Franz Liszt Tristan Pfaff PIANO

Franz Liszt (1811-1886)

Rhapsodie hongroise n°15
Liebestraume, nocturne n°3
La Danza (Tarantella napoletana, d'après Rossini)
Liebesträume, nocturne n°2
Valse -Impromptu
O ! du mein holder Abenstern(extrait de Tannhaäuser de Wagner)
Isoldes Liebestod(extrait de Tristan et Isolde de Wagner)
Consolation n°3
Venezia e Napoli ( supplément aux années de pèlerinage ) :
   Gondoleria
   Canzone
   Tarentella

Tristan Pfaff, piano

Le pianiste Tristan Pfaff dans son premier disque paru il y a environ deux ans avait notamment mis au programme de celui-ci une transcription par Arcadi Volodos de la Rhapsodie hongroise n°13 de Franz Liszt (voir ici) , ce nouveau disque, publié par le label Aparté et labellisé disque officiel de l'année Liszt 2011, débute par une autre Rhapsodie de Liszt dans un arrangement de Vladimir Horowitz cette fois. Liszt fut d'ailleurs lui-même outre un compositeur génial le transcripteur de nombreuses oeuvres symphoniques, d'Opéra et de lieder, portant ainsi au-delà des frontières ce qu'il avait pu entendre. En fait que ce soit dans ses propres compositions ou dans ses transcriptions Liszt s'est en effet nourri certes de la musique de son pays natal et tzigane comme pour cette rhapsodie inspirée par un thème de la "Marche de Rakocsy", mais, ainsi le souligne Brigitte François-Sappey qui signe le livret de cet album "Liszt s'est projeté en Européen , aspirant à "représenter en Europe un élément d'intelligence , d'honneur et de talent". ll s'est voulu en vérité l'enfant de chaque peuple, aimant et chantant la France, l'Italie, la Germanie, la Hongrie, sans oublier la Russie et la Pologne.[..]Oscillant entre la création pure et la transcription, qui a sollicité ses dons de magicien du piano sa vie durant, il a ainsi rendu hommage à toutes les facettes de l'art occidental."

La simple lecture de la liste des oeuvres de cet enregistrement, aux multiples langages, laisse déjà imaginer une partie de l'étendue de son inspiration. Tristan Pfaff a conçu cet album dans l'esprit d'un récital (ou "soliloque" selon l'expression de Liszt) et choisi de jouer celles-ci pour la simple raison qu'il les aime, explique-t-il à l'occasion d'un nouvel entretien(voir ci-après). Un plaisir évident comme on peut le voir grâce à deux extraits vidéos très récemment enregistrés, un plaisir qu'il communiquera à ses auditeurs, qu'ils découvrent ou non Liszt à l'occasion du bicentenaire de sa naissance, peut-être cela donnera envie encore à certains d'entre eux aussi de partager cette musique en la transcrivant à leur tour comme l'a fait Volodos mais on devine bien que cela est loin d'être facile. Liszt, s'il eût été immortel, aurait certes encore peut-être lui-même repris certaines de ses propres oeuvres comme il le fit souvent. Franz Liszt les prolongea aussi parfois ainsi "Venezia e napoli" a été ajouté en complément à sa " deuxième année de pélérinage" et comportait quatre pièces dans une première version parue en 1840 mais en 1859 Liszt ne conserva que deux d'entre elles avec des modifications(Gondoleria et Tarentella) et en ajouta une nouvelle : "Canzone", cette dernière n'est peut-être pas la plus réussie des trois mais les deux autres sont vraiment magnifiques. Autre très bel exemple de reprise par Franz Liszt lui-même : celle de l'extrait que vous pourrez également écouter : "Valse-Impromptu", publiée en 1852, qui est une version développée de sa "Valse favorite"composée en 1842, résultat d'un travail très minutieux, certains musicologues la considère comme un objet d'art, Tristan Pfaff nous permet ici d'admirer toutes les facettes contrastées de cette pièce comme de toutes celles de l'ensemble de son programme réalisé avec un art de l'équilibre nous offrant de Liszt un beau portrait de pianiste virtuose mais aussi de poète.
Dans quelles circonstances se sont passés votre rencontre et votre enregistrement avec le label Aparté ?
Ce n'est pas une mais plusieurs rencontres. D'abord celle il y a quelques années déjà de Florian Bonifay, aujourd'hui "label manager" d'Aparté, qui travaillait à l'Institut Français (ex CulturesFrance), qui m'avait sélectionné pour intégrer le programme "déclic" en tant que
lauréat de concours internationaux. Ensuite bien sûr celle de Nicolas Bartholomée (le créateur d'Aparté), légende de la prise de son. Pascal Escande, le directeur artistique des festivals d'Auvers-sur-Oise et d'Annecy, dont je suis devenu un invité régulier, me proposait d'autres projets avec DiscAuvers, projets que nous avons eu l'idée de mettre en commun avec Aparté. Voilà pourquoi c'est devenu un disque officiel du festival d'Auvers-sur-Oise. C'est aussi l'un des disques officiels "Année Liszt 2011" grâce à Jean-Yves Clément, qui est le directeur artistique des Lisztomanias et de Nohant, festivals dans lesquels j'ai eu le plaisir d'être invité cette année. Et encore Frank Ciup, qui a mis à notre disposition le théâtre Saint Bonnet (à Bourges), Kazuto Osato qui a réglé le piano, Brigitte François Sappey qui a rédigé le livret...
Que représente Liszt pour vous ?
Le compositeur le plus important du XIX° siècle pour le piano, celui qui a inventé la technique pianistique moderne - véritablement fait du piano un orchestre-, et aussi le récital tel qu'on le connaît aujourd'hui.
Liszt dénommait aussi les récitals "soliloque" que pensez-vous de ce mot ?
On peut tout à faut le ressentir comme cela quand on est sur scène. Maintenant, Liszt a probablement dit bien d'autres choses aussi sur le récital. Je ne peux imaginer qu'il ait voulu définir en un seul mot la conception qu'il avait d'un concert.
Comment avez-vous sélectionné les œuvres de ce récital ?
Avant tout il faut jouer des oeuvres que l'on aime, et après éventuellement on songe à agencer les oeuvres de la meilleure manière possible, rendre l'ensemble cohérent, mais d'abord à se faire plaisir. Pour moi, une oeuvre que j'aime a sa place. Ensuite bien sûr il faut concevoir la manière la plus intelligente dramatiquement d'organiser le programme pour qu'il fonctionne le mieux possible, au disque comme au concert.
Nous avons la chance que Liszt ait transcrit au piano de nombreux extraits d'opéras de Wagner.
C'était l'occasion ou jamais d'en enregistrer certains. Les liens entre Liszt et Wagner étant tellement forts (musicaux, familiaux, etc) que je considère que Wagner a tout à fait sa place dans ce récital. Je connais depuis longtemps le prélude et la mort d'Isolde, c'est l'une des oeuvres qui m'a le plus tôt marqué, même si en général on adore pas nécessairement Wagner -ou Mahler- tout de suite. Depuis, j'ai vu l'opéra plusieurs fois, et notamment à Bayreuth. "La musique commence là où s'arrête le pouvoir des mots" ...
Quant aux oeuvres originales de Liszt, elles nous sont familières depuis toujours. Tout le monde (non mélomanes compris) a eu l'occasion d'entendre un jour Rêve d'amour n°3, une rhapsodie hongroise (la 2°, la 15°...) dans un film ou un dessin animé... Je cherche dans mes programmes un équilibre entre des oeuvres injustement méconnues et les oeuvres les plus célèbres, que nous avons un plaisir toujours intact à écouter.
Dans un précédent interview sur votre premier disque où figurait quatre transcriptions vous aviez fait part de votre intérêt pour les transcriptions, recherchez vous aussi des transcriptions d'autres compositeurs et que pensez-vous plus particulièrement de celles réalisées par Liszt par rapport à celles d'autres compositeurs ?
Plus qu'une recherche de transcriptions cela a été une découverte naturelle de celles-ci. En fait ce sont des coups de coeur que j'ai eus en découvrant par hasard des partitions nouvelles, qui font que je vais ajouter des oeuvres à mon répertoire, quel que soit le genre, le style, le compositeur... Le choix se fait avant tout en fonction des oeuvres que j'ai le plus de plaisir à jouer. Par exemple, j'ai décidé d'enregistrer la mort d'Isolde parce que je suis fou de Tristan et Isolde, et toute autre considération (comme : est-ce qu'une transcription - d'un autre compositeur qui plus est- parmi des oeuvres originales a sa place, cela ne nuit il pas à la cohérence du programme etc) passe au second plan.
Vous avez choisi d'enregistrer les trois pièces du supplément " venezia e napoli " ajoutées par Liszt au deuxième volume des années de pèlerinage célébrant L'Italie, comment à votre avis faut-il considéré vous ce " recueil " ..un simple bonus des ce deuxième volume ou en fait tout à fait comme partie intégrante des années de pèlerinage ?
Je crois qu'après ce second volume des années de pèlerinage italiennes, qui comporte des oeuvres vraiment "sérieuses", graves, philosophiques (Dante etc), Liszt a peut-être pensé que dramatiquement, il fallait des pièces plus "légères" plus terminer. Une Venise magique, féerique, une Tarentelle brillante pour conclure le recueil...
Avez-vous des interprètes de référence pour l'interprétation de Liszt et à quoi attachez-vous le plus d'importance dans l'interprétation de ses oeuvres ?
J'ai bien sûr quelques interprètes de référence dans Liszt, notamment Cziffra et Horowitz.
Mais je peux en préférer d'autres dans certaines oeuvres en particulier. La version des années de pèlerinage (y compris Venezia e Napoli) par Aldo Ciccolini est pour moi un enregistrement de référence, ou encore celui de la Sonate en si mineur par Cortot. J'ai écouté par curiosité le 3° Rêve d'amour, qui a si souvent été enregistré, par des élèves de Liszt ou en tous cas, d'anciens pianistes, c'est très intéressant stylistiquement, le rubato, les libertés parfois prises avec le texte, la conduite des phrases...(surtout la version de Godowsky).
Quels sont les événement qui ont le plus compté pour vous ces deux dernières années et que pensez-vous de l'évolution de votre carrière ?
Il s'est passé beaucoup de choses depuis. J'ai eu la chance d'être invité dans de nouveaux
festivals - comme les Serres d'Auteuil, Menton, Liszt en provence, ou Heidelberg en Allemagne par exemple-, de revenir dans d'autres (Auvers-sur-Oise, Annecy, les Folles Journées, Bagatelle),
de faire une tournée avec les Jeunesses Musicales de France (une deuxième année de tournée
va débuter à l'automne), de participer à des émissions de télévision - comme "Vivement dimanche" sur France 2 l'année dernière-, de radio (France Musique, radio classique) et de réaliser cet enregistrement pour Aparté (distribué par Harmonia Mundi).
Cette année à l'occasion du bicentenaire de naissance de Liszt, avez-vous nombreux concerts à venir où vous jouerez plus particulièrement ses oeuvres ?
Je jouerai ce programme Liszt dans quelques festivals cet été (Nohant, Biarritz, les musicales du Golf...), lors d'un show case à la Fnac des Ternes à l'occasion de la journée "Play Liszt", et tout au long de l'année dans le cadre des Jeunesses Musicales de France. 

Pour écouter
Franz Liszt
Valse-Impromptu
Tristan Pfaff, piano
avec l'aimable autorisation
du label
Aparté
cliquez sur le triangle du lecteur
ci-dessous

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A voir : deux idéos

Franz Liszt, Rhapsodie Hongroise n°15, (arr. Horowitz), Tristan Pfaff, piano, Enregistré le 7 avril 2011, Salle Cortot, Paris
 
Franz Liszt, La Danza (Tarantella napoletana), Tristan Pfaff, piano, Enregistré le 7 avril 2011, Salle Cortot, Paris


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