Fondamenta crée le 1er FESTIVAL INTERNATIONAL de MUSIQUE
DE CHAMBRE d'HIVER à Paris les 8, 11, 14 et 18 février
2010 - SALLE GAVEAU - sous la direction artistique du pianiste
Frédéric
D'ORIA-NICOLAS qui participera à nombreux concerts
de ce festival dont un concert à deux pianos avec le pianiste
Alexander Kobrin, le jour de la Saint Valentin dès 17 heures,
un horaire pratique pour débuter cette soirée précisément
à deux...
En cette année FRANCE-RUSSIE, 23 musiciens de renommée
internationale et les grandes figures de demain sont réunis
autour d'un répertoire éclectique au sein de chaque
concert (deux pianos, orchestre à cordes, chant lyrique,
octuor, sextuor...) :
· Laurent NAOURI, Baryton (baryton de renommée mondiale)
· Alexander KOBRIN, piano (pianiste de renommée
mondiale, 1er prix des concours Busoni et Van Cliburn, professeur
à l'Académie de musique Gnessin de Moscou)
· Frédéric D'ORIA-NICOLAS, piano (1er prix
du Concours Mravinsky, Révélation Classique de l'ADAMI,
Artiste de l'Année 2009 élu par Resmusica)
· Svetlin ROUSSEV, violon (Lauréat du concours Long-Thibaud,
1er prix du concours de Sendaï, Supersoliste de l'Orchestre
Philharmonique de Radio France, professeur au CNSMDP)
· Nicolas DAUTRICOURT, violon (Lauréat des Concours
Wieniawski et Lipizer, Révélation Classique de l'ADAMI)
· Déborah NEMTANU, violon (Violon solo de l'Orchestre
National de France)
· Lise BERTHAUD, alto (nommée aux Victoires de la
Musique)
· Arnaud THORETTE, alto ("Révélation
jeune interprète" élu par Classica-Répertoire
en 2006, Lauréat des concours internationaux - Gênes,
Paris, Nüremberg, Haverhill)
· Eric LEVIONNOIS, violoncelle (Violoncelle solo de l'Orchestre
Philharmonique de Radio-France)
· Raphael PERRAUD, violoncelle (Violoncelle Solo à
l'Orchestre National de France)
· François SALQUE, violoncelle (Lauréat des
Concours Tchaïkovski et Rostropovitch, professeur au CNSMDP)
· Amaury COEYTAUX, violon (Supersoliste de l'Orchestre
d'Auvergne)
· Roman MINTS, violon (Fondateur du célèbre
Festival Homecoming de Moscou)
· Kristina BLAUMANE, violoncelle (Violoncelle Solo de l'Orchestre
Philharmonique de Londres)
· Yan LEVIONNOIS, violoncelle (1er prix des Concours Navarra
et Rostropovitch de Londres)
· Cécile AGATOR, violon (Révélation
Classique de l'ADAMI)
· Vanessa SZIGETI, violon (1er Prix du concours Vatelot-Rampal,
Violon solo de l'Orchestre de Chambre des Jeunes)
· Saténik KHOURDOIAN, violon (Lauréate du
concours Long-Thibaud)
· Maria CHIROKOLIYSKA, contrebasse (contrebasse solo de
l'Orchestre National de France)
JEUDI 11 FEVRIER 20h30
Rachmaninov : Sonate pour violoncelle et piano en sol mineur Op.19
Chostakovitch : Trio en mi mineur n°2 Op.67
KOBRIN, BLAUMANE, MINTS
~
Franck : Quintette avec piano en fa mineur
D'ORIA-NICOLAS, DAUTRICOURT, ROUSSEV, THORETTE, BLAUMANE
DIMANCHE 14 FEVRIER 17h00 (SAINT-VALENTIN)
Mozart : Sonate pour deux pianos en ré majeur KV448
Rachmaninov : Suite pour deux pianos n°1 Op. 5
KOBRIN, D'ORIA-NICOLAS
~
Mendelssohn : Octuor en mi bémol majeur Op. 20
ROUSSEV, COEYTAUX, NEMTANU, AGATOR, BERTHAUD,
CLEMENT, LEVIONNOIS E., LEVIONNOIS Y.
JEUDI 18 FEVRIER 20h30 (CONCERT DE CLÔTURE)
Bach : Concerto pour deux claviers et orchestre à cordes
en do mineur BWV 1060
Bach : Concerto pour deux claviers et orchestre à cordes
en do mineur BWV 1062
~
Tchaïkovski : Sérénade pour orchestre à
cordes Op. 48
KOBRIN, D'ORIA-NICOLAS, ROUSSEV, COEYTAUX, GODEFROY, NEMTANU,
AGATOR,
SZIGETI, KHOURDOUIAN, GRETHER, GIVELET, BERTHAUD, CLEMENT,
THORETTE, PERRAUD, LEVIONNOIS Y., CHIROKOLIYSKA
La romance a d'abord été un genre épique
littéraire, déclamé en espagnol et en vers
octosyllabiques. Elle a rapidement été adoptée
par d'autres auteurs européens avant de se transformer
en genre musical. Très en faveur en France à partir
de la seconde moitié du XVIIIe siècle jusqu'au milieu
du XIXe siècle (Chateaubriand signera notamment plusieurs
textes), la romance se veut le trait d'union entre la musique
populaire et la musique de concert.
En héritier de Glinka mais surtout de Tchaïkovski
qui porta le genre vers de nouveaux sommets, Rachmaninov devait
composer plus de 80 romances entre 1890 (il avait 17 ans et complétait
ses études au Conservatoire de Moscou) et 1917, moment
du départ de Russie du compositeur (il ne retouchera plus
jamais au genre, comme si le souvenir de sa terre natale restait
trop douloureux). Rachmaninov devait renouveler la richesse mélodique
de ces tableaux intimistes en les habillant d'une expressive éloquence
et, en virtuose exceptionnel, confiant une part importante du
contenu musical au piano. Le piano devient tour à tour
narrateur en devançant la ligne mélodique chantée,
confident reprenant l'une ou l'autre des phrases. Rachmaninov
choisit les textes qu'il mettra en musique avec une grande sensibilité
littéraire: très souvent, son choix porte sur les
grands poètes russes : Pouchkine, Tutchev, Fet, Balmont,
Tolstoï, Severyanin, Merejkovski, Apoukhtin, et même
Shelley. Ces mélodies serviront d'abord et avant tout d'exutoire
à son tempérament volontiers inquiet. Comme Tchaïkovski,
il ne peut que se sentir interpellé par les atmosphères
pessimistes évoquées par les vers et chercher à
en transmettre les subtilités musicalement.
Piotr Tchaïkovski (1840-1893)
Souvenir de Florence (sextuor) en ré mineur Op.70
Piotr Ilitch Tchaïkovski met les pieds à Florence
pour la première fois en 1878, grâce à la
générosité de madame von Meck, à qui
il transmet ses impressions au jour le jour. D'emblée,
il est séduit par les musées, les églises,
les galeries d'art, mais les apprivoise en douceur, avec une certaine
tendresse. Il s'y promène en début de matinée
pour mieux retrouver sa table de travail vers onze heures. "
Je ne puis commencer à vous dire combien glorieuse est
la paix parfaite des soirées, quand tout ce que vous pouvez
entendre est l'écho lointain des eaux de l'Arno se bousculant
ou coulant doucement en pente. On ne pourrait imaginer un lieu
plus confortable ou plus propice au travail. "
Jamais Tchaïkovski n'oubliera Florence et au début
1890, après le triomphe de la création de La Belle
au bois dormant, il retrouve sa " ville de rêve ".
Il y compose la plus grande partie de La dame de Pique et amorce
son Sextuor à cordes, partition promise quatre ans auparavant
au président de la Société impériale
de musique de chambre de Saint-Pétersbourg (en réponse
à sa nomination en tant que Membre d'honneur au sein de
la Société). Après avoir conçu son
opéra dans l'urgence, Tchaïkovski avance avec difficulté.
Il écrit au pianiste Alexandre Siloti en juin 1890 : "J'ai
tout le temps l'impression de ne pas avoir six voix, mais d'écrire
pour orchestre dans une transcription pour six instruments. "
À son frère, il précise : " Il faut
six voix indépendantes et homogènes. C'est incroyablement
difficile ! " Une première audition privée
a lieu à Moscou en novembre 1891, à laquelle assistent
Alexandre Glazounov et Anatoli Liadov, qui émettent quelques
réserves envers les deux derniers mouvements du sextuor.
Avec conviction, Tchaïkovski s'attèle aux révisions.
Enfin satisfait du résultat, il confie sa partition à
son éditeur en juin et, six mois plus tard, l'uvre
est créée sous sa forme définitive à
Saint-Pétersbourg.
Souvenir de Florence baigne dans une contagieuse joie de vivre,
malgré sa tonalité mineure. Dans une lettre datée
de 1892, Tchaïkovski évoque en ces termes l'uvre
: " Le premier mouvement doit être joué avec
beaucoup de passion et d'entrain, le second chantant et le troisième
facétieux; le quatrième, gai et décidé.
" Le premier mouvement, un rondo sur un rythme de valse,
semble puiser son inspiration dans diverses chansons populaires.
Le deuxième s'ouvre par un choral qui s'efface devant un
thème qu'on croirait tiré de l'univers shakespearien
qui a inspiré nombre de pages parmi les plus réussies
du compositeur. L'Allegro moderato transmet ensuite admirablement
un spleen associé à l'âme russe, les cordes
allant jusqu'à imiter le son des balalaïkas. Le finale
comprend un fugato dont Tchaïkovski se voulait particulièrement
fier.
JEUDI 11 FEVRIER 20h30
Sergueï Rachmaninov (1873-1943)
Sonate pour violoncelle et piano en sol mineur Op.19
Composée en 1901, la Sonate pour violoncelle a été
conçue dans une période créatrice exceptionnelle
(elle est contemporaine du Second Concerto et de la Seconde Suite
pour deux pianos), suite aux trois années de dépression
succédant au fiasco de la Première Symphonie. Et,
comme l'écrit Sabaneïev : " L'atmosphère
générale élégiaque et tragique qui
l'imprègne, la profondeur, la maturité et l'originalité
retenue et ingénieuse du tissu musical nous évoque
le Second Concerto ".
La retenue et la pudeur imprègnent déjà
l'univers de la Sonate pour Violoncelle à son ouverture,
déposant comme gracieusement l'auditeur dans un monde de
charme et d'évocation. Cependant, un piano saillant vient
mettre terme aux courbures aériennes du chant du violoncelle
: comme bien souvent chez Rachmaninov, le premier mouvement va
être le lieu d'exposition d'un problème que l'uvre
devra élucider. Mais il s'agit pourtant ici d'autre chose
de bien plus supérieur qu'un simple exposé lyrique
et particulièrement émouvant du thème principal.
Bien que la composition soit personnelle, troublée, passionnelle,
elle nous place d'emblée face à une uvre d'exception
: une écriture intensément savoureuse entre pesanteur
et grâce, profondeur et légèreté. Inspirée
par la sonate pour violoncelle et piano de Chopin - dont elle
reprend la tonalité, en sol mineur, ainsi que la forme
: quatre mouvements dont un Scherzo qui suit un premier mouvement
qui est le plus long de l'uvre - la Sonate pour violoncelle
de Rachmaninov est une de ses plus admirables compositions et
l'une des plus populaires en Russie. On ne peut s'empêcher
d'être charmé par la pureté et la profondeur
de cette musique humble et délicate, par son parfum enivrant
et comme suspendu, ses couleurs éphémères
et intarissables, sa voix fragile et inépuisable. Malgré
la difficulté des parties, l'uvre se joue comme une
pièce sereine, chaude et bleutée, d'une très
grande élégance, comme si ses peines étaient
transfigurées par les voix magnifiques de ces instruments.
Dimitri Chostakovitch (1906-1975)
Trio en mi mineur n°2 Op.67
Ecrit à l'été 1944, le Trio op. 67 forme
un " tombeau " dans la tradition russe telle que l'avaient
déjà illustrée Tchaïkovski (op.50) et
Rachmaninov (op.9) dans leurs propres Trios. Ce " tombeau
" sera d'ailleurs joué aux funérailles
de Chostakovitch lui-même. L'uvre partage avec la
Huitième Symphonie (antérieure de quelques mois)
un fort sentiment de tragique, reflet d'un pessimisme encore accentué
par la guerre, qui lui confère des accents anxieux et déchirants.
Quelques mois après avoir entamé la composition
du Trio, un ami proche de Chostakovitch, l'influent historien
et critique d'art Ivan Sollertinsky meurt subitement d'une crise
cardiaque. " Je lui suis redevable pour tout mon développement
", écrivit Chostakovitch au sujet de ce mentor à
qui il dédia l'uvre. La libération par l'Armée
rouge des camps de la mort nazis à Treblinka et ailleurs,
nouvelle qui parvint au compositeur alors qu'il parachevait son
Trio, jouera un rôle également déterminant.
Il a été particulièrement horrifié
lorsqu'on rapporta que les gardes SS avaient contraint leurs victimes
à danser au bord de leurs propres tombes, une image qui
a sans doute influencé la grotesque " danse macabre
" du finale.
S'agit-il ici d'un monument musical à la mémoire
d'un individu ou alors d'un mémorial pour les victimes
du fascisme ? Serait-ce plutôt les deux, ou ni l'un, ni
l'autre ? Peut-être n'est-ce qu'une musique profondément
émouvante... Quoi qu'il en soit, ce Trio pousse au moins
l'auditeur à se poser de telles questions.
César Franck (1822-1890)
Quintette avec piano en fa mineur
César Franck, professeur, organiste et compositeur belge,
naturalisé français, est l'une des grandes figures
de la vie musicale française de la seconde partie du XIX
siècle.
Franck écrivit son Quintette pour piano en fa mineur
entre 1878 et 1879. Il fut créé à la Société
Nationale en janvier 1880 et fut dédié à
Camille Saint-Saëns, qui à cette occasion tenait la
partie de piano. On dit que Saint-Saëns avait l'air contrarié
pendant l'exécution du quintette, et qu'à la fin
il sortit brusquement, abandonnant derrière lui la partition
qui lui avait été dédicacée. Par la
suite, il semble qu'il fit de son mieux pour décourager
de nouvelles exécutions. A en croire certains commérages,
Franck aurait été inspiré par sa liaison
avec l'une de ses élèves, la compositrice Augusta
Holmès, et le Quintette en serait le reflet.
Si l'on pense initialement reconnaître quelques tournures
brahmsiennes ou schumanniennes, on s'aperçoit bien vite
que la conception dépasse largement ces modèles
pour évoluer vers une sorte de monde dans lequel le plain-chant
serait observé à travers un prisme wagnérien,
pour générer la quintessence de la musique sacrément
profane à la française
DIMANCHE 14 FEVRIER 17h (SAINT-VALENTIN)
Wolfgang Amadeus Mozart
Sonate pour deux pianos en ré majeur KV448
La Sonate en ré majeur KV448 n'est pas écrite
pour un piano à quatre mains comme l'affectionnait habituellement
Mozart, mais pour deux pianos ; elle fut achevée vers la
fin de 1781, peu après avoir quitté Salzbourg pour
s'installer à Vienne. On jugera de son enthousiasme : "
c'est le meilleur endroit au monde pour quelqu'un comme moi ",
un enthousiasme qui donna naissance à un nombre ahurissant
de chefs-d'uvre.
Selon toute probabilité, la sonate fut commandée
par la famille Aurnhammer où Mozart donna un concert privé
le 24 novembre 1781. Il devait certainement y voir une sorte de
défi, puisque les deux pianos lui offraient des possibilités
techniques, contrapuntiques et sonores quasi-inexplorées,
d'autant que les pianistes ne risquaient pas de se " marcher
sur les doigts " en jouant. Cela explique sans doute la texture
très symphonique de cet ouvrage que Mozart avait dû
chérir, puisqu'il le redonna maintes fois avec l'une de
ses élèves, Barbara Ployer, en particulier lors
d'un concert auquel assistait son rival Giovanni Paisiello.
Sergueï Rachmaninov (1873-1943)
Suite pour deux pianos N°1 Op. 5
Avec son teint terreux, ses joues creuses et ses cheveux coupés
ras, Rachmaninov eut toujours davantage l'air d'un des détenus
de La Maison des Morts de Dostoïevski que d'un des derniers
grands compositeurs romantiques. Musicien aux dons fabuleux, Rachmaninov
fut aussi l'un des plus grands pianistes de son époque,
dont il aurait bien pu devenir l'un des plus remarquables chefs
d'orchestre. Après avoir définitivement quitté
la Russie en 1917, il se vit offrir la direction de plusieurs
orchestres importants, dont le Boston Symphony, mais opta sagement
pour la carrière bien plus lucrative de virtuose itinérant.
Comme toutes les uvres majeures de Rachmaninov, les deux
Suites pour deux pianos produisent la nette impression d'être
dues à un homme qui, par orgueil et par défi, ne
marchait pas avec son temps. Rachmaninov était âgé
de 20 ans seulement quand fut publiée la Suite n°1
Op. 5 (en la réentendant lors d'un récital privé,
quarante ans plus tard, il déclara à ses amis :
" Ne jugez pas ce morceau trop sévèrement.
J'étais mineur lorsque je l'écrivis "). Dédiée
à Tchaïkovski et montrant des signes manifestes de
l'influence de ce compositeur, la Suite consiste en quatre mouvements
brefs qui sont précédés, dans la partition,
de citations empruntées à quatre des poètes
préférés de Rachmaninov - Lermontov, Byron,
Tutchev et Khomyakov - dont les vers fournirent les idées
qui donnèrent naissance à l'uvre.
Felix Mendelssohn (1809-1847)
Octuor en mi bémol majeur Op. 20
" On n'est pas sérieux quand on a dix-sept ans,
- disait Rimbaud, - et encore moins à seize ans ".
L'Octuor en mi bémol majeur op. 20 achevé par Mendelssohn
en 1825, à l'âge de seize ans, est une uvre
miraculeuse.
D'une incroyable maturité, ce chef-d'uvre enchantait
Schumann, "ni dans les temps anciens, ni de nos jours on
ne trouve plus grande perfection chez un maître aussi jeune".
D'une grande maîtrise formelle et d'une richesse thématique
remarquable, jamais encore une uvre de musique de chambre
n'avait rayonné à ce point de jeunesse, de fougue
et de passion. Plus que Mozart, Mendelssohn pouvait être
considéré comme un enfant prodige, notamment dans
le domaine de la musique de chambre, tant ses premiers essais
étaient déjà d'une maturité insurpassable.
Rarement sa musique déferlera ainsi bouillonnante et fraîche,
bondissante et imprévisible. Tendres sauvageries, ces mouvements
de houle en musique sont incroyables car l'adulte ne censure point
le chérubin, papillon amoureux de la musique. Conscient
de sa grande réussite, Mendelssohn, peut-être un
peu nostalgique, plaça sa vie durant son Octuor op. 20
au premier rang de ses uvres de jeunesse. Cette musique
rayonne avec une présence forte de la lumière dans
cette uvre, sa pulsation forte, ses rebondissements incessants.
JEUDI 18 FEVRIER 20h30 (CONCERT DE CLÔTURE)
Johann-Sebastian Bach (1685 - 1750)
Concerto pour deux claviers et orchestre à cordes en do
mineur BWV 1060
Concerto pour deux claviers et orchestre à cordes en do
mineur BWV 1062
Bach est l'un des précurseurs dans le genre du concerto
pour clavier. Dès 1721, le concerto brandebourgeois n°
5 comporte une partie soliste importante pour le clavecin.
Bach a composé un groupe de concerti pour un, deux, trois
et quatre clavecins à Leipzig vers 1730. Le Concerto BWV
1060 et le Concerto BWV 1062 sont deux des trois concerti pour
deux clavecins. Vraisemblablement, les Concertos de Bach pour
deux claviers furent créés pour deux des fils du
compositeur. Excellents musiciens, Wilhelm Friedemann et Carl
Philipp Emanuel Bach participaient au Collegium musicum -créé
en 1702 par Telemann- que Bach dirigea à Leipzig de 1729
à 1741. Les membres en étaient principalement des
étudiants de l'université de Leipzig, et les concerts
avaient lieu chaque semaine au Café Zimmermann. C'est dans
ce cadre que Bach composa des concertos pour un, deux, trois voire
quatre clavecins, accompagnés d'un orchestre à cordes.
En tant que directeur du Collegium Musicum, il devait fournir
une grande quantité de musique à destination essentiellement
mondaine. La majorité de ces concertos reprend en effet
des uvres antérieures écrites pour d'autres
instruments, dont le violon.
L'origine du concerto BWV 1060 (un des sommets de la série
par sa richesse polyphonique, entre autres) est très vraisemblablement
une transcription d'un concerto en ré mineur pour violon
et hautbois. La forme des deux concerti est celle du concerto
italien (mise au point par Vivaldi) : trois mouvements : vif,
lent, vif. Écrit en ré mineur pour violon et hautbois,
le Concerto en ut mineur (BWV 1060) est aujourd'hui aussi souvent
joué à deux claviers que dans sa version d'origine.
Comme le dit Andràs Pernye, "la musique de J.-S. Bach
est vivante et marquante quel que soit l'instrument qui la joue."
Le Concerto en ut mineur BWV 1062 est également une transcription
: il provient en effet du célèbre Concerto pour
2 violons BWV 1043 écrit lui, aussi, en ré mineur
à l'origine.
Piotr Tchaïkovski (1840-1893)
Sérénade pour orchestre à cordes Op. 48
La Sérénade fut créée lors d'un
concert privé au Conservatoire de Moscou en 1880. Tchaïkovski
a alors 40 ans. Ne pouvant plus demeurer à Kamenka où
sa sur est gravement malade, il se retire dans une maison
qu'il a achetée à Klin. Il écrit L'Ouverture
1812, évocation de l'épopée napoléonienne,
une uvre commandée en l'honneur du jubilée
d'argent du Tsar Alexandre II pour l'inauguration de l'Exposition
des Arts et de l'Industrie à Moscou. Pour se divertir de
ce travail, il compose la Sérénade Op. 48. "
L'Ouverture fera beaucoup de bruit, mais je l'ai écrite
sans grand enthousiasme et sans amour. Aussi n'aura-t-elle probablement
pas grande valeur. J'ai écrit la Sérénade,
au contraire, sous une réelle poussée intérieure,
je l'ai profondément sentie et j'espère qu'elle
n'est pas dénuée de qualités artistiques.
C'est parce qu'elle est mon dernier enfant ou bien parce qu'en
réalité ce n'est pas mauvais, je crois, que je suis
terriblement fou de cette Sérénade et suis impatient
de la présenter au monde ". Le compositeur l'admettait
volontiers, sa Sérénade pour cordes était
son " enfant chéri ". Il la jouait pendant ses
concerts plus souvent que ses autres uvres.
Après avoir hésité entre une symphonie
et un quintette pour cordes, Tchaïkovski opta finalement
pour l'orchestre à cordes.
Les antécédents de l'uvre sont les sérénades
et divertissements du XVIIIème siècle viennois,
mais plus encore les sinfonias italiennes des écoles vénitienne
et milanaise. La forme d'ensemble est bien celle, également,
d'une symphonie. Par l'esprit, c'est l'uvre d'un classique
du XIXème siècle féru de musique baroque
et galante, mais qui n'oublie pas pour autant ses origines. "
Dans ce morceau, écrit Tchaïkovski, je paie un tribut
à Mozart. C'est une imitation consciente de son style,
et je serais heureux si l'on concluait que je n'étais pas
très loin de mon modèle ".