Honneur au piano au Théâtre de Cornouaille QUIMPER
Le
programme de la saison 2011-2012 du Théâtre de Cornouaille
comporte nombreux rendez-vous où le piano sera particulièrement
à l'honneur et cela dans tous les styles musicaux : de
la musique baroque à la musique contemporaine, sans oublier
le jazz avec notamment les pianistes Yaron Herman et Roberto Fonseca,
deux événements pianistiques à ne pas manquer
!
Autres événements pianistiques au théâtre
de Cornouaille cette année : la nouvelle série "Piano
solo", où il sera rendu honneur à ce qui
y est considéré comme le plus incontournable des
instruments à corde, magnifié ici par une programmation
éclectique, de haute tenue musicale. Pour faire partager
ces moments singuliers, cinq jeunes pianistes, au talent déjà
confirmé par un début de carrière épinglé
de nombreuses distinctions, vont déployer maîtrise
technique et sensibilité au service des plus grands compositeurs :
David Kadouch, Vanessa Wagner, Bertrand Chamayou, Alexandre Tharaud
et Aurélien Richard. Et les gourmands sont prévenus
: ces concerts seront précédés d'une dégustation
d'un excellent chocolat chaud, la formule déjà testée
l'année dernière ayant fait de nombreux adeptes
!
Le dernier pianiste de cette série
Aurélien Richard, originaire de Brest, est associé
depuis 2010 à différents projets présentés
au Théâtre de Cornouaille et cette année il
réalisera également une création originale
en 7 conférences - concerts sur l'histoire de la musique
occidentale, accompagné de divers intervenants dont de
talentueux musiciens qui joueront des oeuvres représentatives
dans leur intégralité. Ce projet de cycle de conférences-concerts
d'Aurélien Richard s'appuie sur une demande de plus en
plus grande de la part du public de la musique classique et contemporaine
d'éléments de compréhension, de clefs d'écoute
concernant aussi bien les oeuvres-phares de l'histoire de la musique
que les oeuvres plus rares ou exigeantes.
Aurélien Richard a bien voulu répondre à
quelques questions pour nous en dire plus sur son projet, ainsi
que son concert piano solo et toutes ses activités car
il est aussi chef de chant, compositeur et chorégraphe
! Vous pourrez également découvrir plus bas dans
cette page le programme de tous les occasions d'entendre des pianistes
au théâtre de Cornouaille.
Vous
êtes associé à plusieurs projets Théâtre
de Quimper depuis l'année dernière et cette année
vous serez responsable en outre d'autres projets , dans quelles
circonstances avez-vous été associé à
tous ces projets ?
Je suis associé aux projets de Benjamin Lazar dans lesquels
j'ai officié depuis l'année dernière en tant
que pianiste, organiste et chef de chant. Je connaissais aussi
Franck Becker, directeur du théâtre de Cornouailles,
du temps où il exerçait pour les Scènes du
Jura, où j'ai joué un spectacle intitulé
" O Carmen " (disponible en DVD chez la COPAT). Mon
partenariat avec Quimper repose donc avant tout sur une histoire
d'amitié et de fidélité à ces deux
personnes et à leur travail respectif. Ceci dit, il est
vrai que pour le projet des sept conférences-concerts autour
de la musique occidentale (que j'ai proposé il y a moins
d'un an à Franck Becker), le théâtre m'offre
l'opportunité d'une production déléguée,
ce qui permet un partenariat " serré " et une
vraie inscription de mon travail personnel sur Quimper et plus
largement sur le Finistère. J'aime en effet travailler
en équipe et ce, depuis longtemps, car en tant que pianiste,
je suis souvent confronté au travail en solo, et cela peut
me peser parfois. L'opportunité de pouvoir discuter et
échanger des points de vue différents sur les oeuvres
et les projets est forcément un atout majeur ! Enfin, je
suis natif de Brest, et il m'est donc fort agréable de
pouvoir renouer avec ma région d'origine, ses habitants,
et pouvoir y travailler de façon plus " détendue
", peut-être, qu'à Paris où j'ai mes
" quartiers ".
Avec le théâtre de Cornouaille, nous avons à
coeur de proposer au public le plus large qui soit un objet
de sensibilisation à la musique, avec des intervenants
de talent et de la musique jouée en intégralité..
J'ai eu la chance de pouvoir travailler avec deux pianistes et
analystes extraordinaires, Charles Rosen et Pierre-Laurent Aimard,
qui m'ont appris lors de ces conférences-concerts (que
je donne depuis mes dix-huit ans, vous dire que cette forme d'échange
avec le public me fascine et m'importe au plus haut point !) à
ne pas surcharger les auditeurs d'informations mais à les
accompagner de façon claire au travers des oeuvres,
à l'aide d'outils simples mais précis, et de leur
offrir la musique telle quelle, librement, sans ostentation il
s'agit d'embrasser plus de cinq siècles de musique en proposant
sept rendez-vous au public.
Comment se déroulera de cycle de
sept conférences-concerts ?
Chacun de ces moments revêtira une forme particulière,
en adéquation avec l'époque ou le mouvement musical
qu'il se propose de couvrir. Ainsi, de l'âge baroque à
la musique contemporaine, plusieurs musiciens, analystes, cinéastes,
chorégraphes ou compositeurs vont donner à entendre
leur parole, leur position, leur interprétation de ces
courants musicaux, et proposer des clés de lecture et de
compréhension au public. Etayé de larges commentaires
mais en laissant toujours la musique en live au premier plan au
travers d'extraits puis de l'intégralité des pièces,
l'objectif de ces conférences-concerts est de faire entendre
la musique " différemment " à un public
d'initiés ou non.
Nous avons notamment mis en place un système de mots-clés
(définitions d' "objets musicaux ", par exemple
le madrigal, l'ornementation, la forme sonate, la fugue, le canon,
le lied, la Klangfarbenmelodie, la série, le sérialisme,
le work in progress...) que nous notons à l'intérieur
de la feuille de salle en même temps que les oeuvres
proposées et qui seront explicitées par l'équipe
au plateau. Des moments de discussion seront aussi proposés
au public, non plus forcément à la fin de la conférence-concert
comme on le fait souvent, mais inclus dans la forme de celle-ci,
permettant une approche plus humaine et interactive.
Enfin, j'ai insisté beaucoup à ce que chaque moment
puisse avoir son identité propre : ainsi, le premier prendra
la forme d'un récital poétique, le second celle
d'un récital de piano, le troisième celle d'un concert
de musique de chambre, le quatrième celle d'un ciné-concert,
le cinquième celle d'un récital de lieder et de
mélodies, le sixième celle d'une déambulation
à travers différentes installations sonores et visuelles,
la septième enfin celle d'un concert à deux pianos.
La fonction du commentaire dans chacun de ces objets sera démultipliée
par la pluralité de points de vue, humains ou techniques
: à la fois l'interprète, l'analyste, le compositeur,
l' "artiste " donc, le public bien sûr mais aussi
les sources audio (écoute de versions " de référence
"), les sources iconographiques ou vidéo (documentaires
ou filmiques)... Un cycle où nous essaierons donc d'être
non pas exhaustifs (ce qui serait difficile sur un format d'une
heure vingt à chaque rendez-vous), mais les plus ouverts
possible pour faire partager au public notre passion pour ces
courants de pensée musicale. J'ai la chance d'être
extrêmement bien entouré pour honorer cette tâche,
avec notamment Vanessa Wagner, Brigitte François-Sappey,
Oscar Strasnoy, Benjamin Lazar et bien d'autres...
Ce cycle de conférence est-il à
votre avis accessible à de jeunes enfants ou d'adolescents
ou bien ne s'adresse-t-il qu'à des adultes ? Vous-même
comment aviez-vous vécu la découverte des différentes
période de la musique classique lorsque vous étiez
enfant ?
Il est dédié davantage aux adultes, même
si les enfants et adolescents sont les bienvenus. Mais pour moi,
cela n'a pas d'importance. J'ai moi-même, très petit,
assisté à de nombreux concerts et spectacles où
je ne comprenais pas ce qui s'y tramait, ou si peu, mais de ce
" peu " et de ces incompréhensions est née
l'envie de découvrir davantage, de connaître. Et
puis, il faut parfois être un peu perdu pour être
captif, d'un seul coup, à tout un univers que l'on ne pensait
pas fait pour soi. Pour l'opéra ou la danse contemporaine,
j'ai mis du temps à apprécier nombre de propositions,
et à force d'écouter, de voir, et d'accepter que
les choses ne tombent pas toujours sous le sens, qu'elles peuvent
vous échapper et que c'est aussi bien comme cela parfois,
alors des portes se sont ouvertes. C'est comme cela qu'en-dehors
de mon activité de pianiste-compositeur, je suis aussi
devenu chef de chant pour l'opéra et musicien et chorégraphe
pour la danse.
Avez-vous eu déjà l'occasion
de réaliser un tel cycle ?
Comme je le disais précédemment, ce cycle est
une proposition unique, pensée pour Quimper. Ceci dit,
J'ai donné à maintes occasions un projet similaire,
qui s'appelait " les concerts commentés ",
et qui s'attachait à la même préoccupation
: donner des outils de compréhension et d'écoute
mais par le biais de l'interprète et du compositeur. La
seule différence, de taille ceci dit, est qu'il s'attachait
à expliciter une forme musicale différente à
chaque concert. Par exemple, l'un traitait de la fugue ; ainsi,
nous pouvions nous attacher à la naissance et l'évolution
de cette forme très particulière à travers
les époques. D'autres ont traité la passacaille,
la forme sonate, le leitmotiv, le lied... Ce projet a tourné
entre 2005 et 2009.
Avez-vous une ou deux périodes
de prédilection dans votre répertoire personnel
?
Oh non, surtout pas ! Pas de périodes de prédilection
! Par contre, il m'arrive de m'attacher fortement à l'écriture
d'un compositeur pendant des mois, pour m'immerger complètement
dans son univers. Cela m'est arrivé pour Poulenc quand
j'étais très jeune, puis Purcell ensuite, Rameau...
Je détestais Schubert jusqu'à ce que je trouve des
clés me permettant d'entrer plus avant dans son oeuvre,
et c'est un pur bonheur aujourd'hui de le jouer ! J'ai été
aussi fasciné très jeune par la musique baroque,
ce pourquoi j'ai voulu apprendre aussi à jouer du clavecin.
Et puis, j'ai toujours voulu créer de la musique. Quand
ce n'était pas mes propres pièces, j'en commandais
à d'autres compositeurs ou amis ! C'est ainsi que j'ai
joué Anthony Girard, Valery Arzoumanov et bien d'autres
dès mes onze-douze ans...
Vous donnerez aussi un concert dans le
cycle "Piano solo" du théâtre de
Cornouaille, pouvez-vous présenté brièvement
le programme que vous avez choisi ?
J'ai décidé d'interpréter lors de mon récital
des pièces que je ne jouerai pas lors des conférences-concerts,
autour de la notion de répétition dans la musique
: la Chaconne de Bach transcrite par Busoni, le Carnaval de Vienne
de Schumann, Dans les brumes de Janacek et la Sonate de Tüür.
On trouve fréquemment chez nombre de compositeurs le recours
à une formule répétée. Ainsi, Bach
utilise dans sa Chaconne une seule et même phrase qu'il
répète et varie. De son côté, Robert
Schumann, dans son Carnaval de Vienne de 1839, emploie la forme
du rondo, avec la réitération d'un couplet très
orchestral. Dans les brumes de Leo Janácek, ces réitérations
permettent de faire surgir de nombreux passages dramatiques.
Enfin, Erkki-Sven Tüür, en 1985, écrit une Sonatetotalement
dédiée aux mélodies, nappes et
rythmes répétitifs, avec une intensité maximale
dans l'expression et l'émotion.
Quels sont les principaux professeurs
qui ont contribué à votre formation et quels souvenirs
importants vous ont-ils laissés ?
J'ai commencé à apprendre le piano avec des professeurs
très gentils, mais très mauvais. Il a fallu, après
l'obtention de tous mes prix de piano, tout reprendre du début
tant ils m'avaient mal " démarré " ! J'ai
failli tout arrêter jusqu'au jour où j'ai rencontré
Eliane Richepin qui, même si sa technique n'était
pas parfaite, m'a donné énormément de confiance
pour mettre de côté mes facilités et travailler
d'arrache-pied ! Jacqueline Robin m'a aussi grandement apporté
pour la technique et le respect du texte. Plus tard, travailler
avec les professeurs du Conservatoire Tchaïkovski de Moscou
a été le déclencheur de ma volonté
de faire quelque chose de mes dix doigts ! ;-) Ensuite, cela n'a
été que du bonheur, avec la rencontre de Charles
Rosen, de Pierre-Laurent Aimard et de Michaël Levinas, qui
ont su allier chez moi le plaisir du jeu physique, sensible et
analytique. Et puis, bien sûr (et sans eux, je ne serai
pas le musicien que je suis) la rencontre avec les compositeurs
fut primordiale : Thierry de Mey, Steve Reich, Anthony Girard,
Chrystel Marchand, Miroslav Srnka et récemment Pascal Dusapin
et Oscar Strasnoy...
Avez-vous contribué à la
sélection des autres pianistes invités dans le cadre
du cycle "Piano solo" du Théatre de Cornouaille
?
C'est Franck Becker et son équipe qui ont choisi d'inviter
mes collègues. A part Vanessa Wagner, car comme je l'invitais
à participer à mon projet de conférences-concerts
pour le volet contemporain, il nous paraissait important de l'entendre
à Quimper dans d'autres répertoires qu'elle sait
également divinement jouer ! Je suis très heureux
de cette invitation, car elle est, selon moi, une des personnalités
musicales les plus attachantes du moment. J'ai gardé un
immense souvenir du concert que nous avions partagé il
y a quelques années au festival Automne en Normandie autour
des Vingt Regards sur l'Enfant-Jésus d'Olivier Messiaen.
Sinon, ce sont des pianistes que j'estime énormément.
Mais s'il y en a un que je trouve profondément génial,
c'est David Kadouch que j'ai découvert il n'y a pas longtemps
et qui a une intelligence musicale et un tempérament authentique
: il faut aller l'entendre !
Vous êtes également compositeur,
et écrivez principalement pour la danse et le cinéma
et vous avez également composé un cycle d'Études
pour piano dédié à Vanessa Wagner et Florent
Boffard...
En tant que compositeur, j'en ai eu vite assez, très
jeune, d'écrire pour le tiroir. Je n'ai recommencé
à composer que quand des commandes m'ont été
passées, et celles-ci sont venues, au début, du
milieu de la danse. Le cinéma s'est greffé par-dessus
(pas le cinéma commercial, car j'ai vite refusé
certaines visions étriquées de la musique, et de
faire ce que j'appelle de la " vignette " sonore). Et
puis, Catherine Millet m'a décerné lors du festival
Côté Court de Pantin 2005 le Prix de la meilleure
création sonore pour un film laotien de Kiyé Luang,
du coup mon rythme de composition s'est accéléré.
Depuis 2007, j'ai écrit plus d'une vingtaine de pièces,
destinées à la danse ou à des musiciens seuls.
Cela peut aller de la simple bande-son jusqu'à des projets
avec musiciens en direct, électronique musicale alliée,
comme pour les projets de David Wampach, Alban Richard, Gaël
Sesboüé ou bientôt Julia Cima.
Sinon, j'ai commencé en 2007 un livre d'études pour
piano que je dédie à Vanessa Wagner (dont elle jouera
des extraits lors de la dernière conférence-concert
à Quimper en mars 2012) et un opéra est en cours
d'écriture pour une création en octobre 2013.
En règle générale
qu'est-ce qui vous tient le plus à coeur dans votre
interprétation et comment travaillez-vous ?
J'ai toujours à peu près le même fonctionnement
de travail. Pour monter une pièce, je commence par la lire,
et je ne la joue que quand j'en ai opéré l'analyse
complète et que j'ai circonscrit ses problématiques
structurelles, émotionnelles, techniques et de langage.
Je travaille énormément à la table (chez
moi ou dans les trains qui sont très propices au "
défrichage " quand je suis en tournée), beaucoup
plus qu'à l'instrument lui-même. Ensuite, je "
monte " la pièce de façon assez traditionnelle,
mesure par mesure, page par page. Comme auparavant, j'ai embrassé
l'oeuvre dans sa globalité, je travaille au piano de
façon hyper-linéaire. Ensuite, quand tout cela est
fait, je ne retouche que très peu le piano, mais relis
intensément la pièce, jusqu'au concert. Je n'en
fais finalement qu'un filage lors de la générale.
Mais certaines oeuvres (et c'est tout l'intérêt
de ce travail) demandent une autre approche, ne se laissent pas
facilement " encadrer ". Après, chacun sa méthodologie
et ses moyens ! Malheureusement, il m'arrive de devoir compresser
les périodes " à la table ", car certains
engagements arrivent tard, ou il m'arrive de manquer du temps
que j'aimerais embrasser pour permettre de bâtir cet échafaudage
complexe.
Vous êtes également chorégraphe
et chef de chant, qu'est-ce qui vous a conduit dans votre parcours
à faire aussi ces activités et comment les conciliez-vous
toutes ?
Assez bien, heureusement ! ;-) Plus sérieusement, et
comme vous l'avez certainement remarqué lors de cet entretien,
je suis dans ce métier parce que je suis fasciné
par des écritures, par l'écriture en général.
Pour moi, l'espace de la partition et du plateau sont des endroits
possibles de déploiement de l'écriture. Travaillant
énormément avec des danseurs de par mon activité
de compositeur à la base, je me suis rendu compte des possibilités
de croisements de nos outils compositionnels, qui ne sont pas
bien différents. Du coup, l'idée m'est venue d'écrire
des pièces pour des musiciens et des danseurs, ou pour
des danseurs uniquement. Collaborant avec une notatrice Laban,
Christine Caradec, je développe depuis quelques années
l'écriture de partitions " croisées "
entre le vocabulaire de la musique et de la danse. Il ne s'agit
pas de mettre en place une nouvelle et énième notation,
mais plutôt de confronter nos outils de musiciens et de
danseurs et de composer ensemble avec des bases structurelles
et des questionnements communs. C'est ainsi que ma pièce
" Hoketus ", pour un danseur et un musicien, est née
en 2009, au CDC de Toulouse grâce à la Fondation
Cartier puis à la MC2 de Grenoble et au Centre national
de la danse. La prochaine, " Noces-quatuor ", que j'ai
mise en chantier depuis 2007, sera créée début
2013. C'est vous dire quel temps il faut à certaines pièces
pour éclore, entre celui consacré à la composition,
celui dédié à la passation au plateau et
de sa réappropriation par les danseurs et les musiciens,
et bien sûr les conditions de production parfois fort longues
de pièces exigeantes.
Quant à ma casquette de chef de chant, je l'avais quasiment
quittée lors de mon départ de l'Opéra de
Paris il y a quelques années, et le fait d'être rappelé
pour coacher les solistes et suivre toute l'aventure de l'opéra
" Cachafaz " d'Oscar Strasnoy, jusqu'au plateau,
m'a redonné goût à ce métier, grâce
à Benjamin Lazar, à l'ensemble 2E2M et à
la musique d'Oscar bien sûr !
Donc, comme vous le voyez, je n'ai pas le temps de m'ennuyer et
je ne m'en plains pas. J'ai toujours eu besoin d'énormément
travailler et de participer à différentes aventures,
de rencontrer d'autres artistes, et le public bien sûr.
Toutes ces activités permettent mon équilibre et
le fait de beaucoup voyager permet une plus grande vivacité
et liberté créatrice.
Vous allez bientôt enregistrer les
pièces pour piano seul de Chrystel Marchand pour le label
Skarbo et le Paradis perdu de Théodore Dubois pour le label
Glossa, pouvez-vous les présenter brièvement ainsi
que votre ensemble Liminal ?
Le Palazzetto Bru Zane à Venise, qui s'occupe de promouvoir
la musique romantique française, a mis en place tout un
programme destiné à réhabiliter le travail
du compositeur Théodore Dubois, notamment son oratorio
intitulé " le Paradis perdu ". Geoffroy Jourdain,
directeur artistique du projet, m'a proposé de venir participer
en tant que pianiste et chef de chant à l'aventure, avec
les Cris de Paris et les Siècles. Quant au disque de Chrystel
Marchand, j'ai hâte de pouvoir le promouvoir, car Chrystel
écrit une musique très fine et sensible, que malheureusement
peu de personnes connaissent, mais je suis sûr que cette
situation peut changer !
Liminal, c'est juste comme une plate-forme qui circonscrirait
toutes mes activités en tant que concepteur de projet,
aussi bien ceux touchant à mon activité de compositeur
que de chorégraphe (il y a aussi une rubrique en ligne
sur mon site, s'y rapportant). J'ai choisi ce nom en lisant les
écrits du compositeur Gérard Grisey qui proposait
le nom de " musique liminale " pour sa musique ainsi
que pour celles de Tristan Murail et d'autres compositeurs "
spectraux ". Cela vient du mot " limen ", qui veut
dire seuil. J'ai ainsi intitulé une performance qui s'est
tenue à la Ménagerie de verre en 2010, avec 30 performers.
L'idée de seuil, comme celle de rhizome, m'anime énormément
pour composer. Mais ceci pourrait faire l'objet d'une autre interview,
je m'arrêterai donc ici pour l'instant
Extrait du Programme du Théâtre de Cornouaille
( par ordre chronologique)
David
Kadouch
Le 16 octobre à 17H
Sur la scène du Metropolitan Hall de New York à
treize ans, révélation Jeune talent des Victoires
de la musique classique en 2010, Jeune artiste de l'année
aux Classical music awards 2011, David Kadouch joue de son piano
pleinement et illumine ses interprétations avec un naturel
confondant et une grande élégance.
Pour ce premier Piano solo de la saison, David Kadouch voyage
dans les époques, les styles et les approches pianistiques.
Avec Haydn tout d'abord, à la découverte de
ses Variations si pudiques, mélancoliques et profondes.
Avec Beethoven ensuite, à l'écoute de sa Colère
pour un sou perdu. Avec la merveilleuse Sonate réminiscence
de Medtner, dernier représentant des pianistes-compositeurs
post-romantiques. Et enfin, il termine par une promenade musicale
au milieu des Tableaux d'une exposition de Moussorgski.
Joseph Haydn (1732-1809) - Variations en fa mineur
(Hoh.XVII.6)
Ludwig van Beethoven (1770-1827)
Rondo en sol majeur opus 129
Nikolaï KarLovitch Medtner (1879-1951)
Sonata Reminiscenza en la mineur
Modeste Petrovitch Moussorgski (1839-1881)
Les Tableaux d'une exposition
cliquez
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Âges du baroque (cycle
L'histoire de la musique occidentale)
Le 17 octobre à 19H
oeuvres de William Byrd, John Dowland, Girolamo Frescobaldi, Giulio
Caccini, Claudio Monteverdi,
Henry Purcell, Jean-Philippe Rameau, François Couperin,
Johann Sebastian Bach
notions ou mots-clefs
Le Fitzwilliam's Virginal Book, le madrigal, la monodie, l'opéra,
le récitatif et l'aria, le ground, la tragédie lyrique,
la cantate, l'ornement, l'agrément, la suite, la partita
Avec Marc Mauillon, baryton ; Benjamin Lazar, récitant
; Aurélien Richard, claveciniste, pianiste et commentaire
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ici pour en savoir plus et réserver pour le cycle entier
(35 euros)
Samedi
5 novembre 2011 à 20H
Yaron Herman trio ( piano, contrebasse, batterie)
Vous souvenez-vous de ce petit animal étonnant et malicieux
qui entraîne alice dans une chute vertigineuse au Pays des
merveilles ?
Le Wonderland de Yaron
Herman, c'est la musique e t son piano.
iconoclaste et surdoué, ce jeune virtuose s'amuse avec
son instrument, avec son trio et met la musique en liesse. renversant
!
Né en 1981 à Tel-Aviv, Yaron Herman se destinait
à une brillante carrière de basketteur. Une blessure
au genou en décida autrement, laissant s'échapper
ses rêves de NBA. Il commence alors le piano à l'âge
de seize ans grâce à une méthode révolutionnaire
basée sur la philosophie et les mathématiques. Quasiment
inconnu il y a encore cinq ans, révélation des Victoires
du jazz en 2008, il est considéré aujourd'hui comme
l'un des meilleurs pianistes de la nouvelle génération.
Follow the white rabbit nous dit Yaron Herman en guise d'invitation
au voyage. Et quel voyage ! Sans concession aucune, le pianiste
sait abolir la loi des genres, aux frontières du jazz,
de l'improvisation, de la musique pop et du contrepoint classique.
Sa musique est décomplexée, son univers plein de
fraîcheur et d'aventures.
Son trio piano, contrebasse et bat terie réinvente un paysage
merveilleux, synthèse inattendue de Radiohead à
Nirvana, en passant par les classiques de Walt Disney ou les standards
du folklore israélien. Donnant libre cours à son
inspiration et à des compositions captivantes, le trio
assimile brillamment toutes les influences, toutes les énergies,
tous les terrains de jeu de son époque. Un vrai tour de
magie !
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Dimanche
13 Novembre 2011 à 17H
Vanessa Wagner
Une sensibilité à fleur de peau doublée d'un
patronyme prédestiné, Vanessa
Wagner aime voyager à travers un vaste répertoire,
du piano forte qu'elle pratique avec générosité,
jusqu'à la musique de notre temps. Un jeu fluide et élégant,
des choix artistiques exigeants et éclectiques, font de
cette jeune interprète, une musicienne singulière
et multi récompensée.
Sur dix- huit sonates de Mozart véritablement achevées,
la très populaire Sonate K330 appartient à celles
dites de la maturité, tant elle étonne par sa limpidité.
Avec les Impromptus
D899, la pianiste exprime toute la richesse, les infinies nuances
et la subtilité de l'univers de
Schubert. Estampes est sans doute la première oeuvre pianistique
majeure de Debussy, repré-
sentative de son style. Webern en 1936, puis Murail en 1993, donnent
une autre vision des
pièces musicales du XXe siècle.
Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791) - Sonate K330
Anton Webern (1883-1945) - Variations opus 27
Claude Debussy(1862-1918) - Estampes
Tristan Murail (1947) - La Mandragore
Franz Schubert (1797-1828) - Quatre impromptus D899
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Le style classique(cycle
l'histoire de la musique occidentale)
Le 14 novembre à 19H
oeuvres de Joseph Haydn, Wolfgang Amadeus Mozart, Ludwig van
Beethoven
notions ou mots-clefs
Le style galant, le style sensible, le « Sturm und Drang
», la forme sonate, le pianoforte, la fantaisie, la variation,
la symphonie, le menuet, le scherzo, le trio, l'Empfindsamkeit
Avec Aurélien Richard, pianiste et commentaire
Dimanche
11 décembre 2011 à 17H
Bertrand Chamayou
Récompensé par une Victoire de la musique en 2006,
Bertrand Chamayou
reçoit en 2011, une Victoire de la musique classique comme
soliste instrumental de l'année. Une curiosité insatiable,
un piano vivant et inventif, il est devenu l'un des plus remarquables
pianistes français de sa génération. Doté
d'un très vaste répertoire, il puise dans les siècles
avec une aisance déconcertante.
Sur les notes de Mendelssohn, Ber trand Chamayou met en valeur
le jeu sensible du génie du compositeur, un « préromantique
tardif », à qui il a consacré un album. Au
bord d'une source, Franz Liszt affirme son style, aussi virtuose
que poétique. Délicate et sensuelle, la musique
du Prélude choral et fugue de César Franck exprime
une grande maîtrise de la registration, d'un musicien influent
et mille fois copié. Les Cloches de Las Palmas de Saint-Saënsrésonnent
dans ce XXe siècle naissant.
Félix MendelssoHn (1809-1847) - Auf Flügeln des Gesanges
Franz Liszt (1811-1886) - Au bord d'une source, Vallée
d'Obermann, Venezia e Napoli (gondoliera, canzone, tarantella)
César Franck (1822-1890) - Prélude choral et fugue
Camille Saint-SaënS (1835-1921) - Les Cloches de Las Palmas,
étude en forme de valse
cliquez
ici pour en savoir plus et réserver
Une génération romantique
(cycle l'histoire de la musique
occidentale)
Le 12 décembre à 19H
oeuvres de Franz Liszt, Richard Wagner, Gustav Mahler, Alexandre
Scriabine, Serge Rachmaninov
notions ou mots-clefs
Le chromatisme, l'atonalité, le leitmotiv, le poème
symphonique, la polyrythmie
Avec Xavier Baert, commentaire ; Aurélien Richard, pianiste
et commentaire
Crépuscule du romantisme(cycle
l'histoire de la musique occidentale)
Le 9 janvier 2011 à 19H
oeuvreS de Franz Schubert, Frédéric Chopin,
Félix Mendelssohn, Robert Schumann, Franz Liszt, Johannes
Brahms
notions ou mots-clefs
La sonate, le rondo, la pièce de caractère, le lied,
le nocturne, le bel canto, la musique de salon, le récital
Avec Brigitte François-Sappey, commentaire ; Guillaume
Becker, altiste ; Aurélien Richard, pianiste
Dimanche
5 février 2011 à 17h
Aurélien Richard, piano solo
Aurélien Richard a été chef de chant à
l'Opéra National de Paris. Concertiste international, il
compose aussi principalement pour la danse et pour le cinéma.
À Quimper, nous avons pu découvrir son talent dans
le spectacle de théâtre musical Ursule 1.1 présenté
sur internet devant 6 000 spectateurs en avril 2010 et l'opéra
Cachafaz sur la partition d'Oscar Strasnoy.
Aurélien Richard est pianiste, compositeur et chorégraphe.
Élève d'..Éliane Richepin, conseillé
par Charles Rosen, Pierre-Laurent Aimard, Florent Boffard, Michaël
Levinas et Roger Muraro.
Il a reçu le prix Yvonne Loriod-Messiaen et le prix de
la Sacem.
Il a été chef de chant à l'..Opéra
National de Paris et au Théâtre Musical du Châtelet.
Concertiste international, il joue en Europe, aux Etats-Unis,
au Japon...
Compositeur, il a remporté le prix de la meilleure création
sonore et musicale du 14e Festival de cinéma Côté
Court de Pantin en 2005 et écrit principalement pour la
danse et pour le cinéma.
Il collabore à de nombreux projets chorégraphiques
en tant que musicien, compositeur ou performer.
Par ailleurs, il écrit ses propres spectacles et performances
en croisant des écritures partitionnelles, dans le cadre
de son projet LIMINAL.
Il présente un programme autour de la notion de répétition
dans la musique(voir interview plus haut)
Jean-SéBaStien BaCH (1685 -1750) - Chaconne en ré
mineur BWV 1004 (transcription de Ferrucio Busoni)
roBert SCHuMann (1810-1856) - Carnaval de Vienne opus 26
Leo JanáCeK (1854-1928) - Dans les brumes
erKKi-Sven tüür (1959) - Sonate
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Des modernités (cycle
l'histoire de la musique occidentale)
Le 6 février 2011 à 19H
oeuvres de Ernest Chausson, Claude Debussy, Maurice Ravel,
Francis Poulenc, Darius Milhaud,
Igor Stravinski, Arnold Schoenberg, Anton Webern, Leos Janacek,
Paul Hindemith, Olivier Messiaen, André Jolivet
notions ou mots-clefs
L'impressionnisme, la couleur, le rythme, le Groupe des Six, le
jazz, le folklore, l'expressionnisme, la musique dodécaphonique,
les écoles d'Europe de l'Est, le Groupe Jeune France, le
mode, l'ostinato, la Klangfarbenmelodie
Avec Anthony Girard, commentaire ; Mathieu Dubroca, baryton
; Aurélien Richard, pianiste
Des Avant-Gardes(cycle
l'histoire de la musique occidentale)
Le 5 mars à 19H
oeuvres de Pierre Boulez, Olivier Messiaen, Steve Reich, John
Cage, George Crumb, György Ligeti, György Kurtag, Steve
Reich, Phil Glass, Tom Johnson, Louis Andriessen, Morton Feldman
notions ou mots-clefs
La musique sérielle, l'oeuvre ouverte, les nouvelles lutheries
instrumentales, les musiques
minimalistes, la performance, le silence, le collage, la citation,
la répétition, l'électronique musicale
Avec Aurélien Richard, pianiste, organiste et commentaire
; Félix Perdreau, designer sonore, et un ensemble de musiciens
quimpérois
Dimanche
11 Mars à 17H
Alexandre Tharaud, piano solo
Fantaisie et rigueur, allégresse ou mélancolie,
clarté et volubilité, doigts de velours et âme
de poète, Alexandre
Tharaud occupe une place singulière dans le piano français.
Son jeu a quelque
chose de magique, qui tient tout autant à sa virtuosité
technique qu'à son expressivité. Il a reçu
les plus hautes récompenses internationales et se produit
dans le monde entier, avec les orchestres les plus prestigieux
ou en solo, comme à Quimper.
Quand il publie ses Variations en 1742, Jean - Sébastien
Bach lègue à la postérité un témoignage
jubilatoire de sa puissance créatrice. Composée
initialement pour le clavecin, cette oeuvre est d'une richesse
extraordinaire de formes, d'harmonies, de rythmes, de vitalité
et de raffinement.
Pour ce dernier Piano solo de la saison, Alexandre Tharaud en
restitue toute la beauté.
Jean-SéBastien Bach(1685 -1750) - Variations Goldberg
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Être contemporain (cycle
l'histoire de la musique occidentale)
le 26 mars 2011 à 19H
oeuvres de Pascal Dusapin, György Ligeti, Oscar Strasnoy,
Miroslav Srnka et Aurélien Richard
notions ou mots-clefs
La contemporanéité, la fragmentation, la spatialisation,
l'hybridation, l'hommage, l'influence, la mémoire, le temps
Avec Vanessa Wagner, pianiste ; Oscar Strasnoy, compositeur et
commentaire ; Aurélien Richard, pianiste, compositeur et
commentaire
Mardi
15 mai 2011 à 20H
Roberto Fonseca et un quintet contrebasse, kora,
percussions, batterie et DJ (distribution en cours)
Le chapeau de cuir noir vissé sur la tête, la nouvelle
coqueluche du piano cubain Roberto
Fonseca est à l'affiche de ce rendez-vous unique.
Swing, jazz et notes qui crépitent : ambiance « caliente
» garantie !
Imprégné par la musique depuis son plus jeune âge
(Roberto Fonseca Senior était batteur et sa mère,
Mercedes Cortes-Alfaro, est chanteuse et ancienne danseuse du
Tropicana Club de La Havane), Fonseca fait ses premières
armes musicales à la batterie avant d'apprendre le piano.
À tout juste quinze ans, il est la révélation
du festival Jazz Plaza de La Havane, où il joue ses propres
compositions déjà bien inspirées.Au début
des années deux mille, sa carrière prend un tournant
inattendu, lorsqu'il croise au studio Ruben Gonzales, le pianiste
du Buena Vista Social Club. Deux mois plus t ard, il tient sa
place dans l'orchestre de légende. Paris , Londres , New
York , Tokyo , sur les scènes les plus prestigieuses ,
Fonseca poursuit aujourd'hui sa route nourrit de ses riches collaborations
avec les plus grands jazzmen : Wayne Shorter, Ibrahim Ferrer,
Herbie Hancock...
Un sens aigu des arrangements, doublé d'une attaque puissante,
véloce et frénétique, servent l'art virtuose
de Fonseca, infusé par un savant mélange d'énergie
et de douceur. Sans jamais perdre de leur authenticité,
les couleurs s'affrontent : jazz, funk, pop, traditions afro-cubaines,
avec des détours par le Brésil et la musique orientale.
Les paysages sonores jaillissent du bout de ses doigts. Son génie
explose au concert, promesse d'une rencontre éblouissante.
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© pianobleu.com - ISSN 2264-2056 ----
contact :
- Agnès Jourdain
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