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Johannes Brahms Jonas Vitaud Piano

Johannes Brahms (1833-1897)

Rhapsodies op.79
Intermezzi op.117
klavierstücke op.118
Klavierstücke op.119
Fantasies op.116 n°6

Jonas Vitaud, piano

Le pianiste Jonas Vitaud donnera un récital Brahms le 11 février 2012 à Paris au grand foyer du Théâtre du Châtelet à 20h30 , une excellente occasion de présenter son disque sorti en novembre 2011.  
Certes l'on aurait pu s'attendre à ce que Jonas Vitaud qui a travaillé avec nombreux compositeurs contemporains consacre son premier disque en solo à ces compositeurs actuels cependant il aime aussi particulièrement Brahms pour multiples raisons et il doit ses premières émotions musicales à ce compositeur ainsi l'explique-t-il dans l'entretien plus bas dans cette page.

Jonas Vitaud, né un 7 mai comme Brahms, a eu la chance d'avoir une institutrice en école maternelle qui terminait chaque journée par l’écoute d’œuvres de musique classique qui a fait naître son intérêt pour cette musique, Johannes Brahms lui est "né pour ainsi dire à son piano, enfant encore, il jouait dans les tavernes de Hambourg puis composait au petit matin" explique Christophe Gristi auteur du livret, ajoutant que Brahms rendait le plus souvent hommage à ses maîtres Bach et Beethoven puis "que c'est auprès de Schumann quelques années plus tard qu'il alla chercher sa nourriture musicale", ce dernier l'accueillit en commentant notamment : " Dès qu'il s'assied au piano, il nous entraîne en de merveilleuses contrées, nous faisant pénétrer avec lui dans le monde de l'idéal. Son jeu emprunt de génie changeait le piano en un orchestre de voix douloureuses et triomphantes"...
Schumann n'était déjà plus de ce monde quand Brahms composa les deux Rhapsodies de l'opus 79 en 1879 mais on y retrouve le Brahms "jeune et tempétueux" des premières années. Les autres opus de ce disque ont été quant à eux composés vers la fin de la vie de Brahms (entre 1892 et 1893)..."Chaque recueil possède sa couleur propre : l'introspection de l'opus 117, trois chants sans paroles, chantés au plus profond de lui-même et que Brahms appelait les "berceuses de ma douleur"; les paysages perpétuellement changeant de l'opus 118 avec dans le dernier intermezzo, l'évocation magique du lied de Schubert, Die Staadt, publié dans son chant du cygne. Enfin la grâce transparente de l'opus 119, baigné de lumière, ou parfois, notamment dans la première pièce, quelque chose de Debussy semble affleurer".
Un programme aux multiples couleurs qui permet à son interprète de se révéler dans chacune d'elle, le pianiste Jonas Vitaud qui a notamment été à très bonne école en matière de lyrisme, il accompagnait dans son enfance son premier professeur Andrew Sherwood également contreténor, montre ainsi un jeu très chantant ainsi dans la partie médiane de la Romance de l'opus 118 que vous pourrez écouter plus bas dans cette page, et vous pourrez également apprécier la légèretéde son jeu dans le troisième intermezzo de l'opus 119, toujours lyrique mais demandant en outre une légèreté , bien sûr les professeurs qu'il a ensuite eu ont aussi contribué à la qualité de son jeu et toucher : Brigitte Engerer, Pierre-Laurent Aimard , Christian Ivaldi et bien d'autres : Jean-Claude Raynaud , Thierry Escaich ... et Aldo Ciccolini avec lequel il a eu la chance et l'honneur d'interpréter la Fantaisie en fa mineur de Schubert lors d'un concert. Jonas Vitaud a bien voulu répondre à nombreuses questions au sujet de son disque en complément à celle sur son parcours :
Que représente Brahms pour vous ?
La musique de Brahms est liée à beaucoup de souvenirs de mes premières grandes émotions musicales. J'ai découvert assez tôt le concerto pour violon , la 4ème symphonie, la première sonate pour violoncelle et piano , des oeuvres qui m'ont bouleversé et construit. C'est beaucoup plus tard, vers la fin de mon adolescence , que j'ai entendu les derniers opus pour piano. J'admire chez Brahms cet équilibre parfait entre coeur et intellect, classicisme formel et romantisme. C'est un compositeur de synthèse, dont la grande culture et la rigueur lui ont permis d'assimiler et " refondre" beaucoup d'influences ( Bach, Beethoven , Schubert, Schumann) dans son style.
Un aspect de sa musique me plaît par-dessus tout , ce sont ses transitions. C'est un grand artiste des transitions, il construit des "ponts" extraordinaires. C'est probablement là où se déploie le plus sa créativité et son intelligence. Pour passer d'un état émotionnel/psychique à un autre, on peut compter sur la vérité psychologique de la musique de Brahms.
Je suis très heureux d'avoir pu visiter en Autriche Pörtschach am Wörtersee (Brahms y a passé quelques étés entre 1877 et 1880, la 2ème symphonie et les 2 rhapsodies opus 79 ont été composées dans ce lieu) et le musée Brahms à Hambourg.
Ma mère, qui est allemande, est aussi née à Hambourg. Pour pousser le bouchon un peu plus (trop ?) loin , je suis né le même jour que Brahms, le 7 mai...

Pourquoi avez-vous choisi d'enregistrer l'opus 79 plutôt que l'opus 116 intégralement ?
Je voulais qu'il y ait aussi dans mon disque le Brahms au souffle puissant et symphonique qu'on trouve dans les Rhapsodies opus 79. Les Capriccios n°3 et 7 de l'opus 116 s'inscrivent parfaitement dans la descendance des rhapsodies, mais n'atteignent pas à mon avis leur force , leur inspiration ( je ne parle pas du premier capriccio qui est une réussite absolue). J'aime surtout les pièces lyriques de l'opus 116, c'est à dire les "intermezzi".
J'ai choisi l'intermezzo en mi majeur n°6 pour une raison bien précise. Le thème de la partie centrale de cette pièce est l'un des plus beaux de toute la musique de Brahms : simplicité, profondeur , tristesse toute schubertiennes. Cette mélodie va être réutilisée pendant la coda , mais sera transformée, transfigurée en majeur, vers la joie et l'apaisement. Après les conclusions terriblement cruelles et désespérées des opus 117, 118 et 119 , j'ai pensé que cette pièce de l'opus 116 , en"bis" , symboliserait bien une tentative de surmonter mélancolie et pessimisme.

Chacun des 3 recueils 117, 118 et 119 possède sa couleur propre. L'une de ses couleurs a -t-elle votre préférence ?
- Le cycle de l'opus 117 est sans doute le recueil le plus uni, le plus mélancolique. Les 3 pièces ( 3 andante) sont dans les demi-teintes, les couleurs mat, elles expriment un mal-être , une douleur profonde. Tout cela est énoncé avec beaucoup de pudeur , de retenue, de secret.
L'opus 118 , beaucoup plus vaste (6 pièces) , est un journal intime qui passe par des émotions , des états beaucoup plus contrastés. Joie et quiétude sont également présents. Il y a les pages rhapsodiques ( première pièce), celles tendrement lyriques ( intermezzo n°2 , Romance n°5), la ballade explosive rappelant la fougue de la jeunesse, et l'extraordinaire dernière pièce. Cette conclusion du cycle, grande réflexion sur la mort , est sans doute la musique la plus sombre écrite par Brahms ( avec les 4 Chants Sérieux ).
L'opus 119 ( 4 pièces) est en deux temps : les 2 premières pièces lentes fonctionnent en binôme, de même que les 2 dernières , rapides. Le premier intermezzo, d'une grande originalité harmonique, n'est pas loin de Debussy. Le second , inquiet, comprend une partie centrale qui rappelle certains " Liebesliederwalzer" . ( Très fréquemment , les parties centrales de ces pages dépeignent un monde rêvé , parfait, une sorte d'idéal baudelairien dans lequel Brahms tente de se réfugier, le plus souvent sans succès, le spleen revenant à grands pas...) Puis une pièce légère , dans l'esprit d'un scherzo, s'enchaîne à une ballade puissante rappelant les grandes légendes du Nord. La fin de la pièce, violente et spectaculaire, bifurque de façon totalement inattendue en mineur.
J'aime ces 3 recueils profondément ; j'aurais du mal à dire où va ma préférence.

Vous avez enregistré sur un piano Steinway, quelles différences avec votre piano Blüthner ?
J'ai pu essayer plusieurs instruments chez "Régie Piano", et j'ai choisi celui qui me paraissait le plus adapté à ces opus brahmsiens. Je voulais un piano à la sonorité ronde, chaude, chantante. Mon Blüthner a d'autres qualités, d'autres emplois...

Avez-vous des pianistes de référence quant aux interprétations de Brahms ?
L'intégrale Brahms de Julius Katchen reste une référence pour moi. Radu Lupu a livré une interprétation inoubliable des derniers opus. J'aime aussi Backhaus - qui a joué devant Brahms - dans certaines pièces.

Vous êtes passionné par les musiques actuelles ; pourquoi n'avoir pas croisé Brahms avec un compositeur vivant dans ce disque , comme cela se fait souvent désormais ?
Je voulais me concentrer sur Brahms.

Y a-t-il éventuellement des oeuvres d'un co=positeur contemporain qui a votre avis s'associerait bien avec les oeuvres de Brahms que vous avez choisi d'enregistrer ?
Avec le choeur Sequenza et Catherine Simonpietri, nous associons souvent des intermezzi et des pièces pour choeur de Brahms , à des miniatures d'Hersant pour piano ( Ephémères) et ses pièces pour choeur. Ce couplage Brahms/ Hersant me semble bien fonctionner. Il figurait au programme de notre concert du 1er février 2012 , au Festival de l'Epau.

Pour écouter deux extraits de
Johannes Brahms
Jonas Vitaud, piano
avec l'aimable autorisation
du label
Orchid Classics
cliquez sur le triangle des lecteurs
ci-dessous

Romance opus 118

Intermezzo en ut majeur opus 119

autres extraits dans le widget ci-dessous

 

 

 

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