Traversées Guillaume de Chassy PIANO

Traversées

Piano concerto
Guillaume de Chassy , piano et composition
avec l'Orchestre Dijon Bourgogne
Direction et orchestration : Jean-Christophe Cholet

Frédéric Mompou (1893-1987)
Musica Callada (extraits n°6, 10, 14, 15, 20, 24, 26)
Guillaume de Chassy, piano

Voilà un nouveau disque de Guillaume de Chassy , pianiste que vous connaissez sûrement désormais puisque cela fait plus de cinq ans que nous avions pu le découvrir dans un disque piano solo puis au fil des années dans divers autres disques en trio, duo et autre piano solo ... Cette fois nous le retrouvons dans de splendides pièces piano solo puisées dans le répertoire de musique classique avec 7 extraits de "Musica Callada" (" musique qui se tait") en phase totale avec son bel univers poétique inspiré souvent de la musique classique, son précédent disque ne s'appelait-il pas d'ailleurs "Silences" ! et surtout un... très beau concerto avec orchestre d'une trentaine de minutes ( cinq mouvements), composition originale dans lequel coexistent musique classique et jazz, l'improvisation jazz étant réservée au pianiste uniquement . Une oeuvre qui pourra donc évoluer selon les "pianistes interprètes" qui, il faut aussi l'espérer , se l'approprieront et la liberté qu'ils y prendront, en l'occurrence, le pianiste compositeur Guillaume de Chassy offre dans cet enregistrement, réalisé à la maison de la culture de Nevers en mars 2013, de très belles interventions seul ou avec l'orchestre qui est dirigé par un musicien qui ne nous est pas non plus inconnu (fouillez dans le site ! ) , et les quatrièmes et cinquièmes mouvements sont absolument magnifiques !
Cette oeuvre n'est pas réservée aux jazzmen d'ailleurs la pianiste Vanessa Wagner l'a déjà également interprétée lors d'un concert. Et on pense bien sûr à Ravel et son "concerto en sol" très jazz et d'autres compositeurs classiques outre Schubert dont une sonate (D537) est la source du troisième mouvement, ou Mozart dont Guillaume de Chassy a choisi de reprendre les instruments du 23ème concerto, mais on pense d'abord aux mélodies dont Guillaume de Chassy a le secret . Il montre, lui aussi, que la musique "contemporaine "ou "actuelle" a encore bien des chemins possibles tout en garantissant une caractéristique majeure : l'émotion, et il offre dans ce disque "Traversées" un exemple original de renouvellement qui ne peut que réjouir tant les musiciens de tous répertoires que les auditeurs qui d'ailleurs se passeraient volontiers de toute guerre musicale...
Comme la musique qui se tait pianobleu.com ne vous en dira pas plus par contre vous saurez tout, ou presque, en lisant ci-dessous un Auto-entretien de et par Guillaume Chassy... publié ci-dessous avec l'aimable autorisation du label Bee Jazz, et suivi d'une vidéo où vous pourrez voir un extrait de l'enregistrement.
Une précision importante le disque sera disponible le 10 octobre 2013, vous devrez donc patienter ! Sachez également que cette oeuvre sera de nouveau jouée le 14 janvier 2014 avec l'orchestre Dijon Bourgogne à Dijon même au Palais des Ducs de Bourgogne. Un évènement à ne pas manquer !
Comment est né ce projet de concerto ?
Musique classique et jazz sont mes deux langues musicales. J’avais donc envie de les faire coexister dans le cadre idéal dont rêvent tous les musiciens : le concerto.
Dans Traversées, les parties d’orchestre sont entièrement composées, selon les règles classiques. En revanche, les parties piano sont improvisées, selon les règles du jazz, avec son accent et sa liberté.
Le fait d’improviser rend donc chaque interprétation unique ?
C’est bien le but ! D’ailleurs, à l’époque de Mozart, l’improvisation était une pratique courante, en particulier dans les concertos. Cette tradition s’est ensuite perdue chez les musiciens classiques. Heureusement, les musiciens de jazz ont repris le flambeau !
Vous n’avez pas été tenté d’utiliser une oeuvre pour orchestre déjà existante dans le répertoire classique ?
J’ai préféré composer de la musique originale (que constituent les mouvements 1, 4 et 5) ou proposer une relecture de thèmes empruntés au folklore bulgare (mouvement 2) et à une sonate pour piano de Schubert (mouvement 3).
Dans tous les cas, c’est l’évidence de la mélodie qui a guidé mes choix.
Vous évoquiez Mozart: vous a-t-il inspiré ?
Oui, par la limpidité de son écriture et par son art de faire dialoguer l’orchestre et le piano, sans que quiconque ne prenne le dessus. C’est cet équilibre que nous avons recherché, l’orchestrateur Jean-Christophe Cholet et moi-même, afin de garder tout le sens démocratique du mot concerto.
J’ai calqué la répartition des instruments dans Traversées sur celle du 23e concerto pour piano de Mozart. Les 2 oeuvres ont d’ailleurs été jouées successivement dans la même soirée, avec le même orchestre et 2 pianistes différents : Vanessa Wagner puis moi.
Pas de batterie ni de contrebasse ?
Je trouve que le son d’un trio de jazz se mélange difficilement avec celui d’un ensemble classique.
De plus, je voulais privilégier de véritables échanges avec l’orchestre, au lieu de le cantonner dans une fonction décorative, comme cela arrive souvent dans les projets de jazz dits « symphonique ».
La configuration en concerto classique permet cette fluidité, ainsi qu’une grande variété de nuances. Mes improvisations tournent donc autour des parties orchestrales et s’en inspirent constamment. Souvent, je m’efface pour laisser s’exprimer tel ou tel instrument soliste : ici une clarinette, là un basson…
C’est un jeu très stimulant, dans lequel mes oreilles et mon imagination sont toujours en éveil.
Vous avez dédié Traversées à la grande pianiste Brigitte Engerer, disparue l’année dernière…
J’ai eu le privilège de jouer avec cette artiste merveilleuse durant 4 ans.
Elle n’a eu de cesse de m’encourager sur les chemins de traverse que j’emprunte aujourd’hui.
Et puis, un jour de juin 2012, elle est partie pour sa propre traversée…
Brigitte demeure une source vive d’inspiration et d’enthousiasme et j’ai toujours une pensée pour elle avant d’entrer sur scène.
Parlons de Mompou : qu’est ce qui vous a orienté vers sa Música Callada ?
J’entretiens un lien intime avec cette oeuvre dont la découverte m’a bouleversé il y a une vingtaine d’années.
A cette époque, voulant tout connaître de Mompou, j’avais même suivi sa trace à Barcelone pour rencontrer sa veuve, la pianiste Carmen Bravo.
Música Callada (« La Musique qui se tait » en Espagnol) est une plongée dans l’univers mystique et poétique du compositeur. Il a conçu ces pièces comme des miniatures d’une rare intensité : tout y est dit en quelques notes.
C’est une oeuvre qui vous a influencé ?
Profondément. Mon goût pour la sobriété et l’intensité dans l’expression, le sens des couleurs que je développe : beaucoup de mes choix esthétiques proviennent de là.
Pourquoi jouer « dans le texte », au lieu d’improviser ?
L’écriture de Música Callada est elle-même très ouverte, laissant à l’interprète un vaste champ d’expression.
Dans l’enregistrement qu’il en a laissé, Mompou la joue de manière étonnamment libre, comme s’il l’improvisait.
Il n’y avait donc pas lieu pour moi d’en faire une quelconque adaptation jazz. J’ai trouvé bien plus passionnant de me conformer au texte, tout en cherchant mon propre chemin au travers de cette partition.
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