FRANCOIS COUPERIN Les Ombres Errantes IDDO BAR SHAI PIANO

FRANCOIS COUPERIN ( 1668 - 1733 )
Les Ombres Errantes
IDDO BAR SHAI , piano

Le pianiste Iddo Bar Shaï aime la musique de François Couperin depuis nombreuses années, ainsi lors d'un entretien paru sur ce site il y a cinq ans, il mentionnait ce compositeur comme l'un de ses préférés. Les longues réponses qu'il a bien voulu donner à un nouvel entretien , à lire ci-dessous, pour la sortie de ce disque, montre combien il admire et est touché par cette musique ainsi dit-il pour résumer ..."par-dessus tout, il y a toujours dans sa musique un immense sentiment de la beauté et une grande profondeur émotionnelle et intellectuelle (ainsi qu'un aspect très mélancolique) et l'on peut comprendre beaucoup sur son approche de la musique grâce à ses propres écrits dans les préfaces de ses livres. Pour citer une phrase importante de la préface du premier livre qu'il a publié (le premier des quatre livres de Pièces de Clavecin) : "J'avouerai de bonne foi que j'aime beaucoup mieux ce qui me touche que ce qui me surprend ". "...
Certes François Couperin a composé pour le clavecin et non le piano mais tout comme Bach, Scarlatti, Haendel.... ses oeuvres peuvent être interprétées au piano ainsi peut-on encore s'en rendre compte dans ce rare disque de pièces interprétées sur cet instrument ainsi Iddo Bar Shaï trouve les oeuvres de Couperin : "particulièrement adaptées au transfert vers le piano moderne, avec la richesse d'utilisation de couleurs, de textures, de registres de l'instrument. Dans certains cas, Couperin a même écrit aux clavecinistes qu'il souhaitait qu'ils imitent les autres instruments !"
L'auteur du livret Adélaïde de Place indique la place particulière de ce compositeur : "Fuyant l'académisme, Couperin qui confessait préférer ce qui « le touche » à ce qui le « surprend », publie entre 1713 et 1730, quatre livres de pièces de clavecin, et si ses prédécesseurs cultivaient la suite de danses, lui, organise ses pièces en «  ordres  » (il en composa 27), terme dont il ne donne pas d'explication, préférant les portraits, les tableaux de genre, les pièces de caractère, les carillons ou les chants d'oiseaux, accompagnés de titres plaisants ou évocateurs  : «  J'ai toujours eu un objet en composant toutes ces pièces : des occasions différentes me l'ont fourni. Ainsi les titres répondent aux idées que j'ai eues  : on me dispensera d'en rendre compte. »... Des propos qui ne sont pas sans faire penser à Jean de la Fontaine, célèbre contemporain du compositeur qui dans de brèves fables trace le portrait d'hommes de son époque par le biais des animaux, car sa musique - comme les titres qu'il donne , sont à la fois explicites, et paradoxalement mystérieux, parfois humoristique : " La commère" , "le rossignol en amour" "les barricades misterieuses", " La pince-sans -rire" , " les fauvettes plaintives" ... et ses sources d'inspiration vont bien au delà pourtant de ce que laisse imaginer les titres, du moins à notre époque.
Ainsi le pianiste Iddo Bar Shaï qui a du faire un choix difficile de 25 pièces dans la multitude que Couperin a écrites, nous éclaire en indiquant notamment " Les sources d'inspiration de sa musique s'étendent à différents domaines des arts : la danse et l'opéra bien sûr, mais aussi la littérature, le théâtre, la peinture et même divers événements quotidiens de la vie - de nouveau une qualité très française - avec des références à d'autres arts et en même temps, c'est presque comme une observation psychologique sur ces thèmes ... (cela me rappelle un peu la manière de Velasquez). La grande Wanda Landowska, superbe interprète de François Couperin, pensait que la musique de ce compositeur est "le langage du subconscient " ce qui est une définition très intéressante et d'une certaine façon très exacte".
Vous pourrez écouter plus bas dans cette page la pièce éponyme du titre de ce disque "Les ombres errantes", une pièce qui tient particulièrement à coeur au pianiste qui a choisi majoritairement des pièces d'une grande tendresse dont il partage toute la poésie et l'émotion avec une admirable sensibilité, sans pour autant oublier de nous faire parcourir les différents aspects de la musique de ce compositeur dans quelques pièces plus gaies ou humoristiques mais en fait jamais uniformes ainsi nous permet-il aussi de le mesurer...
Lorsque vous aviez été interviewé en 2008 , vous aviez mentionné Couperin parmi vos compositeurs préférés qu'aimez-vous plus particulièrement dans sa musique ?
En effet François Couperin fait partie des compositeurs que j'admire le plus ... Il y a tant d'aspects différents à admirer dans sa musique ! Difficile de n'en nommer que quelques-uns... mais je peux dire que je suis très touché par les compositeurs qui véhiculent un message très personnel et qui sont particulièrement émouvants par la manière dont ils le font ... On peut en citer certains, d'époques et de styles très différents tels que Chopin et Schumann ou Janacek et Scriabine et la liste peut continuer longtemps... mais je pense qu'ils ont en commun cet aspect particulier de leur écriture qui est aussi très poétique.
Avec Couperin la musique est absolument raffinée, imaginative et créative - très narrative aussi, ce qui est une qualité très française (si l'on compare avec le baroque allemand) et servie par une structure très libre - très audacieuse parfois !
C'est un mélange que j'aime beaucoup. Les sources d'inspiration de sa musique s'étendent à différents domaines des arts : la danse et l'opéra bien sûr, mais aussi la littérature, le théâtre, la peinture et même divers événements quotidiens de la vie - de nouveau une qualité très française - avec des références à d'autres arts et en même temps, c'est presque comme une observation psychologique sur ces thèmes ... (cela me rappelle un peu la manière de Velasquez). La grande Wanda Landowska, superbe interprète de François Couperin, pensait que la musique de ce compositeur est "le langage du subconscient " ce qui est une définition très intéressante et d'une certaine façon très exacte. Elle a essayé de comprendre en quoi le processus cathartique que nous traversons est si puissant avec sa musique ; il provient d'aspects de l'écriture autres que la progression harmonique et les merveilleuses structures parfaites de la musique baroque allemande qui conduit toujours à des solutions apaisantes et consolantes. Couperin avait également une tendance peu commune à terminer plusieurs de ses " Ordres " par un morceau lent et mélancolique et non par une danse virtuose etc., ce qui en dit long sur son style et son écriture idiomatique, ce regard très français vers l'intériorité : une recherche intérieure au sein de nos propres émotions et conceptions.
Je trouve aussi très intéressantes les ressemblances dans l'approche de la musique, bien que dans des styles très différents, entre Couperin et Chopin - autre compositeur très proche de mon coeur .... Landowska a déclaré que Chopin était "le François Couperin du XIXe siècle" ; je pense là aussi qu'elle a tout à fait raison dans cette observation.
Je pense que l'on peut résumer en disant que par-dessus tout, il y a toujours dans sa musique un immense sentiment de la beauté et une grande profondeur émotionnelle et intellectuelle (ainsi qu'un aspect très mélancolique) et l'on peut comprendre beaucoup sur son approche de la musique grâce à ses propres écrits dans les préfaces de ses livres. Pour citer une phrase importante de la préface du premier livre qu'il a publié (le premier des quatre livres de Pièces de Clavecin) : "J'avouerai de bonne foi que j'aime beaucoup mieux ce qui me touche que ce qui me surprend ".
Avez-vous lu sa biographie et dans l'affirmative que pensez-vous de l'homme qu'il était ?
En effet, il est toujours enrichissant de lire des biographies et des lettres ainsi que les ouvrages de recherche musicologique - surtout lorsqu'on essaie de mieux comprendre les intentions de Couperin telles qu'il les décrit dans les diverses préfaces de ses livres car il n'y a pas beaucoup d'autres sources pour comprendre ses oeuvres et leurs titres intéressants - parfois plus ou moins clairs. Bien sûr, il y a aussi le travail de recherche très intéressant des musicologues de notre époque pour nous éclairer davantage et donner des explications possibles à ces titres (et pour moi en tant qu'interprète des clés pour comprendre le caractère de chaque partition qu'il est très important de définir ...). Il importe de comprendre les éléments stylistiques expliqués ou évoqués dans les écrits de cette époque, la tradition des ornementations et les liens avec la musique populaire de l'époque, les arts plus raffinés et aristocratiques, la grande influence par exemple du style italien et bien sûr aussi de la musique baroque allemande. On peut aussi comprendre le fort sentiment de mélancolie dans nombre de ses oeuvres en connaissant un peu plus l'histoire de sa vie familiale, mais surtout, il s'agit de saisir l'atmosphère et l'esthétique du temps - en absorber un peu et s'en inspirer ...
Que pensez-vous de ce propos - traduit en français actuel - de François Couperin au sujet de ces recueils : "J'ai toujours eu un objet en composant toutes ces pièces : des occasions différentes me l'ont fourni. Ainsi les titres répondent aux idées que j'ai eues" ?
Comme je l'ai mentionné dans la réponse précédente, je trouve ce point très important ! Il s'agit d'une citation de la préface de son premier livre qui nous introduit à son art ... en effet on peut parfois comprendre clairement le titre et voir quelle en est la référence ou ce qu'il représente, mais parfois, cela reste un mystère ... c'est dommage qu'il ne précise pas plus ... bien sûr, il voulait sans doute garder une certaine liberté d'interprétation et d'imagination, mais il apparaît clairement que dans certains cas il n'en a tout simplement pas vu la nécessité puisque les références qui ont inspiré ces idées ou ces titres étaient évidentes pour les musiciens et le public de son temps (par exemple un événement commenté dans les conversations ou une chanson populaire à l'époque, etc.) Même si la musique projette son caractère avec force par des moyens strictement musicaux, il est de la responsabilité de l'interprète de chercher autant que possible (ou d'utiliser les recherches effectuées par d'autres) à comprendre les possibilités d'interprétations des titres et donc leur lien avec la musique et les messages du compositeur.
Les oeuvres de Couperin ont été composées pour le clavecin, quel travail particulier et qu'est-ce qui vous a tenu à coeur dans votre interprétation au piano ?
En effet, elles ont été composées pour le clavecin, mais il ne faut pas oublier que c'est aussi le cas pour d'autres compositeurs de l'époque tels que Bach, Scarlatti, Haendel ... mais pour une raison ou une autre, au 20ème siècle il était plus courant et acceptable d'inclure dans le répertoire pour piano des oeuvres de Bach ou de Scarlatti que de Couperin - ce qui est dommage car je trouve les oeuvres de Couperin particulièrement adaptées au transfert vers le piano moderne, avec la richesse d'utilisation de couleurs, de textures, de registres de l'instrument. Dans certains cas, Couperin a même écrit aux clavecinistes qu'il souhaitait qu'ils imitent les autres instruments ! Le piano peut servir merveilleusement cette musique ... en respectant scrupuleusement le texte et le style, bien entendu.
J'ai reçu un conseil du grand pianiste Alexis Weissenberg avec qui j'ai eu l'honneur d'étudier (et qui est décédé il y a un an, aussi lui ai-je dédié cet enregistrement) : quand je joue la musique baroque au piano (nous avons beaucoup travaillé les oeuvres de Bach, par exemple) je ne devrais pas essayer d'imiter l'instrument historique, mais seulement m'en inspirer ... le piano nous permet d'élargir les possibilités d'interpréter et donner vie aux visions artistiques des compositeurs, alors pourquoi devrions-nous nous limiter ? Il disait toujours " n'oublie jamais que tu joues un piano !" Bien sûr, nous devrions être inspirés par les sons, les couleurs et les textures des instruments originaux, mais nous devrions continuer à avancer à partir de ce point et être fidèles aux messages contenus dans la musique ...
Je pense, personnellement, que même lorsque nous entendons de merveilleuses interprétations sur instruments historiques, elles constituent pour nous inévitablement une sorte d'interprétation ou, pour nos oreilles "modernes" une sorte d'adaptation - car nous avons déjà entendu tant d'autres styles et nos oreilles ont été conditionnées à entendre tant d'autres pièces musicales plus tardives que même en le souhaitant, nous n'entendons pas même un simple accord de la même manière qu'il a été perçu à l'époque. Nous pouvons savoir intellectuellement qu'un certain développement harmonique était très audacieux à l'époque (et le ressentir ainsi quand on l'interprète), mais il s'agit cependant d'auto-conditionnement et d'adaptation car nous sommes déjà habitués à le percevoir sous une perspective différente ! J'exagère peut-être car nous sommes très flexibles aussi dans cette adaptation et nous pouvons l'entendre dans le cadre approprié du style mais en fin de compte tout est question d'adaptation et d'aller au-delà afin de révéler les messages et l'inspiration de cette musique, qu'elle soit jouée sur un clavecin ou sur un piano. Couperin lui-même a exprimé par écrit son admiration pour les clavecinistes qui étaient en mesure d'aller au-delà des limites de l'instrument ( en vieux français) : "Le Clavecin est parfait quant à son etendue, en brillant par luy même; mais, comme on ne peut enfler ny diminuer ses sons, je sçauray toûjours gré à ceux qui, par un art infini soutenu par le goût, pouront ariver à rendre cet instrument susceptible d'expression…"
Que pensez-vous également de cette autre déclaration de François Couperin : «  Je déclare que mes pièces doivent être exécutées comme je les ai marquées, et qu'elles ne feront jamais une certaine impression sur les personnes qui ont le goût vrai, tant qu'on n'observera pas à la lettre, tout ce que j'y ai marqué, sans augmentation ni diminution », passer outre cet avertissement représentait pour lui « une négligence qui n'est pas pardonnable ».
Dans tous les cas, il faut vraiment avoir un respect complet pour le texte ! Cela est vrai pour toutes les compositions et tous les compositeurs, mais ce n'est pas par hasard si Couperin a ajouté cette phrase dans sa préface : c'est probablement une réaction (nous le savons par certaines lettres) envers des interprètes qui déformaient la musique par des modifications, mais j'associe également cela à la nature extrêmement perfectionniste de Couperin lui-même (cela se comprend à la façon dont il a écrit les préfaces et aussi par le grand livre de pédagogie "L'art de toucher le clavecin ". Il était très précis et clair dans ses exigences ! La musique et la texture de son écriture sont déjà si riches (avec des ornementations aussi) qu'il n'y a pas besoin d'essayer de chercher des choses qui ne sont pas écrites ... les ornementations sont en fait une clé très utile pour le phrasé, je trouve. Elles vous conduisent de façon naturelle à l'énoncé correct et à l'accent à mettre dans la phrase. Il a aussi ajouté quelques autres signes intéressants (comme l'apostrophe pour séparer les phrases, et un autre signe indiquant une suspension sur une note qui ressemble à la fonction d'un point d'orgue). En fin de compte, c'est une écriture très précise et on doit respecter exactement ce qu'il a exigé.
Comment avez-vous réalisé la sélection des pièces parmi les quatre livres de Couperin et quel est le fil directeur de cellle-ci ? Pouvez-vous expliquer le choix du titre "les ombres errantes "?
Sincèrement, je peux dire que faire une sélection a été une tâche très difficile ! Il y a tellement de belles pièces et autant de facettes différentes de son écriture que de faire un choix qui soit intéressant, assez varié, représentatif des périodes et styles différents et garder en même temps une certaine ligne cohérente entre elles n'a pas été simple du tout. J'ai dû malheureusement renoncer à beaucoup d'autres pièces que je voulais inclure ...
J'ai fait un mélange de différents morceaux des différents " ordres " en essayant d'aboutir à des regroupements et divisions subtils et en respectant l'évolution psychologique ou émotionnelle entre eux (mais dans une interprétation nouvelle et très personnelle). Enfin, des relations associatives et spontanées (harmonique ou autres) entre les morceaux ont aussi servi à définir l'ordre.
J'ai essayé d'inclure des morceaux très proches de mon coeur. Inutile de dire que j'adore chacun d'entre eux !
J'ai choisi de donner au CD le titre de la première pièce - ce n'est pas par hasard. "Les Ombres Errantes", c'est pour moi l'un des sommets de l'écriture de Couperin - c'est la pièce concluant le 25e Ordre (l'un des derniers qu'il a écrits et certainement l'un des plus beaux). C'est un morceau très personnel dans la manière dont il est écrit, avec un chromatisme très tendu et des dissonances créées par l'ornementation. Il est rempli de motifs mélancoliques comme des soupirs, et l'ornementation est utilisée de façon relativement modeste afin de garder tout le morceau dans un cadre d'expression très exact ; il crée aussi une réaction émotionnelle très efficace. Cela fait référence à un titre très intéressant et sans doute personnel : les ombres errantes dans la mythologie grecque étaient les âmes perdues attendant de traverser le Styx pour le séjour des morts. ... Peut-être Couperin a-t-il eu à l'esprit une personne disparue, proche de son coeur ? L'incroyable niveau émotionnel et la tristesse douloureuse peuvent le laisser penser (même les petits moments merveilleux en degrés majeurs possèdent cette qualité mélancolique qu'Alfred Cortot voyait comme un "sourire à travers les larmes" comme il disait à propos d'autres compositeurs ; une qualité que l'on retrouve dans la musique de Schubert, par exemple. Je voulais que les gens qui entendent cet enregistrement entrent dès la première seconde dans l'univers particulier créé par Couperin et pour moi, ce morceau que j'admire tant était exactement celui qui le permettrait en raison de l'effet très fort qu'il produit. Une autre raison pour laquelle je l'ai choisi pour commencer le CD était l'idée de briser un peu la progression linéaire des oeuvres. On peut atteindre une certaine qualité d'écoute en commençant par un "dénouement" et en arrivant à la fin à quelque chose qui n'est pas une vraie fin de voyage, mais plutôt à un moment de consolation ouvert, avec la liberté de poursuivre et peut-être même de créer une sorte de progression circulaire ... c'était une qualité que je cherchais et que j'espère obtenir quand les gens écoutent ce CD ...
J'ai aussi choisi le même titre comme intitulé du CD parce que le morceau et son titre dépeignent le mystère et la profondeur de la pensée et des émotions contenues à plusieurs niveaux dans la musique toujours imaginative de Couperin.
Les quatre livres ont été écrits sur des périodes différentes. Trouvez-vous que le style de Couperin a évolué considérablement entre ces différentes périodes ? Y a-t-il une période (ou un livre) que vous préférez ?
Il ne faut pas oublier que le premier livre de Couperin a été publié dans une phase assez avancée de sa vie en 1713 et qu'il rassemble des oeuvres déjà écrites et sélectionnées un certain temps auparavant. Dès le premier livre, l'écriture est donc très mûre et maîtrisée. Le cinquième ordre, qui conclut ce premier livre, n'est rien moins que génial et figure parmi les meilleurs à mon avis. J'ai donc bien sûr inclus des oeuvres de celui-ci dans le CD (et j'aurais souhaité en inclure encore d'autres). Naturellement, il y a une évolution et des changements au sein de chaque livre (et plus Couperin a connu la musique baroque allemande, plus il a enrichi son écriture : il l'a assimilée d'une manière très personnelle à son propre langage - cela est très évident dans son quatrième livre, le dernier, où je dirais que le ton mélancolique domine encore plus.
J'adore le quatrième livre ... peut-être est-ce mon préféré, mais j'adore tant d'autres morceaux aussi dans les trois autres livres ...
Mon professeur Pnina Salzman (la grande pianiste israélienne disparue en 2006) répondait toujours lorsqu'on lui demandait quel était son morceau favori : "celui que je travaille en ce moment ". Je pense que c'est tellement vrai ... on tombe amoureux de la pièce et on est totalement immergé avec. Alors ma réponse la plus exacte serait probablement le livre (ou le morceau d'un livre) que je joue en ce moment !
Quels sont vos prochains concerts en France ou un autre pays et des projets ?
La prochaine fois que je viendrai en France, ce sera pour donner des concerts à Blois le 6 avril 2013 (récital et musique de chambre de Mozart et Haydn). Le 13 avril je donnerai un récital à la salle Gaveau à Paris avec des oeuvres de François Couperin. Ce sera une merveilleuse occasion pour moi de partager mon admiration et mon amour pour cette musique avec le public de Paris dont je me suis toujours senti très proche et par qui je me sens bien compris ... Ensuite je donnerai des concerts au Japon - autre pays pour lequel j'éprouve une grande fascination et dont j'admire la culture et le peuple.

Pour écouter
François Couperin
Les ombres errantes
Iddo Bar Shaï, piano
avec l'aimable autorisation
du label
Mirare
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