Mozart Concertos pour piano 15 et 20 Paul Badura Skoda

W. A. Mozart (1756-1791)
Piano Concertos
Paul Badura-Skoda, piano et direction
Orchestre de chambre de Prague

Concerto pour piano n°15 K.450,
en si bémol majeur
Concerto pour piano n°20 K.466,
en ré mineur

Ce nouveau disque du pianiste Paul Badura-Skoda, comportant deux concertos pour piano de Mozart, qui vient de paraître sous le label Transart, est à écouter absolument par quiconque souhaite sortir sa tête de la morosité ambiante. Ce pianiste, né à Vienne en 1927, et, puisqu'il était question de ce lieu mythique dans le précédent disque du moment, a fait ses débuts au Carnegie hall en 1952, devenant alors "citoyen du monde " . C'est un des grands spécialistes de la musique de Mozart, et assurément ce nouveau disque est encore une très belle preuve de son immense talent à partager, et faire aimer, les concertos pour piano de ce compositeur. A chacun de ses nouveaux disques, s'impose la curieuse impression de venir d'écouter les plus beaux concertos pour piano des vingt-sept écrits par ce compositeur !
Cet album réunit deux concertos que Mozart écrivit dans une période très créatrice pour le piano. Ainsi le concerto n°15 K.450, a été composé en 1784, année au cours de laquelle dix des onze oeuvres que Mozart a écrites sont destinées au piano soliste, ce qui ne l'empêcha pas de donner aussi de nombreux concerts et de consacrer une grande partie de ses matinées à enseigner, explique Paul Badura-Skoda également auteur du livret. Ce concerto n°15 a été composé en début d'année et dans une lettre à son père, Mozart écrivit : " En fait, je suis curieux de savoir lequel des trois concertos [ K.450 , K.451 ou K.453 ] vous plaira le plus ainsi qu'à ma soeur. Je me demande si votre jugement coïncidera avec celui d'ici, qui est aussi le mien.". Nous ne connaissons pas la réponse... Mais par contre l'on sait qu'il a connu, à cette époque, un succès considérable auprès du public, et pour Paul Badura-Skoda : "Jouer rapidement ou lentement, ce concerto est l'un de ses instants bénis que nous a offert Mozart et pour lequel il n'y a pas de mot". Pour lui le tempo a toujours été une affaire personnelle, et il a choisi de jouer rapidement son second mouvement en suivant une remarque de Mozart dans une autre lettre du 9 juin 1784 : "Je lui fais dire [à sa soeur] que dans aucun concerto, il ne faut jouer Adagio mais toujours Andante". Sans nul doute ce choix lui permet d'offrir tant dans ce mouvement, que dans les autres, une musique dont la légèreté nous donnent des ailes comme rarement, sans nul doute aussi l'accompagnement par l'Orchestre de chambre contribue aussi pour beaucoup à ce sentiment de légèreté, tout autant que le jeu du pianiste, ici sur un piano moderne, jeu exempt de toute lourdeur ou force pour réussir à se faire entendre comme parfois cela peut s'avérer nécessaire. Et le troisième mouvement, qui inclut le développement le plus long de tous les finales de Mozart est un pur bonheur ! Paul Badura-Skoda a confié qu'il considère ce "concerto qui fait transpirer" comme l'un des plus difficiles : "Comme je préfère éviter les difficultés, j'ai toujours fait un détour ; je ne me suis décidé à jouer ce concerto qu'en 2012, et... j'ai souffert !"... Cette souffrance ne se ressent nullement pour l'auditeur, bien au contraire !
Le concerto n°20, a été composé au début de 1785, et donc dans le prolongement de la série de six concertos pour piano de 1784, un concerto, que Paul Badura-Skoda a par contre toujours aimé jouer, et cela depuis 75 ans. C'est un concerto très dramatique, sur le mode mineur, et ainsi l'explique Paul Badura-Skoda : "Le choix de la tonalité mineur a toujours pour Mozart une signification particulière : c'est la tonalité de la souffrance, du tragique, de la confrontation avec le surnaturel. [...] Même dans le deuxième mouvement, dans ce chant d'amour de la Romance qui devrait nous consoler, il n'y a pas un apaisement définitif, tous les démons sont bien là [...] "Aux prises avec le destin", tel pourrait être le titre du dernier mouvement. Cependant il ne s'achève pas dans le désespoir, mais sur un ré majeur triomphal ; cette fin joyeuse [...] peut être ressentie comme une sorte de libération, mais pas tout à fait dépourvue d'un côté "coup de théâtre"."
Sans doute à cause d'un surcroît de travail pendant les premiers mois de 1785, Mozart n'a pas écrit les cadences de ce concerto, alors qu'il l'avait fait pour la plupart de ses autres concertos, nombreux compositeurs (Beethoven, Brahms, Alkan...) en ont réalisées, car ce concerto au caractère romantique était particulièrement aimé et souvent joué aux 19ème et début du 20ème siècle, cependant, non satisfait par celles-ci, Paul Badura-Skoda essaye ici de nouvelles cadences qu'il a écrites, explique-t-il encore, "en s'efforçant de respecter le cadre stylistique de l'oeuvre et de rester, à une seule exception près, dans la tessiture d'un piano Mozartien". Et l'on peut faire confiance au pianiste pour offrir à nos oreilles du meilleur Mozart - que ces autres compositeurs renommés, mais peut-être trop attachés à leurs propres styles personnels, - puisque l'interprète ( qui est aussi compositeur, cf biographie plus bas) joue ce concerto pour piano depuis plus de trois-quarts de siècle , et bien d'autres concertos. Il s'agissait de plus, dans cet enregistrement, pour Paul Badura-Skoda selon ses propos de "[...]  se surpasser. Je voulais que ce nouvel enregistrement l'emporte en qualité artistiques sur les précédents et je voulais aussi présenter mes nouvelles cadences, prouver qu'elles sont bonnes et parfaitement adaptées au cadre de la composition."
Sans le livret explicatif, et/ou une connaissance antérieure, rares seraient sans doute ceux qui s'apercevraient que ces cadences ne sont pas de Mozart, car là encore le naturel règne, dans une interprétation au caractère spontanée , et cela qu'elle que soit la difficulté qui se cache aussi dans ce concerto. Un concerto que Mozart n'eut quant à lui pas le temps de répéter avant de le jouer pour la première fois, ayant à relire et corriger le copiste jusqu'au dernier moment avant son concert ! Et à propos de concert, sachez que les prochains concerts de Paul Badura-Skoda en France auront lieu :
les 31 janvier et 1er février 2014 , à Paris au musée Jacquemart André , au programme :
Joseph Haydn Sonate en ut mineur, Hob. XVI/20 ; Ludwig van Beethoven Sonate en ré mineur, op. 28 Pastorale ; Franz Schubert 4 Impromptus op. 90 D. 899

Pour écouter
W. A. Mozart (1756-1791)
Concerto pour piano n°20 K.466,
en ré mineur , 1er mouvement Allegro
Paul Badura-Skoda, piano et direction
Orchestre de chambre de Prague
avec l'aimable autorisation
de Paul Badura-Skoda
et le label Transart
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