| Francisco Tristano Not for piano Francesco 
              Tristano Not for piano
A la demande de Mikhaïl Pletnev, le pianiste inclassable 
              Francesco Tristano Schlimé avait terminé son précédent 
              disque, édité par le label Pentatone, par trois de 
              ses propres improvisations à la suite des uvres d'un 
              répertoire classique (concerto en sol de Ravel et cinquième 
              concerto de Prokofiev). Il revient aujourd'hui avec un enregistrement 
              qui dévoile des compositions originales, écrites à 
              deux, ou à quatre mains (avec Rami Khalifé ou Raimundo 
              Penaforte), et sous un autre label "a priori électronique" 
              car fondé par Agoria, nouvelle star de la techno française 
              : "InFiné", dont c'est la première production, 
              pour le moins très réussie. L'album a été 
              produit et masterisé par le Mexicain Murcof reconnu à 
              raison : "maître d'une electronica élégante 
              et mélodique qui apporte, avec discrétion et délicatesse, 
              de petites déviances électroniques exquises et des 
              nappes synthétiques magiques". Si son nom se réduit pour l'occasion à Francesco 
              Tristano, qui rime avec techno et piano, c'est peut-être pour 
              se débarrasser de son image de pianiste classique et parce 
              qu'effectivement la musique de ce disque s'inspire pour beaucoup 
              de rythmes technos : quoique s'il est indéniable que par 
              exemple le premier morceau "Hello" est plus proche 
              de cette musique que de l'adagio du concerto en sol de Ravel n'est-il 
              finalement pas sans évoquer son presto et ses notes répétées 
              ? Nombreux autres morceaux de ce disque possèdent ce rythme 
              répétitif très prenant et agréablement 
              grisant(ainsi le survolté morceau "The Bells"; 
              "Hymn"), et alternent avec des pièces plus 
              mélodiques, mélancoliques("Barcelona Trist") 
              voire planantes("Andover"; "Jeita"), 
              certains combinent toutes les qualités (splendide "The 
              Melody"; étonnants "Two minds in sound" 
              et "Strings of life"), et tous possèdent 
              toujours cette sonorité extraordinaire avec de belles notes 
              étincellantes déjà remarquables sur son précédent 
              disque.
 Luxembourgeois, 
              de mère italienne, diplômé de la Julliard School 
              de New York, lauréat du Concours international de piano d'Orléans, 
              et vivant à Barcelone, Francesco Tristano est un pianiste 
              sans frontière non seulement géographiques mais aussi 
              musicales : il adore Bach, Vivaldi, Scarlatti, Berio ou Francesconi 
              et se passionne pour le jazz. Il a l'habitude de mélanger 
              les genres et les époques, les interprétations et 
              improvisations. Sa musique efface effectivement les frontières 
              entre classique, jazz, et techno mais ne serait-ce pas pour prendre 
              une identité multimusicale plus vaste de "contemporaine" 
              souvent décriée même par les jeunes car rattachée 
              au mot qui parait-il fait parfois peur : "savante". 
              Sur un des morceaux : "AP", il rend d'ailleurs 
              un bel hommage au compositeur contemporain français Pascal 
              Dusapin. Il est évident que Francesco Tristano (Schlimé) 
              conjugue avec bonheur nombreux savoirs et que loin d'être 
              triste sa musique est riche en saveurs de toutes origines et avant 
              tout plaisante et vivifiante. Enfin sachez quand même que ce disque est, semble-t-il, classé 
              par les distributeurs et donc dans les magasins dans la rubrique 
              "jazz", sans doute parce qu'il est vrai que le talent 
              de Francesco Tristano, qui cumule à son diplôme de 
              musique contemporaine à l'École Supérieure 
              de Musique de Catalogne, un diplôme de piano jazz au Conservatoire 
              de Luxembourg, rappelle aussi souvent ceux des pianistes jazz Paul 
              Bley ou encore Keith Jarrett. Mais sans s'attarder sur les mots 
              et quoi qu'il en soit des classements et étiquettes, c'est 
              bien évidemment ici avant tout un disque de piano contrairement 
              à ce que la lecture de son titre "Not for piano" 
              pourrait suggérer à moins de se contenter d'en écouter 
              les sons et n'est-ce pas justement ce qui intéresse en priorité 
              ?...
A noter : Mercredi 14 février 
              2007 à 20h30Francesco Tristano Schlimé
 donnera un concert de présentation de l'album Not for piano
 à la Maison de l'architecture
 couvent des Récollets
 148 rue du Faubourg St Martin -75010 Paris
 Tarif : 20 euros / 16 euros
 Réservation : Madamelune 01 47 70 16 95
 
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          contact :  - Agnès Jourdain |        
       
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