KAROL BEFFA Compositeur pianiste parlera de musique

Le Collège de France nomme le compositeur et pianiste KAROL BEFFA, titulaire de la chaire de création artistique

- Année académique 2012/2013 -
Collège de France - Paris

Leçon Inaugurale de Karol Beffa,
le 25 octobre 2012
Comment parler de musique ?

Compositeur, pianiste, improvisateur mais aussi enfant acteur, enseignant à l'ENS, diplômé en Musicologie, en Philosophie et en Economie, Karol Beffa est un musicien aux multiples visages. Outre le désir de partager savoirs et enthousiasmes, il arrive au Collège de France avec la volonté d'interroger la musique depuis de multiples points de vue, avec cette question centrale : Comment parler de musique ? Comment élaborer un discours sur la musique sans jamais perdre de vue l'objet en lui-même.
Karol Beffa, accompagné de son piano, évoquera à la fois son travail et celui de quelques-uns des plus grands compositeurs. Il se questionnera sur la composition, mais aussi sur l'imposture et le pastiche, la notion de tube, les enjeux de l'accompagnement d'un film muet ou encore sur la créativité en musique en la mettant en parallèle avec la créativité en mathématiques, en présence de Cédric Villani.
La leçon inaugurale de Karol Beffa, " Comment parler de musique ? " se tiendra le 25 octobre 2012 à 18h00. Les cours, " Musique : art, technique, savoir ", auront lieu les jeudis à 14h00 à partir du 22 novembre et seront accessibles sur le site du Collège de France . De plus, il invitera les auditeurs du Collège de France à un ciné-concert, le jeudi 24 janvier à 20h00.
" Berlioz, Schumann, Debussy, Dukas, ... , ont su, chacun à sa façon, évoquer leur propre musique et celle d'autrui dans un discours souvent simple et sans excès de références techniques. Ce secret, me semble-t-il, tient à une approche où domine l'intuition. Chez tous ces grands, elle fleurit bien sûr, sur tout un humus de culture musicale, de maîtrise technique, d'expérience créatrice. J'aimerais regarder la musique d'un oeil aussi neuf et sagace que ces géants, avec l'intuition pour guide ".
Comment parler de musique ? (résumé de Karol Beffa)
" L'art meurt du commentaire sur l'art. Aujourd'hui, le commentaire envahit tout - souvent, hélas, au détriment de l'oeuvre. L'artiste, dont la raison d'être est de créer, est trop souvent sollicité pour présenter, expliquer, décortiquer son oeuvre... L'oeuvre, censée se suffire à elle-même, ne s'apprécie plus qu'assortie d'un commentaire. Pire : d'accessoire, le commentaire est devenu central comme le pilier d'un art qui peinerait désormais à tenir debout tout seul ou qui, faute d'émouvoir, exigerait pour être senti filtres, écrans, médiations.
L'ambition ultime de ce cours est de parler de la musique même, de tenter de cerner l'émotion qu'elle suscite, voire de trouver les moyens de la prolonger. C'est donc de musicologie qu'il s'agira, au sens le plus simple : un discours sur la musique. Quand je parle de sens le plus simple, c'est qu'aujourd'hui la musicologie ne se restreint pas à cela. Peut-être faudrait-il dire les musicologies, tant la discipline est fragmentée et tant sont divers les angles sous lesquels on étudie la musique. Presque toutes les disciplines professées au Collège de France auraient leur mot à dire : acoustique, archéologie, économie de la musique, sociologie de la création et de la réception des oeuvres, histoire des institutions musicales, littérature comparée (quand elle se penche sur les rapports entre texte et musique ou sur le contenu des livrets d'opéra). Tous ces apports sont bénéfiques car ils permettent d'envisager des facettes de la musique moins accessibles au musicologue, dont la discipline est jeune. Mais ils ont aussi pour effet de fragmenter notre champ et surtout, plus grave, d'exposer au risque qu'on perde de vue l'objet de notre étude : la musique.
Chacune de ces disciplines a sa méthodologie, sa terminologie, son jargon parfois. Réunies autour de la musique, elles l'éclairent pour une part, mais elles l'enserrent aussi dans un discours technique qui peut se développer aux dépens, là encore, de l'art et de l'émotion. C'est un enjeu important que d'évaluer le juste degré de technicité : rendre notre art intelligible en lui laissant sa part sensible.
Il m'arrivera souvent de parler de ma musique (cette chaire est faite pour des créateurs) mais en restant très humble devant ce qu'est la musique dans sa richesse, dans son histoire, dans sa diversité. Quand il m'arrivera - et ce sera souvent le cas - de parler de la musique des autres, je m'efforcerai de toujours le faire en compositeur. En ayant à l'esprit les sources auxquelles ils puisent, en prenant la mesure de leurs contraintes, et en ayant à coeur la façon dont l'oeuvre sera entendue. Quiconque est passé par les classes d'écriture de notre système d'enseignement musical supérieur est d'ailleurs prédisposé à se mettre dans la peau d'un autre compositeur par l'exercice roi qu'est le pastiche. Au fond, l'enjeu est bien de comprendre de l'intérieur l'oeuvre d'autrui, de l'aborder avec empathie, d'être touché par elle.
Peut-être est-ce là le moyen d'approcher le secret de grands compositeurs (Berlioz, Schumann, Debussy, Dukas... ) qui ont su, chacun à sa façon, évoquer leur propre musique et celle d'autrui dans un discours souvent simple et sans excès de références techniques. Ce secret, me semble-t-il, tient à une approche où domine l'intuition. Chez tous ces grands, elle fleurit bien sûr sur tout un humus de culture musicale, de maîtrise technique, d'expérience créatrice. Ici, à mon échelle, j'aimerais regarder la musique d'un oeil aussi neuf et sagace que ces géants, avec l'intuition pour guide. En espérant qu'elle serve aussi de guide à tous les curieux de musique qui attendront de ces cours qu'ils les aident à mieux l'apprécier ".
Karol Beffa
L'enseignement de Karol Beffa au Collège de France
Leçon Inaugurale le 25 octobre 2012 : Comment parler de musique ?

22 novembre 2012 :
Cours : Clocks and clouds : le " clocks "
Séminaire : " Les deux corps de l'instrument, les deux corps de l'instrumentiste " - Invité : Bernard Sève, philosophe, Professeur à l'Université de Lille 3.
29 novembre :
Cours : Qu'est-ce que l'improvisation ?
Séminaire : D'où nous viennent nos idées et comment évoluent-elles ? La créativité en mathématiques et en musique - Invité : Cédric Villani, mathématicien, directeur de l'Institut Poincaré.
6 décembre :
Cours : Clocks and clouds : le " clouds "
Séminaire : Musique et image : l'exemple de Karol Beffa - Invité : Michel Gribenski, musicologue et comparatiste, directeur de l'Institut français de Dresde.
13 décembre :
Cours et séminaire : Musique et imposture - invité : Guillaume Métayer, chercheur au CNRS, poète, traducteur.
20 décembre :
Cours : Comment accompagner un film muet ?
Séminaire : L'atonalisme. Et après ? - Invité : Jérôme Ducros, pianiste et compositeur.
10 janvier :
Cours : Bruit et Musique
Séminaire : Théâtre : un lieu où l'on entend. Vers une histoire acoustique de la scène moderne (XIXe-XXIe siècles) - Invitée : Marie-Madeleine Mervant-Roux, directeur de recherches au CNRS (laboratoire ARIAS : Atelier de recherche sur l'intermédialité et les arts du spectacle).
17 janvier :
Cours : Sur quelques mouvements lents de concertos de Mozart
Séminaire : Pourquoi la musique ?. Francis Wolff, philosophe, Professeur à l'Ecole Normale Supérieure.
24 Janvier : Ciné-Concert de 20h00 à 21h30
Les cours auront lieu les jeudis de 14h00 à 15h00 suivis du séminaire de 15h à 16h00. Ils sont en accès libres, gratuits et sans inscription préalable et seront disponibles sur le site Internet de l'institution ...ici
A voir Mezzo - Karol Beffa (extrait d'un reportage sur le compositeur par la chaine de télévision)


 

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