Julien Brunetaud Trio Look like twins

Julien Brunetaud Trio
Look like twins

Julien Brunetaud, piano
Cédric Caillaud, contrebasse
Matthieu Chazarenc, batterie

La biographie de Julien Brunetaud, né à Agen est originale à plus d'un titre, musicien autodidacte, il a créé son premier groupe dès l'adolescence, son parcours est ensuite très riche en nouvelles rencontres. L'année 2005 semble avoir marqué une étape importante dans sa carrière : il est élu meilleur pianiste Européen et enchaîne plusieurs voyages outre-atlantique à Cincinnati , à la Nouvelle Orléans, dans le Mississipi... et en novembre 2005 , il accompagne Chuck Berry a l’ Elysée Montmartre à Paris. Sa musique est logiquement le fruit à la croisée du blues, du boogie, du jazz et du rhytm & blues. Ces deux premiers disques ont été d'ailleurs produits à la Nouvelle Orléans.

De retour en France depuis plusieurs années et alors qu'il a 28 ans, il s'affirme comme un artiste complet dans son pays natal. Ce cinquième disque qui paraît chez le label Frémaux et associés montre ses talents de pianiste, organiste(orgue Hammond), chanteur mais également de compositeur puisque à côté de douze reprises ( Jelly Roll Morton, Dexter Gordon, Rosco Gordon, Herman Hupfeld, Amos Milbur, Bob Marley...) quatre des morceaux de ce disque sont ses compositions originales. Parmi celles-ci un très réussi "Yes we can"... dont le titre certes fait penser au Président des Etats-Unis mais aussi lui sied fort bien car au prix obtenu en 2005 s'ajoute en 2006 celui de  Pianiste français de l’année - Trophées France Blues  ; International Blues Challenge et en 2007 le Prix du Hot club de France, musicien de l'année qui confirment que... oui l'on peut très bien devenir un musicien reconnu sans avoir suivi un parcours traditionnel.

Que ce soit au piano ou à l'orgue Hammond, sur sept morceaux dont le très beau titre éponyme de l'album "Look like twins" du génial McKinley Morganfield plus connu sous le nom de Muddy Watters connu aussi comme le "père du blues de Chicago", Julien Brunetaud montre une excellente technique mais aussi une excellente restitution du chant que ce soit d'ailleurs précisément pour ce titre tant au clavier qu'en voix... puisqu'il chante plus de la moitié des morceaux les autres étant instrumentaux. L'excellente interprétation de "No more doggin" du compositeur afro-américain de rhythm and blues Rosco Gordon montre aussi combien il maîtrise tout autant le rythme. Dans l'interview ci-dessous Julien Brunetaud confie qu'il a aussi l'intention de jouer de la guitare car il trouve que cela me donne un peu de fraîcheur , espérons cependant qu'il ne délaissera pas trop le piano car sa splendide interprétation piano solo de "Mamanita" de Jerry Morton donne particulièrement envie de l'entendre encore souvent sur cet instrument !
Sur ce disque vous jouez de l’orgue Hammond et du piano , depuis quand jouez-vous chacun de ces instruments et qu’appréciez-vous dans chacun d’eux ?
J'ai débuté la musique sur le piano qu'il y avait à la maison, ma soeur prenait des cours de classique. Mon approche était instinctive, en essayant de reproduire ce qu'elle jouait sans partition, le piano est mon premier instrument, premières notes vers 7 ans, ensuite plus sérieusement vers 10, 12 ans. C'est un instrument que je découvre chaque jour, tellement complet, j'ai eu le choix d'enregistrer pour mon dernier disque sur un Steinway D ou un Fazioli au studio de meudon, choix difficile mais j'ai choisi le Steinway pour son équilibre et sa rondeur le azioli etant lui aussi merveilleux mais avec un spectre plus large et sûrement plus délicat à maîtriser en trio. Le piano est un instrument qui permet aisément de jouer en solo et d'avoir un apprentissage très visuel, c'est ce qui m'a je crois attiré n'ayant pas eu de formation classique et ayant appris avec quelques professeurs particuliers et surtout des disques.
L'orgue hammond est arrivé un peu plus tard et j'ai bizarrement commencé sur des sampleurs d'orgue hammond comme roland vk7 ou nord stage , j'ai été émerveillé de trouver un vrai b3 sur scène sur des festivals ou club avec un bon backline.
L'orgue que j'aime est l'orgue d'église le son gospel, influencé par Jimmy Smith, Will Bill Davis, Bill Dogget mais aussi Lucky Peterson ou même Larry Goldins avec Maceo Parker.
Le B3 a une chaleur qu'on ne retrouve pas forcément au piano, j'aime le mélange des deux et je souhaite m'orienter dans cette voix.
Vous chantez également, avez-vous aussi appris à chanter de façon autodidacte et qu’appréciez-vous dans le fait de chanter ?
J'ai toujours chanter naturellement derrière les cds que j'écoutais et dans mes premiers groupes et concerts j'étais le chanteur, sans formation particulière, l'écoute de disques, Nat King Cole / bb King/ Ray Charles / Nina Simone entre autres m'ont donné envie de m'exprimer avec sincérité et spontanéite. La voix est le premier instrument à mon avis, celui qui touche le plus lorsqu'il est bien utilisé.
Vous avez monté votre groupe dès 12 ans et très vite joué dans des bars n’est-ce pas un peu jeune pour entrer dans ce monde ? Dans quelles circonstances cela s’est-il passé et comment avez-vous vécu cela, avez-vous suivi vos études en parallèle et envisagé d'autres métiers ?
Je pense qu'il n'est jamais trop jeune pour jouer en groupe et se produire lorsque c'est naturel et dans de bonnes conditions, j'ai eu la chance d'avoir un entourage sain entre la famille et les amis qui m'ont permis de me produire au collège , lycée et ensuite dans les bars de la ville, à partir de 14 ans. Les premiers groupes sont une expérience très riche au niveau de l'écoute, du rôle de chacun et du choix de répertoire, je m en souviens comme si c'était hier.
Par contre je ne me souviens pas aussi bien des cours au lycée !! Je n'étais pas un mauvais élève mais plus concentré sur la musique vers laquelle je me suis tourné directement après le lycée.
Vous êtes alors parti à la Nouvelle Orléans ...que vous a-t-elle apporté ?
La New Orleans.. elle me manque... Premiers voyages aux Etats Unis, et puis la rencontre avec le label jazz Ology, Houcine Harrabi et Georges Buck qui ont produit rapidement deux de mes disques enregistrés là-bas.
Un univers de clubs et de soirées tardives, rythmées par le jazz où le piano a une belle part mêlant des rythmes syncopés, fondamentaux du funk( Professor Longhair, James Booker) au bebop ou boogie woogie(Elis Marsalis, Marcia Ball, Henry Butler, Dr john..)
J'ai effectué plusieurs voyages là-bas pour jouer, enregistrer ou juste visiter. La New Orléans a laissé quelque chose en moi qui restera là tout le temps, un peu la même émotion que dans le Mississipi. La culture du jazz, du blues de la musique vivante a réellement pris du sens là-bas. L'échange avec le public et les rencontres improvisées comme ce jour au Vaughan 's Lounge où je m assois au piano, le patron surpris m'a reçu très chaleureusement et accueilli comme sa propre famille. Il est allé cherché quelques musiciens avec qui j'ai lié d'amitié et animé quelques soirées mémorables.
Mes clubs favoris là-bas : Donna s 'bar and grill où l'on peut croiser et jammer avec Shannon Powell , Roland Guerin et la famille Marsalis. Maple leaf bar, encore plus funky ou snug harbor.
Vous avez 28 ans qu’est-ce qui depuis cette période vous a le plus apporté sur le plan musical ? Quelles ont été vos rencontres les plus marquantes ?
Ce qui m'a le plus apporté est le changement : j'ai eu la chance de travailler avec beaucoup de musiciens depuis ces 10 dernières années, et ils m'ont tous apporté quelque chose. Au delà de rapport humain fort, ils m'ont apporté leur sens du rythme ou vision de la musique. Entre autres : Evan Christopher, Dana Gillespie, Joe Louis Walker, Guillaume Nouaux, Leroy Jones. Il y a des rencontres plus furtives mais très marquantes lorsque j'ai accompagné Chuck Berry et notre discussion dans les loges ou la rencontre de BB King à Indianola.
Où vivez-vous désormais ? Votre disque qui est le cinquième est enregistré ici avec le contrebassiste Cédric Callaud et le batteur Matthieu Chazarenc , depuis quand jouez-vous avec ces musiciens et quelles sont les qualités que vous appréciez chez ses musiciens ?
J''habite depuis 5 ans à Paris et joue depuis 2 ans avec le même trio. Cédric Caillaud à la contrebasse que j'ai rencontré au jazz club "Chez Papa", il jouait avec Pierre Boussaguet et Pierre Christophe, on a sympathisé rapidement et j'ai trouvé son jeu très impressionant, plein de swing et il dégage un vrai plaisir à jouer, très communicatif. Je lui ai proposé de suite une séries de concert à Monaco et nous jouons ensemble depuis.

Matthieu Chazarenc est venu remplacer un soir mon ancien batteur, on a fait connaissance et réalisé qu'on est originaire tous les deux de la même ville (Agen) ! J'ai découvert son jeu , riche et très varié avec une grande ouverture d'esprit. Amon retour de New York je lui ai proposé de faire parti du trio. Il s'investit beaucoup c'est quelqu'un de très entier.
J'ai la chance d'avoir enregistré ce nouveau disque avec eux , ils sont très demandés sur la scène parisienne.
Votre disque comporte 4 compositions personnelles, est-ce la première fois que vous en enregistriez et qu’est-ce qui vous inspire ou donne envie de composer ?
Je compose depuis déjà un moment mais en ce moment avec de nouveaux matériels et vers un son plus personnel et plus ouvert. Je m inspire de la vie, de voyage, de rencontres humaines , des gens que j'aime...
Comment avez-vous choisi les standards de votre disque ?
Le choix des standards se fait naturellement durant les quelques mois précédents l'enregistrement : "When I grow too old to dream" et "mamanita" , parce qu'ils me rappelaient la collaboration avec Evan Christopher et sont des morceaux typiques New Orleans.
"Sweet Lorraine" car j'admire Nat King Cole, et j'écoutais aussi beaucoup la version de George Shearing depuis un moment.
"Catalonian night" , morceaux de Dexter Gordon, je l'ai choisi après mon voyage à New-York où j'ai rencontré George Cables , pianiste de Dexter et j'aime son côté latin. En général les textes du disque sont tous des histoires d'amour, la tour Eiffel, Paris et son côté romantique.
Avez-vous l’intention de composer plus souvent ?
Je reviens un peu à la guitare, j'avais commencé il y a quelques années à la maison mais pour composer cela me donne un peu de fraîcheur par moment.
Je travaille aussi avec un clavier motif sx, merveille pour la composition, et l'arrangement ludique même si la plupart des mélodies me viennent sur le piano acoustique. J'ai donc plusieurs projets dont celui d'enregistrer ces compositions et d'écrire également les textes moi-même. Je prends mon temps et ne me précipite pas pour laisser mûrir les morceaux.
Quels sont vos prochains concerts qui vous tiennent le plus à coeur ?
Mes prochains concerts : un concert solo à Anglet, dans le cadre de découverte musicale. De temps en temps j'aime jouer en solo pour une totale liberté. Sinon deux festivals dans le sud-est qui promettent d'être très sympa. Jazz à Goult et Jazz à Mougins les 7 et 9 août.
Le Festival de Lugano fin août ou je joue en trio, solo et avec Joe Louis Walker, donc un planning assez chargé ! Je vais jouer à Montréal au festiblues le mois prochain en faisant une petite halte à San Francisco.
JULIEN BRUNETAUD
Né en Janvier 1982 à Agen (Lot et Garonne), Julien Brunetaud commence la musique à l’âge de 12 ans. Autodidacte il apprend en écoutant les disques et en créant son premier groupe très jeune. Il se produit pour la première fois à 16 ans au Blues Station à Tournon d’Agenais en première partie de Magic Slim .Très vite remarqué il est engagé par Nico Wayne Toussaint qui lui fait découvrir l’ Europe et sa première session d'enregistrement.. Enchaînant festivals (Jazz in Marciac, 24 heures du Swing, Calvi Jazz Festival) et tournées (Hollande, Belgique) il croise la route d’autres grands musiciens et accompagne ainsi BIG JOE TURNER (Lituanie, Angleterre) DANA GILLESPIE (tournée en Inde et aux Iles Moustique) ,Keith B.BROWN, MoJo BUFORD, John PRIMER, Louisiana RED.

Également chanteur, il monte sa propre formation, JBBoogie , enregistre le « Live au Comptoir » à Bordeaux qui remporte le prix du meilleur premier enregistrement en 2002.
En parallèle , l’écoute des disques est plus approfondie , c'est à cette période qu'il découvre Nat King Cole , Ray CHARLES , Red GARLAND
En 2005, il est élu meilleur pianiste Européen et enchaîne plusieurs voyages outre-atlantique.

À CINCINNATI, invité par Ricky NYE, Julien enflamme la salle du City Hall. À Tucson (Arizona) il ouvre pour Pinetop PERKINS en piano solo. À la NOUVELLE ORLEANS, il joue au Jazz Héritage festival. Dans le MISSISSIPI avec le Bordeaux Delta Blues, Julien fait la première partie de la légende vivante BB KING dans son club Ebony à Indianola.
En novembre 2005 , il accompagne Chuck Berry a l’ Elysée Montmartre à Paris.
En 2006, il se retrouve en finale de l’ INTERNATIONAL BLUES CHALLENGE de MEMPHIS. Ce qui lui permet de jouer au CHICAGO blues Fest pour un hommage à ROOSEVELT SYKES.
A son retour en France , Julien s'installe a Paris et se perfectionne a la Bill Evans Piano Academy .il joue dans les clubs parisiens( Caveau de la huchette , jazz-club Lionel Hampton , Bilboquet..)
Il enregistre ensuite et tourne avec le quintet de Guillaume NOUAUX avec en guest Leroy JONES.
Quelques mois plus tard le clarinettiste Evan CHRISTOPHER l’engage dans son quintet , pour un enregistrement original ,des concerts a New Orleans ( Snug Harbor , Donna’s Bar and Grill ) et New York ( Joey’s pub , Lightouse).
Depuis Cinq ans julien participe au « mustique blues festival » a but caritatif, dans les caraïbes , festival qui reverse tout bénéfice au profit de l éducation des enfants dans les grenadines.
En 2008 Julien reçoit le prix du musicien de jazz de l’année décerné par le Hot club de France pour son album
« orleans street boogie » et il sort a la même période « driftin Blues » tous deux produits et distribués par Southland Records.Il passe trois mois a NEW YORK ou il étudie et rencontre de nombreux musiciens ( Georges CABLES, Aaron GOLDBERG..)
Son dernier projet, un nouveau , énergique et dynamique Trio avec Matthieu CHAZARENC et Cédric CAILLAUD avec qui il vient d’enregistrer un cd au studio de Meudon ,proche de Paris. Mixant des standards soulfful de blues et jazz avec des compositions originales dans la tradition musicale Afro Américaine.

Quelques dates :
Festival de Blues de Mont-Tremblant,Canada 2007
Chicago Blues Festival, USA 2007
International Blues Contest, Memphis, USA 2006
Strictly Blues, Mumbai Blues Festival, India 2004
Tanjazz , Tanger, Maroc 2008,2009

Quelques récompenses :
2007 : Prix du Hot club de France, musicien de l année
2006 : Pianiste français de l’année - Trophées France Blues ; International Blues Challenge
2005 : Meilleur pianiste européen - Trophées France Blues
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A voir

Dans la vidéoJulien Brunetaud est en trio et joue à Cap Breton What'd I say de Ray Charles

et puis juste pour le plaisir de l'entendre encore le voici cette fois avec un invité : le guitariste et chanteur Bo Weavil... amateur de blues vous serez comblés !

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