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Schumann Emmanuelle Swiercz
Robert
Schumann(1810-1856)
Carnaval opus 9
Bunte Blätter opus 99
Emmanuelle Swiercz
Alors que dans son précédent disque consacré
à Rachmaninov la pianiste Emmanuelle Swiercz avait choisi
un programme opposant au gigantisme des variations les miniatures
des préludes composés au même moment, c'est
dans ce disque Schumann une nouvelle opposition qui a guidé
son choix, proposant ici une oeuvre assez méconnue : Bunte
Blätter, face à une oeuvre célèbre :
Carnaval, oeuvres qui d'ailleurs elle-même met en opposition
des pièces aux caractères très contrastées.
Un programme qui permet d'apprécier de nouveau la sensibilité
et l'assurance de son jeu que ce soit dans la poésie ou
l'énergie tourbillonnante ainsi peut-on le mesurer dans
les deux extraits en écoute dans cette page. Emmanuelle
Swiercz a bien voulu répondre à quelques questions
autour de ce disque :
Que représente Schumann dans votre
répertoire ?
L’œuvre de Schumann a toujours été présente
dans mes choix de programme et le Carnaval tout particulièrement
ces dernières années. Je vis l’esthétique
Schumanienne comme l’une de celles les plus abouties de part
sa densité, sa complexité, son effusion, son côté
sauvage… Son univers me fascine, avec son esprit fantasque
et poète, sa délicatesse, une certaine frénésie,
et également son imagination versatile. C’est une
musique qui ne s'arrête jamais, qui a une vie interne, avec
ses extrêmes passionnés, tendres et vulnérables.
Elle est pour moi l’une des
musiques les plus humaines qui soient, des plus viscérales.
Les Bunte blattër ont été
composées par Schumann sur une période de douze
années, mesurez-vous une quelconque chronologie dans ces
pièces ? En quoi vous semble-t-il logique de regrouper
ces feuillets dans un recueil unique ?
Evidemment, certaines des pièces des Bunte Blätter
m’ont immédiatement conquises alors que d’autres
m’ont demandé un cheminement de compréhension
plus long. Mais, il m’a semblé important de les enregistrer
dans leur intégralité car l’esprit des miniatures,
de la collection, du journal intime donne une idée assez
fidèle de l’échantillonnage de sa personnalité
et de sa traduction au clavier. Par conséquent il est difficile
d’y trouver une chronologie quelconque mais
c’est précisément ce qui donne l’esprit
de kaléidoscope intéressant. Il y a donc une certaine
spontanéité d’écriture, elles ne sont
pas le fruit d’une longue réflexion de construction
ou de structure mais plus le résultat d’une envie
d’une impression, d’un journal intime. On y ressent
comme une confession, un témoignage, un besoin de lever
le voile mais aussi de le voiler. Le mystère compositionnel
reste entier.
Un critique du 19ème siècle
a dit au sujet du Carnaval de Schumann « Triste bouffonnerie
d’un esprit malade. C’est le rêve trouble d’une
imagination fièvreuse, qui n’a plus conscience de
la liaison des idées » qu’en pensez-vous…Vous-même
pourquoi aimez-vous cette œuvre, que répondriez vous
à ce critique ?
L’art n‘est pas nécessairement compris à
l’époque où il est créé. Un certain
laps de temps est parfois nécessaire pour que des œuvres
obtiennent le statut mérité et deviennent significatives
dans l’histoire de la musique. Nous pouvons cependant dire
que ce critique lui reconnaît tout de même «l’imagination
fiévreuse» et admet que la musique de Schumann a
une dimension onirique. En ce qui me concerne, je trouve au contraire
que la multiplicité et la multitude des idées, des
caractères, des personnages lui confèrent une unité
fantastique dans tous les sens du terme. J’y trouve un génie
de la concision, un esprit extrêmement vif, tourmenté,
un amour de l’émotion. Mais si je devais répondre
à ce critique, qui visiblement n’a pas perçu
le génie de cette œuvre, je citerais volontiers Jean
Cocteau : « Les critiques jugent les œuvres et ne savent
pas qu’ils sont jugées par elles ».
Avez-vous rencontré des difficultés
particulières dans l’interprétation des deux
œuvres que vous avez choisies, quel travail spécifique
ces œuvres vont ont-elles demandé ?
Sa musique étant polyphonique et de texture contrapuntique,
elle demande donc un sens aigu des plans sonores. L’interprétation
doit arriver à retranscrire un sentiment de liberté,
d’inventivité de jeu, difficile à créer
dans la répétition. Cela peut donc impliquer un
travail cérébral intense.
Y-a-t-il d’autres œuvres de
Schumann qui ne sont pas sur votre disque mais que vous aimez
également jouer et donnerez vous bientôt un( ou plusieurs)
concerts avec au programme des œuvres de Schumann ?
J’ai une admiration profonde pour la plupart des œuvres
de Schumann,l’énumération en serait donc fastidieuse.
J’ai eu beaucoup de plaisir à jouer la 3ème
sonate « concert sans orchestre », les scènes
d’enfants, les variations Abegg, le concerto et aimerais
travailler les Fantaisiestücke opus 12, les Etudes Symphoniques,
l’allegro opus 8, les Davidsbündler.
Pour écouter "Chopin"
qui apparait dans le Carnaval de Schumann
interprétée par Emmanuelle Swiercz, avec l'aimable
autorisation du label Intrada
cliquez sur le triangle du lecteur ci-dessous
Pour écouter "Schnell"
extrait Bunte Blätter de Schumann
interprétée par Emmanuelle Swiercz, avec l'aimable
autorisation du label Intrada
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