Rachmaninov Variations Daniil Trifonov PIANO

Rachmaninov (1873-1943 )
Variations
Daniil Trifonov, piano
The Philadelphia Orchestra
Yannick Nézet-Séguin, direction

SERGEI RACHMANINOV (1873–1943)
Rhapsodie sur un Thème de Paganini op. 43 pour piano et orchestra
Variations sur un Theme de Chopin op. 22
for piano solo
DANIIL TRIFONOV (*1991)
Rachmaniana
Suite pour piano seul
SERGEI RACHMANINOV
Variations sur un Theme of Corelli op. 42
pour piano seul

Il vous avait été annoncé dès le début du mois d'août dans l'actualité de pianobleu.com, le deuxième disque, mais le premier en studio, du pianiste Daniil Trifonov sous le label Deutsche Grammophon, vient de paraître. Un disque très attendu, qui ne déçoit nullement, bien au contraire ! Et d'ailleurs comment en serait-il autrement puisque le pianiste russe qui a remporté 1er prix du Concours international de piano Tchaïkovski à Moscou et 1er prix du Concours Artur Rubinstein à Tel Aviv en 2011, 3e prix du Concours international de piano Chopin à Varsovie en 2010, a choisi pour ce nouvel enregistrement de rendre hommage à son idole, Serge Rachmaninov, un compositeur, avec lequel il partage d'avoir du comme lui d'avoir du quitter la russie pour les Etats-Unis, et dont la musique l'a réconforté, alors qu'il y suivait des études.
Si dans le récent film de Pavel Lounguine " Rachmaninov" on a pu mesurer la difficulté de Rachmaninov à composer aux Etats-Unis, pour Daniil Trifonov, il semble qu'écouter la musique de ce compositeur, là-bas, a eu l'effet d'un antidote puisque touché par sa poésie musicale, celle-ci l'a conduit à composer lui-même. Ainsi l'auteur du livret du disque, M. Oscar, explique que l'interprète s'est lui-même mis à composer ! : " J’avais le mal du pays. J’étais aux États- Unis depuis deux ou trois mois. J’avais dix-huit ans, j’étais loin de mes parents pour la première fois, si loin de chez moi. » explique-t-il. Le résultat est une oeuvre en cinq mouvements, que l'on peut découvrir dans cet album. Daniil Trifonov a dédié celle-ci à son mentor au Cleveland Institute of Music : Sergueï Babaïan et c'est, explique-t-il, " une espèce d’hommage à Rachmaninov ». Cette suite pour piano en cinq mouvements est d'ailleurs titrée "Rachmaniana", elle exprime la nostalgie de Daniil Trifonov pour ses racines, une nostalgie qu'il partage avec son compatriote d’hier, qui lui aussi s’était établi dans le Nouveau Monde . « J’aimerais penser, que je ressens une identification culturelle particulière avec Rachmaninov. Je me sens proche de son caractère russe, ainsi que de son amour pour le langage du romantisme musical. » Vous pouvez découvrir plusieurs mouvements de cette oeuvre dans deux vidéos plus bas, et effectivement mesurer dans cette peuvre d'une douzaine de minutes son romantisme, proche de celui de Rachmaninov particulièrement dans l'andante nostalgico, ainsi que la virtuosité que le pianiste / compositeur partage avec son ancêtre tout autant admiré comme interprète que compositeur !
Quant aux oeuvres de Rachmaninov que Daniil Trifonov a choisies, la première, "Rhapsodie sur un Thème de Paganini", en fait une suite d'un thème et ses variations, qu'il a précisément enregistré avec l’orchestre qui en avait donné la création en 1934 – l’Orchestre de Philadelphie, avec le compositeur au piano , le pianiste , confie voir celle-ci " comme un ballet miniature – une danse avec le destin au-dessus de l’âme de Paganini. » .
La virtuosité révolutionnaire du célèbre violoniste amena autrefois les auditeurs à croire qu’il avait conclu un pacte avec le diable, mais au delà de cette virtuosité diabolique, le pianiste qui fait admirablement danser et rire son piano, en maintenant la tension ( et l'attention) , comme il l'a toujours sur le faire, offre aussi, un chant nostalgique, particulièrement, à partir de la onzième variation, et à son apogée dans le 18ème mouvement, un mouvement utilisé d'ailleurs dans nombreux films, dont le pianiste totalement impliqué, par son histoire personnelle, nous transmet toute l'émotion, dans un discours clair, avec un toucher d'une douceur incroyable, qui exalte la fragilité de l'être, absolument touchante, sans tomber dans le mélodrame, il est vrai qu'il nous a habitué à cette façon particulière d'émouvoir, dans un sens ou l'autre, tant par la délicatesse que l'assurance de son jeu. Et conduit à l'idée d'un pacte peut-être aussi conjointement signé avec un ange. Vous pouvez (re)voir plus bas dans cette page un extrait et le "teaser" du disque qui permet aussi de mesurer sa complicité avec le chef d'orchestre Yannick Nézet-Séguin, qui dirige l'orchestre de Philadelphie depuis 2012.
Les deux autres oeuvres, également des variations mais pour piano seul, car « Rachmaninov, était fasciné par les possibilités créatives des formes plus anciennes, comme la fugue, ou le thème et variations." explique Daniil Trifonov. en ce qui concerne les Variations sur un thème de Chopin , qu'il composa dès 1902, fondées sur le prélude op.28 n°20, le pianiste précise : « On voit, que Rachmaninov composa la pièce pour la jouer lui-même – elle est manifestement écrite pour sa technique et ses mains immenses. Mais ce n’est pas simplement un morceau de bravoure. Les Variations « Chopin » représentent en réalité une synthèse du romantisme : l’élégance de Chopin à la rencontre de la passion de Rachmaninov, le premier et le dernier romantisme, le catholique et l’orthodoxe, se mêlent. » et , indique l'auteur du livret , Daniil Trifonov imagine la rencontre entre ces deux dieux du piano comme une méditation : « C’est un peu comme les Variations « Goldberg » de Bach – après un voyage aussi captivant, aussi dramatique, on entend le thème original avec une nouvelle nuance dans la compréhension, un autre niveau de signification.» Comme toutes variations, certaines nous touchent plus que d'autres ainsi, par exemple, la sixième et la seizième sont des merveilles de douceur, à l'inverse la neuvième a une puissance impressionnante, ce qui ne semble pas vraiment propice à la méditation, mais bon, celle-ci peut conduire parfois dans des zones inattendues, c'est le cas !
Quant aux cycle de Variations fondées sur le thème de La Folia – qui n’est en réalité pas d’Arcangelo Corelli, mais que le compositeur italien utilisa en 1700 pour pour une série de variations pour violon et basse continue, Daniil Trifonov, comparant cette oeuvre avec la précédente, indique « C’est une oeuvre plus mûre. Les Variations « Chopin » sont techniquement difficiles, mais structurellement plus diffuses, permettant à l’interprète de respirer. Les Variations « Corelli » ne sont pas tout à fait aussi virtuoses, mais la musique est plus concentrée, dense en polyphonie et en détails harmoniques. Rachmaninov, ne s’est pas contenté d’emprunter des thèmes pour écrire
sa propre musique ; il fait une synthèse du style et de l’esprit du compositeur original avec les siens.
». Cette oeuvre, composée en 1931, est la dernière oeuvre pour piano de Rachmaninov. Daniil Trifonov, par un jeu très nuancé, qui nous permet d'apprécier outre la virtuosité de cette oeuvre, sa délicatesse, particulièrement appréciable dans la seizième de ces variations et l'andante final.
Bref, Daniil Trifonov offre ici un hommage que le compositeur, qui considérait que "La musique doit venir du coeur et aller droit au coeur", aurait certainement aimé !
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Daniil Trifonov - Rachmaniana : Mouvements 1 et 5 -
Daniil Trifonov - "Rachmaniana," Mouvements I, II and IV
Daniil Trifonov - Rachmaninov Variations (Trailer)
Daniil Trifonov - Rachmaninov Variations 2 & 3 (extraits)

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