Complètement STONES Antoine Hervé Trio Jazz

Antoine Hervé
Complètement Stones

1 Can't you Hear Me Knocking
2 Honky Tonk Women
3 Angie
4 Satisfaction
5 As Tears Go By
6 Factory Girl
7 You Can’t Always Get 8 Wild Horses
9 Sympahy For The Devil
10 Backstreet Gir
l 11 Ruby Tuesday
12 Paint in Black

Antoine Hervé, piano
François Moutin, contrebasse
Phillippe "Pipon" Garcia, batterie

Ce nouvel album d'Antoine Hervé est un hommage à son frère Jean-Pierre, et à la musique des Rolling Stones, célèbre groupe rock, dont celui-ci était fan de la première heure, et avec lesquels le pianiste a fait un boeuf au studio Pathé Marconi de Boulogne Billancourt, grâce à son aîné, alors qu'il n'avait, lui, que 14 ans... Vous imaginez le choc !
L ’écrivain Célia Houdart, lauréate de plusieurs prix littéraires, à laquelle Antoine Hervé a confié le soin d’écrire le livret relate les circonstances de cette "histoire de dingues" qui a eu lieu en 1973, alors qu'il rentrait de vacances, sac au dos, à la gare de Lyon, à six heures du matin, et dormant à moitié ! Mais non ce n' était pas un rêve, même si cela ressemble à un roman...
Et Antoine Hervé qui a bien voulu répondre à quelques questions pour la sortie de ce disque confie " C'était impressionnant bien sûr, d'autant plus qu'il voulait que je leur écrive une chanson, là, tout de suite ! Euuhh.... J'avais un frère bien rêveur, mais c'était sympa de délirer avec lui, la vie prenait un relief complètement différent, pour mémoire, à cette époque, il était "interdit d'interdire", et surtout, les gens "rêvaient debout en dansant nus dans les champs" ...sur des musiques psychédéliques !"
Son frère l'a installé au piano, et il a joué avec Charlie Watts à la batterie, Bil Wyman à la basse et deux rastas de passage aux percussions. Keith Richard s'est penché sur sa guitare...
Pour cette nouvelle aventure musicale, Antoine Hervé s’est entouré de ses fidèles complices, François Moutin et Philippe Pipon Garcia. Un trio qui, dit-il, lui offre un espace de liberté parfait. La romancière Célia Houdard quant à elle décrit le résultat comme :" un album sous influence, façon Cassavetes. Dopé et électrisé par un long shoot musical et toute une époque qu'on injecterait ici en intraveineuse. Un piano, une contrebasse et une batterie, et des musiciens au sommet de leur art. C'est tout. Vous verrez l'effet musical est intense : on entend à la fois les tubes et leur version rêvée."
Effectivement ne vous attendez pas à entendre une reprise fidèle des chansons des Stones, pour la plupart des tubes connus comme vous pouvez le voir dans la liste des douze titres. Pas question pour le pianiste de faire un "cover", mais ici de faire évoluer les mélodies grâce à l'émotion qu'elles lui engendre. Une émotion bien sûr personnelle, mais que l'on peut partager avec lui, particulièrement si l'on a vécu ses années là. Pour les plus connues.... Les basses frappent si forts dans "Cant'you hear me knocking" qu'il faudrait être sourd pour ne pas se laisser porter par le rythme, "Honky tonk women" donne aux trois musiciens un tel blues qu'il se transmet dans leur musique, l"Angie" n'est pas à un simple slow, mais reflète en elle l'ambiance d'une ballade nocturne, alors que "I can't get no satisfaction", où les musiciens se laissent aller à crier " hey hey hey" portent les errances noctambules et nous y entraînent avec eux. Difficile de reconnaître "Sympathy for the devil" dont ce "diable" de pianiste a tellement enrichi les harmonies, "Ruby Tuesday" dont le début tient plus de la ballade, prend ensuite une liberté qui la rend inqualifiable. "Pain't it black" prend aussi des détours très inattendus, et le son de la contrebasse de Moutin nous laisse imaginer une guitare d'un monde lointain, éloigné tant par l'espace que le temps. Titre d'ailleurs qui clôt cet album en nous ramenant sur terre avec l'impression d'avoir vécu un voyage près à ce poursuivre, pulsé par une musique à la fois nostalgique de son passé et optimiste sur son avenir, tant les mélodies sont illuminées de nouvelles couleurs musicales qui ouvrent l'imagination. Vous pourrez écouter le titre "As tear goes by" dans une vidéo plus bas dans cette page, un blues qui tient aussi du rêve.
Votre disque s’appelle "Complètement Stones", considérez-vous votre démarche de vous inspirer de la musique des Rolling Stones comme un peu « stone » alors que ceux-ci se produisent toujours et sont-ils au courant de ce disque , avez-vous gardé un quelconque contact puisque vous avez eu l’occasion de le rencontré lorsque vous étiez petit et que
Mick Jagger connaissait votre frère  ?
Complètement Stones veut dire "complètement basé sur les chansons des Stones". C'est ce qu'on appelle un album-concept je crois... Bien sûr, le jeu de mots est inévitable, quand je repense à cette époque où pas mal de gens étaient "complètement stone" autour de moi, mais cette fois-ci à l'aide de "produits dérivés" si vous voyez ce que je veux dire..!
Mon frère Jean-Pierre, grâce à qui j'avais débuté le piano à huit ans, voulait que je fasse du rock, pas du jazz ou du classique. Alors il m'a emmené au studio de Pathé-Marconi à Boulogne-Billancourt faire un boeuf avec Les Rolling Stones quand j'avais quatorze ans.
C'était impressionnant bien sûr, d'autant plus qu'il voulait que je leur écrive une chanson, là, tout de suite ! Euuhh.... J'avais un frère bien rêveur, mais c'était sympa de délirer avec lui, la vie prenait un relief complètement différent, pour mémoire, à cette époque, il était "interdit d'interdire", et surtout, les gens "rêvaient debout en dansant nus dans les champs" ...sur des musiques psychédéliques !
Est-ce aussi « stone » parce que actuellement les musiciens de jazz se tournent plus vers la musique classique ou standard du jazz que le rock, même si l’auteur du livret explique que « la musique rock, ce n’était pas vraiment votre truc, l’esprit rock, lui … cette liberté. Il n’y a
rien de plus beau
"  et que finalement on reste bien dans le jazz ?
J'ai mon propre style, je l'incarne et ne me glisse dans la peau de personne d'autre.
Ce qui m'attire, ce sont les mélodies, et ce que je peux en faire. Je suis un alchimiste de la mélodie. De plus, lorsque cette mélodie est archi-connue, la transformation est encore plus excitante parce que le public part d'un point de repère connu, et on fait le voyage ensemble vers mon propre univers musical. Je suis un metteur en scène de la mélodie, tout comme d'autres mettent en scène un Opéra de Mozart avec les chanteurs habillés en costume-cravatte et tailleur-talon aiguille évoluant dans un hôtel moderne...
Vous avez 55 ans, et vous avez changé de look ( méconnaissable sur la photo du trio ! ) , certains pourraient se demander effectivement si vous êtes devenu 'stone'  ( sorte de crise de la cinquantaine) avec une inspiration qui prend racine dans ce que nos parents appelaient «  la musique de jeunes »… avez-vous la nostalgie de cette époque , à la fois parce que c’est celle de votre jeunesse et que le rock disparaît peu à peu au aujourd’hui comme ce fut le cas du jazz, et fait mesurer que l’on est «  d’une autre époque » , une époque plus libre peut-être … ?
Je me suis laissé pousser la barbe en me disant que ce serait amusant de changer un peu de look, et que ce serait moins de boulot...raté! (en ce qui concerne ce dernier point). La nostalgie d'une époque ? pas vraiment, certaines choses étaient mieux avant, effectivement, mais c'est toujours l'avenir qui m'intéresse, les choses à venir, qui sont en réalité déjà le présent. J'aime cette pensée zen que l'instant est toujours parfait.
Ce disque est d’abord un hommage à votre frère disparu qui était fan de cette musique, avez-vous essayé dans votre jeunesse de la convertir au jazz en jazzifiant déjà la musique de ce groupe ou autre groupe rock, et qu’en pensait-il , il aurait d’ailleurs peut-être pu vous accompagné de sa batterie…?
Jean-Pierre avait la foi dans le Rock & Roll pur. "Jazzifier" ne l'intéressait pas. Quand j'avais quinze ans, après sa disparition, c'était l'explosion du jazzrock et des musiques du monde.  J'ai beaucoup aimé ça, on commençait à peine à s'intéresser à ce que faisaient les autres, à s'ouvrir aux autres cultures.
Vous avez choisi d’enregistrer ce disque avec François Moutin et Philippe « pipon » Garcia. , pouvez–vous les présenter brièvement et votre parcours ensemble ?
Ma collaboration avec François Moutin remonte à l'ONJ 87-89. Il joue sur pratiquement tous mes disques. La découverte de Philippe "Pipon" Garcia est plus récente et apporte de la nouveauté. C'est un batteur extraordinaire, et ça change un peu mon tandem Moutin-Moutin qui est excellent, mais avec qui la collaboration n'est pas pour autant terminée.
Pourquoi avez-vous choisi de vous limiter à ces instruments ?
Je suis très à l'aise dans la formule piano-basse-batterie. Nombre impair. C'est, pour moi, un équilibre parfait en plus d'être un espace de liberté et de dialogue.
Vous avez tenu à ce que votre livret soit écrit par Célia Houdard, notamment lauréate du prix Henri de Régnier de l’académie française en 2008 pour son premier roman , considérez -vous que cette époque de votre vie est un peu comme un roman ?
Certes, c'est le cas pour chacun d'entre nous. Chaque vie est un roman. ll ne manque que le talent d'une plume pour mettre des mots dessus ! En la personne de Celia, que je connais depuis toujours, je suis comblé.
On trouve nombreux tubes des stones dans votre disque : Angie, Honky Tonk women, I can’ get no Satisfaction , Paint it black, mais les chansons des Rolling Stones sont nombreuses à être devenues des tubes, comment avez-vous choisi les titres , certains étaient-ils plus évident que d’autres ?
Je joue les mélodies au piano, et quand je trouve une (bonne) idée musicale, je mets le titre de côté dans ma liste. Je fais "mijoter", évoluer musicalement ces idées, puis je fais un choix final.
Généralement, mes premiers choix sont tous validés.
Comment vivez-vous le fait de vous mettre un peu dans  la peau des Stones , avec sans doute un peu plus de sagesse et comment avez-vous préparé ce disque ? Quelles erreurs ne vouliez surtout pas faire et à l’inverse qu’est-ce qui vous tenait à cœur  ? Certaines improvisations
vous sont-elles venus plus naturellement que d’autres ?
Je ne voulais surtout pas faire un "cover". D'où l'idée de ne pas utiliser de guitare ou de chanteur-chanteuse sur l'album. L'improvisation a toujours été mon mode d'expression naturel, mais il est vrai que parfois, ça vient plus facilement. La charge émotionnelle de ces musiques que j'entendais en boucle quand j'étais enfant a sans doute fait le reste, en tout cas c'était le but !
Vous donnerez bientôt plusieurs concerts, avez-vous un quelconque trac particulier à l’idée de présenter cette musique très connue  en direct à un public ?
Je ressens une excitation, une envie de donner le meilleur de moi-même, de gérer au mieux mon énergie, de donner tout ce que je peux au public. Le plaisir est tel, qu'il ne reste que très peu de place pour le trac. Un léger chatouillement furtif, peut-être ?
A noter que des concerts de présentation de ce disque ont lieu :
Mercredi 8 avril 2015 à 21h au Petit Journal Montparnasse - Paris
Vendredi 10 et samedi 11 avril à 21 h au théâtre Jean Vilar - Suresnes
avec en invitée Isabelle Poinloup, chant que vous pouvez voir sous la vidéo de "As tears goes by", dans la vidéo du Teaser du Spectacle, mais attention cela ne correspond donc pas exactement au disque

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Nouvel Album - Antoine Hervé Complètement Stones - As Tears Go By
Teaser du nouveau spectacle "LIVE" d'Antoine Hervé "Complètement Stones". Les compositions des Stones revisitées avec Isabelle Poinloup chant, François Moutin contrebasse et Philippe "Pipon" Garcia batterie
( et donc différent de l'Album qui est uniquement instrumental)

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