Franz Liszt Un portrait Guillaume Coppola

Franz Liszt

Un Portrait

La Danza - Tarantella napoletana
Funérailles
Bagatelle sans tonalité
Saint-François de Paule marchant sur les flots
Consolations (six pièces)
Vallée d'Obermann
Lieberstraum - Nocturne n°3
Rhapsodie hongroise n°2

Guillaume Coppola, piano

Interviewé en avril 2006, peu de temps après l'édition par la revue Classica d'un "CD Découverte" comportant son enregistrement d'oeuvres de Chopin, Schubert, Scriabine, Debussy et Liszt, le jeune pianiste Guillaume Coppola confiait : "J'ai toujours eu une fascination pour Franz Liszt, autant pour l'homme que pour le pianiste ou le compositeur, et j'admire sa capacité à mettre en scène la musique, la dramaturgie de son oeuvre, et la grande variété de sentiments humains qu'il explore."....aussi ne faut-il pas être trop surpris que pour son premier disque commercialisé( Label Calliope) il ait précisément choisi de dresser un portrait musical de ce compositeur complexe qui lui permet d'alterner les climats.
Ce CD découverte comportait l'oeuvre "Funérailles" que l'on retrouve ici dans une interprétation plus mûrie, et Guillaume Coppola aurait bien tort de se priver de dire en quoi son jeu a évolué(cf. le nouvel interview ci-dessous) car l'analyse qu'il en fait est fort juste et lucide. Faire le portrait, tout comme l'évaluation, d'une personne autre que soi-même est aussi une chose difficile, et en partie subjective, heureusement il ne s'est donc pas privé non plus de le concrétiser en musique. Il est bien naturel que Guillaume Coppola en réalisant ce portrait de Liszt y ait mis une part de lui-même tant dans le programme qu'il a choisi que dans son interprétation sobre privilégiant la beauté du son et le discours à la prouesse technique. Ainsi son propre portrait, les yeux baissés, de la photographie du disque semble judicieusement choisi, en accord avec cette interprétation...
Oui faire le portrait d'un compositeur tel que Liszt était un pari osé, et Guillaume Coppola offre ici une représentation qui n'a rien d'une caricature mais est le reflet fidèle de multiples facettes d'un homme complexe certes mais attachant.  
Vous dressez un portrait de Liszt aux multiples facettes, mais parmi celles-ci en est-il une qui vous intéresse plus ?
Ma démarche était justement de ne pas insister sur un aspect plutôt qu'un autre. J’ai voulu - en toute subjectivité - dresser un portrait du compositeur au travers de ses différentes sources d’inspiration, pour mettre en valeur toute la richesse et la complexité du personnage que l’on résume parfois à quelques clichés. Ce qui me fascine, c'est la variété de ses centres d'intérêt. Bien sûr, tout portrait dépend de la sensibilité du portraitiste ! J'ai donc fait une sélection d'oeuvres qui me parlent et que j'aime profondément.
Par exemple, la littérature, la poésie ont été des ressources permanentes pour sa créativité : les six Consolations sont nées après la lecture des 29 poèmes éponymes de Sainte Beuve, et Vallée d’Obermann fait référence au roman Oberman de Senancour…
La foi est également le point de départ de nombreuses œuvres : j’ai choisi Saint François, le Saint patron de Liszt, dans cette seconde Légende, une œuvre visionnaire qui va bien au-delà de la simple dimension descriptive ou virtuose. Une foi qui bascule parfois vers le mysticisme, illustré ici par la dernière version de Mephisto-valse, plus connue sous le titre de Bagatelle sans tonalité : cette pièce me permettait de souligner également le côté précurseur d’un Liszt qui ouvre la voie aux compositeurs du XXe siècle !
Sa patrie est un thème récurrent, dans les Rhapsodies hongroises mais aussi dans Funérailles par exemple, où Liszt humaniste rend hommage aux amis morts dans la Révolution de 1848.
Et puis, nous connaissons l’amoureux fervent, qui met en musique le poème de Freiligrath « O lieb, so lang du lieben kannst » dans le célèbre nocturne Rêve d’amour…
Et comme Liszt a consacré une part conséquente de son activité à la transcription, il me semblait important d’en ajouter un exemple : la Danza, tarentelle napolitaine de Rossini, ouvre ce disque joyeusement, et nous rappelle que Liszt était aussi un grand pianiste avant d'être un grand compositeur!
Liszt est un compositeur qui vous fascine depuis longtemps disiez vous dans une précédente interview en 2006, et c'est donc toujours le cas mais votre façon de le jouer a-t-elle évolué au fil du temps ? A quoi attachez-vous le plus d’importance dans votre interprétation de ses œuvres ?
Liszt est un visionnaire, un dramaturge, un metteur en scène. J'attache ainsi beaucoup d'importance à essayer de décoder le message qu'il a voulu délivrer. La qualité du son est très importante, mais la recherche d'une tension dramatique, d'un souffle l'est peut-être encore davantage, pour faire naître un discours. J'essaie aussi de créer un relief, un espace sonore par une recherche de timbres de différentes couleurs et intensités. Je ne suis sans doute pas le mieux placé pour parler de l'évolution de mon jeu... Il me semble que j'ai gagné en densité et en variété de moyens d'expression. Je m'autorise à prendre plus de temps, et donc à donner plus de profondeur à certaines choses.
Quelle est la pièce de ce disque qui vous a demandé le plus de travail ?
Ma réponse va peut-être vous surprendre mais je crois que c'est le travail sur les Consolations qui a été le plus délicat, qui m'a demandé le plus de temps de maturation. Maria Callas disait que tout notre travail consiste à retrouver le naturel de la première lecture. C'est ce "naturel" que j'ai cherché à retrouver dans ces pièces. Elles expriment des sentiments simples et purs : on ne peut pas abandonner tout investissement car on rendrait ces pièces ennuyeuses, mais pour éviter de tomber dans l'excès ou la mièvrerie, il faut une certaine pudeur. Laisser parler le texte en quelque sorte. Pas si facile....

Et quelle est celle que vous aimez le plus jouer ?
J'ai eu la chance de pouvoir composer ce programme en toute liberté, et je me suis attaché à lui donner une cohérence tout en ne retenant que des pièces que j'aimais véritablement. Difficile donc d'en élir une "préférée", car je me reconnais un peu dans chacune : je peux être autant porté par la foi dans Saint François de Paule que mutin dans la Danza ! Et sur scène, j'ai autant de plaisir à emmener le public dans la confidence la plus intime des Consolations, qu'à sentir son effervescence dans la 2e Rhapsodie, ou encore à essayer de le maintenir en haleine dans le fabuleux voyage initiatique de Vallée d'Obermann !
A votre avis pourquoi les « consolations » sont-elles délaissées par les pianistes , vous-même qu’est-ce qui vous a donné au contraire l’envie de les enregistrer ? Les jouez-vous souvent en concert ?
Je crois que c'est leur côté dépouillé qui déroute, elles vont à l'encontre du style lisztien qu'on connaît le mieux. Certains pianistes craignent peut-être de ne pas intéresser leur public avec ces courtes pièces ? Au contraire je pense qu'elles apportent une autre dimension, elles sont une succession de petits bijoux où l'on retrouve l'essentiel du langage mélodique et harmonique du compositeur : le côté bucolique de la cinquième n'est pas sans rappeler certaines pièces des Années de Pèlerinage, la quatrième évoque également le thème du Sonnet de Pétrarque n°47 ! Dans un programme entièrement consacré à Liszt, elles apportent un nouvel éclairage, une respiration dans l'enchaînement des oeuvres, et une fraîcheur nécessaire au milieu de pièces souvent très denses. C'est pourquoi je tenais à les inclure dans ce "portrait", et j'aime les jouer régulièrement en concert !
A l’inverse vous avez choisi la « best seller » des Rhapsodies Hongroises,: la seconde rhapsodie…à laquelle on a parfois reproché d’être un « numéro de cirque » … comment jugez-vous personnellement cette pièce ?
A-t-elle été trop entendue ? N'est-elle pas assez "savante" pour certains? Toujours est-il que si elle a acquis une telle notoriété, c'est bien qu'elle avait quelque chose d'extraordinaire... Liszt était fasciné par la musique des tziganes, leur virtuosité transcendante et la démesure de leurs interprétations, une expression extrême, dans le pathos comme dans la joie! Une passion qui peut aller jusqu'au chaos, comme dans les films de Kusturica! J'ai essayé dans l'enregistrement de donner ce côté débridé, cette intensité dans le ton, cette liberté rythmique qui est d'ailleurs suggérée par Liszt dans ses indications. Si on joue cette pièce, il ne faut pas avoir peur de l'excès !
Quels sont vos prochains concerts et éventuelle autre actualité ?
23 octobre FNAC Ternes : "Showcase" (présentation du CD et mini-récital Liszt)
17 novembre : Aulnay-sous-Bois : récital Granados, Liszt
Pour écouter avec l'aimable autorisation du label Calliope
Saint-François de Paule marchant sur les flots
par Guillaume Coppola
cliquez sur le triangle du lecteur ci-dessous

Pour écouter d'autres extraits et/ou vous procurer ce disque......voir ci-dessous car ce disque a eu une nouvelle édition :

Guillaume Coppola a le plaisir d'annoncer la réédition de son CD Franz Liszt "un portrait" - chez ELOQUENTIA, distribution Harmonia Mundi - à l'occasion du bicentenaire de la naissance du compositeur.
Après les récompenses obtenues en 2009 (Diapason d'Or Découverte, Sélection le Monde Meilleurs CD de l'année) et 2010 (ffff Télérama, Coup de coeur de l'Académie Charles Cros), il a reçu pour cette réédition le label officiel de l'Année Liszt.
Ce disque sera disponible le 27 octobre, quelques jours après l'anniversaire de Liszt (le 22), après avoir été en rupture de stock chez Calliope (qui a fermé) depuis quelque temps.
"Ce premier disque de Guillaume Coppola a été encensé par la critique en 2009. Il a également obtenu le label de l’année Liszt en 2011.
J’ai décidé de rééditer ce disque chez Eloquentia pour débuter une collaboration suivie avec ce jeune pianiste des plus talentueux qui fait un début de carrière très remarqué
."
Laurence Heym responsable du label Eloquentia
Pour en savoir plus sur le disque (dans sa première édition) et en écouter un extrait ...cliquez ici
POUR COMMANDFR LE DISQUE...cliquez ici
A voir Showcase - Guillaume Coppola - Fnac des Ternes - 09/11/10

et Guillaume Coppola joue La Danza de Liszt autre extrait en écoute

 

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