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Debussy Préludes pour piano Ivan Ilic

Debussy
Préludes pour piano
Livres 1 et 2
Ivan Ilic

Ivan Ilic, pianiste américain d'origine serbe installé en France depuis sept ans mais plus connu à l'étranger pour ses nombreux concerts, confie que le compositeur français Debussy a largement contribué à son choix d'une carrière de pianiste. C'est naturellement un disque d'oeuvres de ce compositeur qu'il apprécie tant qu'il a choisi d'enregistrer pour le label Paraty. Il a sélectionné plus particulièrement une oeuvre qui lui laisse la plus grande liberté puisque dans ce programme de 24 Préludes l'ordre ne semble pas régner en maître. En effet Debussy a choisi de placer à la fin de chaque Préludes, et non au début, les titres qui ont contribué à éclairer l'univers imaginaire du compositeur. On y retrouve les thèmes majeurs habituels dans l'art Debussyste : l'eau, le paysage, le monde des fées ou encore les objets. De plus Debussy n'avait en fait prévu aucune organisation particulière pour leur publication et l'ordre dans lequel les Préludes sont habituellement présentés ne correspond pas plus à leur chronologie .... Ivan Ilic a donc choisi de les enregistrer dans un ordre différent de l'ordre habituellement retenu par les interprètes. Il a bien voulu s'expliquer de ce choix et répondre à d'autres questions sur son album.
Que représente Debussy dans votre répertoire ?
Claude Debussy est le compositeur clef de l'époque moderne ; nous les pianistes avons la chance que les morceaux pour piano seul de ce génie soient parmi les plus belles de son opus. Ses oeuvres m'ont fasciné depuis mon enfance, Debussy est une des raisons pour lesquels je suis devenu pianiste. Le fraîcheur de ses harmonies, sa souplesse rhythmique, et la facon dont il joue avec les extrêmes de régistre, même dans ses pièces orchestrales, m'ont attiré depuis l'un de mes premiers concerts à la Symphonie de San Francisco.
Votre intérêt pour Debussy (et ces préludes) a-t-il évolué avec le temps ?
Les préludes sont tellement riches, particulièrement ceux du deuxième cahier, que je les admire depuis très longtemps. Il y a eu un déclic quand on les analysait dans les cours d'histoire de la musique et d'harmonie à l'Université de Berkeley. Il y a eu un deuxième déclic lors d'une tournée en Ecosse, en avril 2006, juste avant que j'ai enregistré le premier cahier. Ce déclic plus personnel était lié à la fois à l'évolution de ma gestuelle au piano et à l'importance que j'accorde aux silences dans la musique. Mon jeu a énormément changé depuis ; or ce repertoire est un élément fondamental dans ma vie de musicien, et dans ma vie tout court.
En quoi ces pièces vous plaisent-elles plus que d'autres de ses compositions ?
Il y a une malléabilité extraordinaire dans ces oeuvres, qui sont par ailleurs d'une concision exceptionnelle, même pour Debussy. Puisqu'il ne voulait pas qu'on les donne en tant que cycle obligatoirement, on peut être plus libre avec l'ordre des morceaux, ou choisir quelques uns et en faire un groupe, selon le besoin d'un concert. Mais la plasticité se trouve aussi sur un deuxième niveau, à part celui d'une structure globale potentielle. On peut prendre beaucoup de liberté dans les pièces elles-mêmes, en ce qui concerne les tempos, les respirations et en même temps il y a tellement d'approches valables. Ca m'arrive d'entendre une version très différente de la mienne et de l'adorer (celle d'Ivan Moravec ou bien celle de Krystian Zimerman , par exemple).
Vous avez choisi d'enregistrer les préludes dans un ordre particulier, pouvez-vous expliquer ce qui a guidé cet ordre ?
Lors de différentes tournées j'ai réalisé que l'ordre choisi par Debussy ne fonctionne pas très bien dans le contexte d'un récital. Le premier tiers de chaque cahier est particulièrement problématique, le public a souvent du mal à rentrer dans l'univers sonore. Mon objectif était de développer un ordre qui exploiterait les contrastes disponibles, tout en choisissant les transitions d'un Prélude à un autre avec une extrême précaution. J'ai aussi pris garde à produire un ensemble satisfaisant, en jouant sur la tension, pour faire de chaque cahier une deuxième partie de récital réussie. Lorsque j'ai commencé à penser à la manière d'arranger ces préludes, j'ai été confronté aux problèmes auxquels les compositeurs s'attellent quotidiennement. Le fait de jouer tous les préludes de chaque cahier ensemble influencé la façon dont je conçois de plus grosses oeuvres, comme des sonates ou même des programmes entiers. C'était pour moi un aspect inattendu mais formidablement important du projet Claude Debussy.
Qu'est-ce qui vous tient le plus à coeur dans votre interprétation de Debussy ?
Les silences et les enchaînements, à la fois entre les morceaux et dans les morceaux eux-mêmes.
Que pensez-vous personnellement des titres donnés par Debussy à la fin de chacun de ces préludes, comment les utilisez-vous ?
Pour moi les titres n'ont que très peu d'importance dans cette musique. Ce musique est bien plus inspirée et évocatrice que les titres respectifs, et souvent je demande au public d'inventer de nouveaux titres pour ces pièces, un jeu que les enfants adorent.
Comment avez-vous travaillé ces oeuvres ?
Je les ai travaillées d'une façon boulimique, en essayant de découvrir l'atmosphère et la liberté de chaque pièce le plus tôt possible, suivi par un travail plus détaillé.
Aimez-vous la nature et son contact avec elle vous semble-t-il important pour votre interprétation de ces préludes ?
Ce qui est important pour interpréter cette musique est de savoir profiter des plaisirs simples.
Avez-vous souvent joué ces œuvres en concert et avez-vous des concerts de programmer avec ces préludes ?
Je les ai très souvent donnés en concert. Par ailleurs, j'ai récemment demandé à un jeune compositeur américain de m'écrire une nouvelle oeuvre à mettre ensemble avec le deuxième cahier. Le morceau, Afterglow de Keeril Makan, a vécu un très vif succès partout; Afterglow prépare l'écoute pour les préludes d'une facon extraordinaire. Je les ai joués ensemble une trentaine de fois, le plus récemment à Carnegie Hall en juin 2008. Makan vient de remporter le prix de Rome de l'Académie américaine.
Quel est le prélude que vous préférez, pourquoi ?
La Cathédrale engloutie. L'évolution de la structure est tellement originale, mais au même temps terriblement cohérente et logique. Il s'agit d'un des morceaux pour piano les plus satisfaisants, à tous points de vue, que je connaisse. 

Durant le mois d'octobre 2008 écouter la Cathédrale engloutie avec l'aimable autorisation du label Paraty...cliquez ici

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