la musique du piano est réelle et pour le prouver, il demande
à Shûhei de le suivre dans la forêt. Malgré
l'entêtement de Shûhei, le piano n'émet
aucun son.
En revanche, la magie opère lorsque Kai se met à
jouer. Shûhei comprend alors que son ami est un génie
capable d'interpréter une musique quasi divine sans
avoir jamais pris une seule leçon de piano.
Alors que tout les oppose, les deux garçons deviennent
vite inséparables, jusqu'au jour où ils deviennent
rivaux lors d'un concours national de piano.
Les personnages (et leur interprètes au piano)
Kai Ichinose
Il vit avec sa mère dans un faubourg populaire. Depuis
tout petit, son meilleur ami est le piano
dans la forêt. Avant sa rencontre avec Shûhei, Kai
ignorait tout de l'apprentissage conventionnel de la musique.
Bien que doté d'une sensibilité et d'un
talent rare, il manque de technique et découvre avec amertume
l'apprentissage douloureux des gammes et des arpèges.
Pour autant, Kai est passionné par le piano et lorsqu'il
découvre le répertoire classique, il redouble d'efforts
pour parvenir à le maîtriser même si les oeuvres
de Chopin lui donnent bien du mal !
Vladimir Ashkenazy est le pianiste qui interprète les morceaux
de Kai. à la lecture du scénario,
Ashkenazy a avoué qu'il se retrouvait complètement
dans le personnage de Kai. Le piano joué
par le maestro retranscrit à la perfection la magie de
Kai et de son piano sylvestre.
Shûhei Amamiya
Élève studieux et fils de pianiste professionnel,
Shûhei pratique le piano quotidiennement depuis l'âge
de 4 ans. Sa famille surveille de près ses progrès
car ils espèrent bien que Shûhei parviendra à
surpasser son père. Étouffé par la pression
exercée par sa mère et son milieu bourgeois, le
jeune garçon peine à trouver du plaisir dans la
pratique de son instrument. Bien que sa technique soit exemplaire,
il doit encore travailler sur lui-même pour améliorer
sa
sensibilité artistique. La passion de Kai est pour lui
une vraie révélation.
Kentarô Hashimoto
élève en troisième année de collège
et qui vit à Osaka, interprète les partitions de
Shûhei, ami
et rival de Kai.
Takako Maruyama
Sous ses airs orgueilleux, Takako est une jeune fille très
sensible. Elle a travaillé très dur pour se distinguer
lors du concours de piano. Mais le jour de la prestation, Takako
va connaître le pire des maux de tous les musiciens, le
trac, au point d'en oublier sa partition.
Mariko Nogami
élève en première année de lycée
et qui vit à Chiba, était chargée de jouer
les partitions de Takako, la jeune fille avec qui Kai sympathise
lors du concours.
Professeur Sôsuke Ajino
D'allure austère et stricte, le professeur de musique
de l'école de Shûhei sait se faire respecter
de ses élèves. Lorsqu'il était plus
jeune, Monsieur Ajino était l'un des pianistes les
plus brillants de sa génération. Un accident de
voiture a mis fin précocement à sa carrière.
Depuis il est professeur de musique dans une école primaire.
Sa rencontre avec Kai va lui
redonner goût à l'enseignement de la musique.
Les morceaux de la Bande Originale
La musique du film Piano Forest s'articule entre des morceaux
du répertoire classique et des créations originales.
Ainsi, dans les scènes d'apprentissage du piano et
lors du concours, les partitions jouées proviennent des
chefs-d'oeuvre de la musique classique écrits par
:
Jean-Sébastien Bach (1685 – 1750) Biographie : Jean-Sébastien Bach
est né à Eisenach en Allemagne. Tour à tour
claveciniste, organiste, violoncelliste et compositeur de génie,
Bach marque l'apogée de la musique baroque et est
certainement le plus grand compositeur de musique sacrée.
Parmi ses oeuvres les plus connues, on compte les concertos pour
violoncelles, les concertos brandebourgeois et la Toccata. Concerto italien en fa majeur BWV 971 ~ III. Presto ~
Cette oeuvre fut publiée en 1735. À cette époque,
Bach adoptait le style de la musique italienne, notamment celui
des concertos de Vivaldi. Calquée sur ce principe, cette
oeuvre fut composée au clavecin. Le troisième et
dernier mouvement s'apparente à un vif coup de vent.
L'opposition du thème est clairement apparente et
l'on peut la qualifier de style de rondo. Il possède
aussi une particularité portant sur une alternance gauche/droite
contrapuntique dans une partie d'un épisode.
Dans le film, Takako, qui semble avoir un faible pour Kai, livre
une interprétation remarquable et enjouée lors du
concours. L'interprétation est signée Mariko
Nogami pour les besoins du film.
Wolfgang Amadeus Mozart (1756 – 1791)
Biographie : Wolfgang Amadeus Mozart
est né à Salzbourg en Autriche. Il a composé
son premier morceau à l'âge de 6 ans, ce qui
lui valut le surnom d'enfant prodige. Il est l'un des
trois représentants du style classique viennois avec Haydn
et Beethoven. Parmi ses oeuvres les plus connues figurent «
Les Noces de Figaro », « La Flûte enchantée
» ou encore « La petite musique de nuit ». Sonate pour piano n°8 en la mineur K 310 (300d) ~ I. Allegro
maestoso ~
Les sonates pour piano de Mozart, l'enfant prodige, sont
au nombre de 19. Dans ce chef-d'oeuvre qu'est «
sonate pour piano n°8 K 310 », on entend les lamentations
de Mozart. En effet, cette oeuvre fut composée lorsque
sa mère décéda au cours d'un voyage
à Paris, durant l'été 1778. Le premier
mouvement commence par une audacieuse harmonie et un rythme agressif
duquel jaillit l'émotion violente de Mozart. Le contraste
de l'intensité et l'utilisation de la dissonance
en font un magnifique chef-d'oeuvre.
Dans le film, Shûhei, rival de Kai, livre une prestation
brillante lors du concours. C'est Kentarô Hashimoto
qui exécute le morceau pour le film.
Sonate pour piano n°8 en la mineur K 310 (300d) ~ III.
Presto « Cadence » ~ (Arrangement: Keisuke Shinohara)
Il s'agit du mouvement final de « sonate en la mineur
K 310 ». Si le premier mouvement est une émotion
violente due à la perte de sa mère, le troisième
témoigne, lui, d'une agitation nerveuse. Il y est
exprimé un sentiment insupportable sur des harmonies oscillantes.
Il y jaillit parfois de joyeux souvenirs. L'élément
marquant est un court épisode en La majeur. Dans le film,
l'interprétation singulière de ce morceau symbolise
le style atypique de Kai, d'après un arrangement signé
Keisuke Shinohara. Lors du concours, point culminant de «
Piano Forest », Kai déploie une cadence dans son
propre style.
C'est Vladimir Ashkenazy qui interprète
le morceau dans le film.
Ludwig van Beethoven (1770 – 1827) Biographie : Ludwig van Beethoven est né
à Bonn en Allemagne. Bien que frappé d'un handicap
auditif, il a continué d'écrire grand nombre
de morceaux, ce qui lui valut le titre de Maître dans le
domaine de la musique classique. Contrairement à ses prédécesseurs,
il est l'un des premiers à avoir proposé sa
musique au peuple, plutôt que de réserver ce privilège
aux aristocrates ou aux gens de la cour uniquement. Parmi ses
oeuvres les plus connues figurent la 6è Symphonie dite
« Pastorale » ou encore la Sonate pour piano n°14
« Sonate au clair de lune ». Lettre à Elise
En 1810, Beethoven fait la connaissance de Thérèse
Malfatti et tombe immédiatement sous son charme. Malgré
les 21 ans qui les séparent, il la demande en mariage.
On raconte que la rédaction de « Lettre à
Elise » inclut ce désir de mariage. Il semblerait
qu'à l'origine, cette oeuvre ne s'appelait
pas « Lettre à Elise » mais « pour Thérèse
». L'écriture du compositeur étant
difficilement lisible, il y eut une erreur de lecture d'où
le « Lettre à Elise » lors de la publication.
La douce mélodie en mode mineur et l'épisode
joyeux en font un petit morceau exquis et contrasté.
Dans le film, Sôsuke Ajino joue cette composition à
Kai.
Frédéric Chopin (1810 – 1849)
Biographie : Frédéric Chopin est
né en Pologne. Compositeur de génie, Chopin fut
aussi l'un des plus célèbres pianistes virtuoses
du XIXè siècle. Sa musique romantique est un passage
essentiel pour l'apprentissage du piano. Il a donné
son nom au concours international de piano, réputé
extrêment difficile, qui a lieu tous les cinq ans à
Varsovie et qui a permis de à nombreux pianistes de lancer
leur carrière (Ce concours est très populaire parmi
les fans de l'oeuvre qui a inspiré Piano Forest, du
fait que Kai y participe dans le manga.). Parmi les oeuvres les
plus connues
de Chopin figurent la Polonaise « Héroïque »
ou encore « La Chanson de l'adieu ». Valse n°6 en ré bémol majeur, opus 64 n°1
dite « Valse du petit chien »
George Sand, la compagne de Chopin, élevait plusieurs chiens.
On dit que cette musique
faisait référence à l'un deux, «
Marquis », qui tournait sur lui-même en essayant d'attraper
sa queue. Ce morceau composé par le charismatique Chopin
au crépuscule de sa vie (entre 1846 et 1847) possède
une touche de légèreté. Dans le film ce morceau
marque la rencontre entre Kai et Chopin. Sonate pour piano n°3 en si mineur op.58 ~ IV. Finale.
Presto non tanto ~
Chopin a écrit trois sonates pour piano. La troisième
fut composée en 1844-1845 à Nohant, dans la villa
de Sand. Le projet concernant cette oeuvre remonte à l'époque
où le compositeur séjournait sur l'île
de Majorque. Durant l'année 1844, Chopin tombe gravement
malade en contractant la grippe puis la tuberculose. La même
année, son père décède. La visite
en juillet de sa soeur aînée Ludwika, qu'il
n'avait pas vu depuis 14 ans, lui redonne la joie de vivre
et il parachève ce chef-d'oeuvre.
Le 4e mouvement est un rondo teinté d'une violente
émotion. Insérant un épisode semblable à
une tornade chaque fois que le thème, un rondo, apparaît
(trois fois en tout), l'accompagnement se densifie et accroît
la tension. Le tout se termine brillamment sur des accords triomphants
émanant de la coda. La « Sonate pour piano n°3
», oeuvre écrite dans les années 1840, est
considérée comme un chef d'oeuvre à
la structure sublime doublée d'une abondance d'originalité.
Elle fut dédiée à son élève
la comtesse de Perthuis. Dans le film cette oeuvre symbolise le
chagrin et la gloire du pianiste autrefois célèbre
Sôsuke Ajino.
L'interprète Vladimir Ashkenazy
Le piano est un personnage essentiel du film. Pour retranscrire
le son unique du piano dans la forêt ou le talent de Kai,
il fallait un pianiste capable d'exprimer toutes ces nuances.
L'équipe du film était très excitée
à l'annonce de cette nouvelle et a beaucoup consulté
M. Ashkenazy pour la musique du film. Ce qu'il ne fallait surtout
pas perdre de l'oeuvre originale, c'est l'idée d'une «
musique véritable », selon les mots du maestro.
Biographie
Né le 6 juillet 1937 en Russie, Vladimir Ashkenazy débute
ses études musicales dès six ans et manifeste un
talent prodigieux pour son jeune âge. À huit ans,
il entre au conservatoire. En 1955, il remporte le deuxième
prix au prestigieux Concours international de piano Frédéric
Chopin à Varsovie, en 1956 il est lauréat au Concours
musical international de la Reine Élisabeth en Belgique
et partage le premier prix en 1962 au Concours international Tchaïkovski.
En 1966, il passe à l'Ouest et s'établit en Islande
puis en Suisse. Il est connu pour sa maîtrise parfaite des
oeuvres romantiques, notamment dans le répertoire russe
classique (Chostakovitch, Prokofiev,
Rachmaninov) sans oublier les concertos de Mozart, les sonates
de Beethoven, ou encore Bach, Chopin ou Schumann.
À mi-carrière, Ashkenazy s'essaye à la direction
orchestrale tout en poursuivant ses activités de pianiste.
De 1998 à 2003, il occupe le poste de chef d'orchestre
principal de l'Orchestre philharmonique tchèque puis celui
de directeur musical de l'Orchestre symphonique de la NHK à
partir de 2004 au Japon.
Il noue des relations étroites avec l'Orchestre Philharmonia.
Il est également chef d'orchestre lauréat de l'Orchestre
symphonique islandais ainsi que directeur musical de l'Orchestre
des jeunes de l'Union Européenne. Il noue également
une relation étroite avec l'Orchestre de Cleveland (dont
il est l'ancien chef d'orchestre principal), l'Orchestre symphonique
de San
Francisco et l'Orchestre symphonique allemand de Berlin (dont
il fut le chef d'orchestre principal et directeur musical de 1988
à 1996).
Actuellement, son activité de chef d'orchestre occupe la
majeure partie de son temps mais toujours passionné de
piano, il sort beaucoup d'oeuvres de répertoire comme «
Préludes et fugues » de Chostakovitch (récompensé
en 1999 par un Grammy) et le « Clavier bien tempéré
» de Bach.
Ici Vladimir Ashkenazy interprète ici une étude
de Chopin
Le compositeur de la musique originale du film : Keisuke Shinohara
La musique est un élément essentiel dans un film.
Mais comment écrire une bande sonore lorsque lethème
principal d'un film est déjà la musique ?
Pour ce film, le compositeur Keisuke Shinohara a dû relever
un immense défi. Composer une musique sur un projet mettant
en scène les oeuvres de Chopin et Mozart est un véritable
challenge. Pour commencer, il a fallu écrire le thème
principal du film, « La Forêt du Piano » (joué
par M. Ashkenazy), à partir du manga original, et de quelques
ébauches du piano de la forêt.
La musique est interpretée par le prestigieux Orchestre
philharmonique tchèque, connu pour son travail sur les
productions hollywoodiennes ainsi que sur les oeuvres du studio
Ghibli, entre autres.
Commentaire sur la musique originale du film :
"Après avoir terminé la lecture de l'histoire
originale, j'ai éprouvé une grande affection
pour Kai et Shûhei, deux jeunes pianistes qui, dans leur
quête pour trouver leur propre
musique, sont confrontés à des joies et des soucis.
Leur passion pour le piano, la mystérieuse
forêt, le piano de la forêt, abandonné mais
scintillant : c'est de ces images qu'est né le morceau
« la forêt du piano ».
Le début du morceau exprime le paysage mystérieux
de la forêt et la mélodie, les pas de Kai et Shûhei
ainsi que l'environnement qui les entoure. Bien qu'issus tous
les deux de milieux opposés, ils se lient d'amitié
grâce à la musique. L'instigateur de cette amitié
est le piano abandonné dans la forêt. Je n'étais
pas à la recherche d'une composition exprimant une beauté
visuelle mais plutôt une beauté intérieure.
En multipliant progressivement les essais, j'ai composé
une musique porteuse d'une conception du monde incluant un parfum
impressionniste façon Ravel ou Debussy, qui a abouti à
une bande originale comprenant un orchestre et des compositions
au piano.
L'interprétation de l'Orchestre philharmonique Tchèque
donne sa couleur à la pureté de la vision du monde
des deux enfants.Lors de l'enregistrement, la musique enveloppait
tendrement la salle Dvorak et donnait l'impression que la salle
entière était un instrument. Avoir pu travailler
avec des personnes aussi merveilleuses restera une expérience
inoubliable. L'interprétation au piano de Vladimir Ashkenazy
et Mario Klemens qui a dirigé l'Orchestre philharmonique
tchèque m'ont ébloui. Leur approche de la musique
était merveilleuse. Ashkenazy m'a donné son opinion
sur mes compositions. Sa musique brillait comme une étoile.
Mario Klemens a lu avec beaucoup d'attention mes partitions et
a merveilleusement dirigé l'orchestre.
Je suis heureux en tant que compositeur d'avoir collaboré
à cette oeuvre avec ces deux personnes, une joie comparable
à celle de Kai lorsqu'il devient ami avec Shûhei
après l'avoir rencontré."
Biographie
Keisuke Shinohara a partagé ses études entre l'Australie
et le Japon. Il est diplômé de l'université
de musique de Tokyo et du Collège des Arts Victoria de
Melbourne. Au début de sa carrière, il intègre
l'équipe du compositeur Shigeaki Saegusa et s'implique
dans la production de nombreuses oeuvres pour le cinéma
et la télévision.
En 1988, il décide de se mettre à son compte. Il
est choisi comme compositeur pour le programme scientifique «
Einstein Roman », diffusé sur la chaîne NHK.
Afin de se démarquer des musiques ennuyeuses traditionnellement
utilisées dans ce type d'émissions, Shinohara utilise
un orchestre et des choeurs pour concevoir une belle mélodie
classique. Cette composition fait sensation. C'est le début
d'une longue collaboration avec la NHK.
Il a également composé la musique du pavillon «
Global House » de l'Exposition universelle d'Aichi (2005)
sur le thème « Sagesse et Nature ». Films,
pièces de théâtres, et séries télévisées
ont pu compter sur ses compositions. Sa première création
dans le domaine de l'animation fut sur « Inner tours »
(série 3D produite par la NHK) mais sa participation au
long-métrage animé à succès «
Arashi no yoru ni » (« La vallée d'émeraude
») reste davantage dans les mémoires.
Le chef d'orchestre du film : le réalisateur Masayuki
Kojima
A l'instar des chefs d'orchestre, le réalisateur
d'un film est la personne qui coordonne l'ensemble des
équipes tout en veillant à la qualité artistique
de l'oeuvre. Ainsi il est l'homme multi-tâches
qui décide de toutes les étapes de la production
du film dès les premiers scénarios jusqu'au
choix des interprètes de doublage.
"La première impression que j'ai ressentie
à la lecture de l'oeuvre originale, hormis le fait
que l'histoire était extrêmement touchante,
était que placer la musique classique au centre du récit
était une entreprise périlleuse, ou plutôt
devrais-je dire, un véritable défi !
Loin d'être une composition complexe, « La forêt
du piano », le morceau composé par Shinohara, est
au contraire assez simple et fait figure pour moi de véritable
chef-d'oeuvre qui restera gravé dans les mémoires.
Estimant cette composition comme la clé de « Piano
Forest », j'étais désireux
de l'insérer partout dans le film, car elle illustre
admirablement toutes les émotions, de la tristesse à
l'allégresse.
Le film est parsemé de scènes qui provoquent tantôt
de l'émotion, tantôt une très grande
surprise. Les lecteurs font, à mon sens, appel à
leur imagination pour créer la musique, étant donné
l'absence de celle-ci dans l'oeuvre originale. Étant
logiquement présente dans le film, il fallait élaborer
une musique suscitant émotion et surprise chez le spectateur,
sous peine
d'aboutir à un échec.
Je suis très heureux que le pianiste de renommée
mondiale Vladimir Ashkenazy ait interprété la musique
après avoir lu et apprécié le scénario.
Son interprétation est fantastique. En le regardant jouer,
j'ai eu le sentiment que cet homme était d'une
tout autre dimension, qu'il était un enchanteur. Toutefois,
accorder la musique d'un artiste de valeur mondiale avec
les images
était loin d'être facile !
Le public de ce film sera à mon sens constitué autant
de gens familiarisés avec le piano que de profanes. Je
voulais que ce film puisse impressionner chaque personne qui le
verrait. Par conséquent, j'ai fait un arrangement
qui se voulait audacieux pour la scène où Kai joue
la Sonate pour Piano n°8 en La mineur, K310 (300d) de Mozart,
et j'ai fait en sorte de différencier la
performance de Shûhei de celles des autres interprètes.
L'idée majeure dans la production de ce film était
le défi pour moi de combler les écarts entre musique
et images en créant un tout. La musique classique n'est
pas quelque chose de complexe comme pourrait le penser un non-initié.
C'est un espace de liberté dans lequel on exprime
davantage sa personnalité. Ce thème étant
intégré dans le film, mon implication dans ce dernier
a fait évoluer l'image que je me faisais de la musique
classique. Je m'estimerai ravi si les fans de musique classique
et les noninitiés prennent mutuellement du plaisir à
regarder et écouter Piano Forest."
Biographie :
Masayuki Kojima est né le 11 mars 1961 dans la préfecture
de Yamanashi au Japon. Il entame sa carrière courant des
années 1980 en travaillant en free lance pour de nombreux
studios d'animation tel Knack Productions et Tatsunoko Production.
Puis dans les années 1990, il intègre le studio
Madhouse (Paprika, la Traversée du temps). Il s'est
vu confié l'adaptation animée des manga de
Naoki Urasawa (Master Keaton & Monster) qui lui ont valu une
reconnaissance internationale pour la qualité et la maturité
de ses adaptations. Piano Forest est son premier long-métrage
d'animation.
L'orchestre
du film : Le studio d'animation Madhouse
L'animation, à la différence du cinéma
de prise de vue réelle, a la capacité de s'affranchir
de la réalité, tout n'étant que dessin.
Or, l'histoire de Piano Forest se passe dans un contexte
réaliste où la plupart des personnages jouent du
piano. Reproduire les mouvements des personnages a été
un véritable défi pour le studio d'animation.
Il est très courant d'enregistrer la musique et le
son après les images. Mais pour «Piano Forest»,
le traitement de la musique est apparu dès l'étape
des story-boards.
Les scènes où les personnages jouent du piano sont
cruciales dans le film. Les mouvements des claviers ont tout d'abord
été programmés à partir de la partition
originale. Des claviers numériques virtuels ont été
utilisés pour jouer les morceaux. Par exemple, si la note
«Do» apparaissait dans la partition, cela jouait réellement
un «Do» dans le film. Toutes les images comportant
un piano ont été restituées en animation
3D, tandis que les mouvements
de Kai et Shûhei ont été entièrement
dessinés et animés à la main. Pour animer
les séquences des personnages au piano, l'équipe
du film a d'abord enregistré le jeu de Mr. Ashkenazy et
des autres pianistes. Ils ont étudié image par image
ces mouvements pour décomposer au mieux les phases d'interprétations.
En revanche, il était impossible aux animateurs de recopier
ces mêmes mouvements, un pianiste professionnel avec une
carrière de plusieurs décennies ne pouvant avoir
la même gestuelle que des enfants ! Donc pour le final,
un illustrateur a réalisé un dessin de l'interprétation
propre à chacun des personnages afin de dépeindre
au mieux la délicatesse des mouvements des mains des protagonistes
et leurs personnalités.
Le résultat est à la hauteur des espérances
du studio d'animation puisqu'on a l'impression
que c'est vraiment Kai qui joue ! Tout cela aurait été
impossible sans le talent du studio d'animation Madhouse.
Ce studio existe depuis 1972, lorsque le studio Mushi Pro fondé
par Osamu Tezuka a fait faillite, et que les plus talentueux de
ses membres ont décidé de se regrouper et de fonder
un nouveau studio.
Madhouse signifie littéralement en anglais « maison
de fou », on comprend mieux le génie créatif
qui alimente ses membres. Parmi eux se trouvent Masao Maruyama
(l'actuel « Chief Creative
Officer » du studio et producteur de nombreuses oeuvres
parmi lesquelles Gen d'Hiroshima, Chobits, Gunslinger Girl,
Nana ou encore Monster), Osamu Dezaki (Cobra, Black Jack, Lady
Oscar), Rintaro (Metropolis, Captain Herlock, X Le film) et Yoshiaki
Kawajiri (The Cockpit, Vampire Hunter D, Animatrix).
Le studio remporte son premier succès en 1973 avec Jeu,
set et match, coproduit avec la TMS. Mais c'est surtout avec
ses longs-métrages et ses OAV, parmi lesquels Gen d'Hiroshima
1 et 2 (1983-1986), Harmagedon (1983), Phénix l'oiseau
de feu (1986), Wicked City (1987),
Demon City Shinjuku (1988) ou encore Cyber City (1990) que Madhouse
établit sa réputation.
C'est vers le milieu des années 90 que le studio se
tourne peu à peu vers la production de séries TV
et travaille avec des artistes qui deviendront des partenaires
privilégiés comme Satoshi Kon (Perfect Blue, Millenium
Actress, Tokyo Godfathers, Paranoia Agent, Paprika), Mamoru Hosoda
(La Traversée du Temps), CLAMP (X, Chobits, Sakura Chasseuses
de cartes...) ou encore Masayuki Kojima (Monster). Devenu un
des leaders de l'animation dans le monde, Madhouse occupe
aujourd'hui une place privilégiée dans le coeur
des fans et chaque nouvelle production est attendue avec impatience.
Pour voir la bande annonce de Piano Forest visitez le site internet
officiel...cliquez
ici