Douzième Festival Européen Jeunes Talents PARIS MUSIQUE
CLASSIQUE
Douzième
Festival Européen Jeunes Talents
6 au 12 juillet 2012
Hôtel de Soubise - Archives nationales
60, rue des Francs-Bourgeois
75003 Paris
Plus de 20 concerts de musique classique !
La cour de Guise de l'Hôtel de Soubise aux Archives nationales
à Paris, sera le théâtre de la 12e édition
du Festival Européen Jeunes Talents. Depuis plus d'une décennie,
les mélomanes, les passionnés de musique clasique et contemporaine,
les novices ou les simples curieux viennent découvrir les virtuoses
de demain.
Fort du succès de ces dernières années, le Festival
Européen Jeunes Talents assure aujourd'hui un rendez-vous d'une
qualité exceptionnelle réunissant plus de 50 jeunes artistes
issus des grands conservatoires européens et lauréats
de prestigieux concours internationaux.
La 12e édition aura lieu du 6 au 27 juillet prochain. Plus de
20 concerts de musique classique sont programmés.
Cette nouvelle édition est une invitation au voyage : de la
France à la Russie en passant par la Finlande, le Portugal ou
l'Espagne, il est proposé quelques grandes escales musicales.
C'est à travers les chefs d'oeuvre des plus grands génies
de l'histoire de la musique classique que vous aurez plaisir à
vous évader le temps d'un concert.
Trois personnalités du monde musical ont accepté d'apporter
leur précieux soutien à la réussite du Festival
Européen Jeunes Talents :
- Jean-Claude Casadesus, l'un des plus grands chefs d'orchestre de notre
temps, fait l'amitié d'être le parrain de la 12e édition
pour la deuxième année consécutive.
- Kaija Saariaho fait l'honneur d'être la compositrice invitée,
révélant ainsi la place privilégiée accordée
par le festival à la musique contemporaine et à l'Europe.
- Dominique Merlet, concertiste international et pédagogue remarquable
accompagnera la jeune pianiste Anna Buchberger le temps d'un concert
de maître pour un quatre-main de piano dans un programme qui mèle
des moments de complicité entre le pianiste Dominique Merlet
et son élève Anna Buchberger dans les quatre mains de
F. Schubert, A. Dvorak, et F. Liszt et des moments de piano solo avec
des oeuvres de K. Saariaho, F. Chopin et F. Liszt.
L'Association Jeunes Talents donne donc à travers son Festival
une irremplaçable occasion d'entendre des interprètes
d'avenir, dont nombreux pianistes, et d'écouter les plus belles
pages du répertoire de musique classique dans un cadre exceptionnel
! Affirmant sa volonté d'un "élitisme pour tous",
l'Association Jeunes Talents propose pendant le Festival deux rencontres
quotidiennes gratuites :
- une Répétition publique du concert du soir, de 12h30
à 13h30.
- Les " Présentations musicales » de 19h à
19h30 (et le dimanche de 17h à 17h30) : échange pédagogique
et convivial autour de la présentation du programme de la soirée.
3 concerts à entrée libre sont organisés dans des
jardins publics, le dimanche à 17h : le 08/07 dans les jardins
de Soubise (Paris 3e), le 15/07 au Parc départemental du Sausset
(Aulnay-sous-Bois, 93), le 22/07 au
Parc des Buttes Chaumont (Paris 19e) ; pour le plaisir des promeneurs
du dimanche.
Concert tous les soirs à 20h ; les dimanches à 18h. (off
le lundi)
Kaija
Saariaho, compositrice invitée
Née en 1952 en Finlande, Kaija Saariaho vit une enfance imprégnée
de
musique et joue de plusieurs instruments. Parallèlement à
des études
musicales, elle entame, à l'école des Beaux-Arts d'Helsinki,
un cursus qu'elle abandonne vite pour se consacrer entièrement
à la musique. À l'Académie Sibelius d'Helsinki,
elle apprend la composition auprès de Paavo Heininen, avant de
suivre, à Armstadt puis à Fribourg, les cours de Brian
Ferneyhough et Klaus Huber. Caractéristique de ses oeuvres des
années 1980, son écriture sensuelle, descriptive et lyrique
s'emploie à de subtiles transformations.
Sa recherche en matière de timbres nouveaux aura stimulé
son étude de
nouvelles techniques instrumentales et de l'ordinateur auquel, depuis
1982, elle s'est initiée à l'Ircam. Cette pratique constitue
depuis, un élément important de ses compositions. Elle
confirme sa notoriété internationale avec des oeuvres
telles que Verblendungen pour orchestre et bande magnétique (1982-84),
Lichtbogenpour formation chambriste et électronique(1985-86)
ou
encore Nymphéa (1987), commande du Lincoln Center pour le Quatuor
Kronos. À partir des années 1990, sa musique devient plus
expressive, souvent plus rapide dans ses fluctuations mélodiques.
Les éléments
rythmiques deviennent plus forts en dépit de l'absence, toujours,
de pulsations rythmiques régulières. Ce qui demeure central
: le timbre et les couleurs.
l'âme, dédiée à Dawn Upshaw et créé
au Festival de Salzbourg, Orionpour l'Orchestre de Cleveland (2002)
et Quatre Instants, pour soprano, piano et orchestre, pour Karita Mattila,
créé en avril 2003. Son premier opéra, L'Amour
de loin(livret d'Amin Maalouf et mise en scène de Peter Sellars),
a remporté un vif succès lors de sa création au
Festival de Salzbourg en 2000 et a été récompensé
en 2003 par le Prix de composition Grawemeyer. Parmi les nombreux autres
prix qu'elle a reçus, citons le Prix Italia, le Prix musical
du Conseil Nordique ou le Musical America Composer of the year 2008.
Son second opéra, Adriana Mater,
(sur un livret original d'Amin Maalouf), entremêlant la réalité
sombre du présent et le rêve, fut mis en scène par
Peter Sellars, à l'Opéra Bastille en mars 2006, puis à
Helsinki et à Santa Fe.
Kaija Saariaho a aussi signé un vaste oratorio, La Passion de
Simone, commande du Festival de Vienne, du Los Angeles Philharmonic,
du Barbican et du Lincoln Center. Le texte de cette oeuvre a été
écrit par Amin Maalouf autour de la vie et de la pensée
de la philosophe Simone Weil. La création s'est faite en novembre
2006 à Vienne. En février 2007, fut donnée à
Boston la première de Notes on Light pour violoncelle et orchestre,
commande à l'occasion du 125e anniversaire du Boston Symphonic
Orchestra. Cette pièce a été interprétée
à travers le monde par Anssi Karttunen, et a été
jouée à Paris, pour sa première française,
en 2008 à la Salle Pleyel. Le même soir a vu la création
mondiale de Mirage, pièce pour soprano, violoncelle et orchestre,
écrite pour Karita Mattila et Anssi Karttunen, avec l'Orchestre
de Paris dirigé par Christoph Eschenbach. Parmi les oeuvres les
plus récentes : Laterna Magicaécrite pour l'Orchestre
Philharmonique de Berlin, créée en 2009 sous la direction
de Simon Rattle à Berlin puis au festival de Lucerne, Emilie,
un opéra pour Karita Mattila, créé à l'Opéra
de Lyon en mars 2010. "D'om le vrai sens", son concerto pour clarinette pour
Kari Krikku, a été commmandé par le Finnish Radio
Symphony Orchestradont fut donnée la première en septembre
2010 au Finlandia Hall à Helsinki, dirigé par Sakari Oramo
-, et la BBC, Fundação Casa da Musica, le Swedish Radio
Symphony Orchestra et Radio France.
iInterview recueillie par Lisa Richard :
Vous êtes la compositrice invitée
du 12e Festival Jeunes Talents. Que pensez-vous de l'initiative de Jeunes
Talents ? Pourquoi avez-vous accepté l'invitation ?
Ce festival est un bon moyen de donner l'occasion à de jeunes
musiciens de se présenter. Qu'ils jouent aussi de la musique
de leur temps est bien pour eux et je veux toujours soutenir les projets
qui aident les jeunes à
trouver leur chemin ou enrichir leurs expériences.
Selon vous, que peut apporter le Festival à
des jeunes qui débutent leur carrière ?
Tous les concerts sont des occasions de gagner de l'expérience,
d'être remarqué, et pouvoir jouer dans le Festival Jeunes
Talents signifie qu'ils ont déjà été remarqués,
donc c'est un encouragement en soi.
Comment concevez-vous la collaboration entre
vous et les jeunes interprètes ?
Même si ma notation reste traditionnelle, à part quelques
signes avec lesquels je l'ai complétée, chaque compositeur
a sa manière d'utiliser cette même notation, et les jeunes
qui n'ont pas joué ma musique auparavant ne la connaissent pas
forcément. Je discute de cet aspect de ma musique, généralement,
et travaille aussi des détails avec eux. Je peux également
les familiariser avec ma musique en parlant du processus de la composition,
des idées du fondement de la pièce ou de mes sources d'inspiration,
ou
encore pointer des liens avec les pièces de répertoires
qu'ils connaissent.Je voudrais qu'ils comprennent que travailler avec
un compositeur est toujours utile pour eux, et peut les aider dans leur
travail avec le répertoire
classique aussi.
Vous avez étudié à l'Académie
des Beaux-Arts (peinture et dessin). Quelle est l'implication de ces
différents arts dans votre musique ?
C'est vrai qu'après mon bac, j'ai commencé mes études
supérieures simultanément dans trois institutions différentes
: en plus de la musique, j'ai étudié les Arts, la musicologie
et la littérature. Ce qui m'a poussée à faire ces
différentes études, c' est mon manque de confiance en
moi et particulièrement dans le domaine de la composition.
Même si cela fait très longtemps que je ne fais plus de
travail visuel, les idées visuelles sont incluses dans ma musique.
En fait, cet intérêt a si naturellement trouvé sa
place dans ma musique, que je ne sais pas les
séparer. Ma perception de la musique se prolonge naturellement
vers d'autres sens ; quand je pense à des paramètres musicaux,
je pense simultanément aussi à des degrés de luminosité,
des surfaces (tactiles), des
couleurs, parfois même des odeurs.
Quels sont les événements qui
ont marqué votre carrière ?
Ils sont très nombreux, mais j'essaie ici de faire une liste
condensée. Il y a tout d'abord mon premier professeur de composition
à l'Académie de Sibelius, Paavo Heininen, puis mes études
et mes rencontres en Allemagne et à Paris. Les recherches à
l'Ircam au début des années 1980 m'ont aidée à
construire mon langage musical. Ma première commande en France
était Lichtbogenpour l'ensemble 2E2M en 1986, elle reste une
de mes pièces les plus jouées.
À partir de cette pièce, ma musique a été
jouée régulièrement partout dans le monde, mais
le succès de mon premier opéra l'Amour de loin a multiplié
l'intérêt pour ma musique. Le travail avec le metteur en
scène Peter Sellars m'a beaucoup apporté, tout comme les
collaborations récurrentes avec de grands musiciens comme la
soprano Karita Mattila, le violoncelliste Ainsi Karttunen, la flûtiste
Camilla Hoitenga et beaucoup d'autres.
Quels sont les musiciens et compositeurs qui
ont influencé votre travail ?
Beaucoup de musiciens m'ont influencée. J'en ai même
recruté certains ! Il y a par exemple les chefs d'orchestre Esa-Pekka,
Salonen ou encore Ernest Martinez-Isquierdo. En ce qui concerne les
compositeurs, je suis très influencée par Sibelius, Stravinsky,
Szymanowski, Ligeti, Berio... Toute la musique que j' aime m 'a forcément
influencée... Je peux citer aussi Jimi Hendrix, Lakshmi Shankar,
Billie Holiday. La musique de Bach est un cas particulier, je l'aime
et l'écoute depuis toujours. Mais c'est sûrement le cas
pour beaucoup de musiciens !
Le monde de la composition, dans les mentalités,
est masculin.Est-ce facile de se faire une place dans ce milieu d'hommes
?
Pendant mes études et au début de ma carrière,
c'était difficile. Il y avait beaucoup de gens (et parfois moi-même),
qui ne me prenaient pas au sérieux parce que j'étais une
femme. En Finlande, c'était très dur, mais j'ai
eu également des gens qui croyaient en moi, comme mon professeur
Paavo Heininen, et aussi quelques jeunes compositeurs comme Magnus Lindberg
et Esa-Pekka Salonen. Leur amitié m'a beaucoup aidé. Plus
tard,
être une femme s'est parfois révélé un atout
qui m'a différenciée positivement des autres compositeurs,
tous des hommes. Maintenant je ne pense pas beaucoup à cela,
mais il faut rappeler que nous sommes loin
de la parité dans beaucoup de domaines de la vie et la musique
en fait partie. La France est très en retard sur ce sujet ! Les
pays nordiques, l'Allemagne ou l'Amérique du Nord sont plus avance
mais il y a encore
beaucoup à changer.
Pouvez-vous nous raconter une anecdote (musicale,
ou autre) ?
Je me perds facilement, car je suis distraite et mon sens de l'orientation
est quasi-inexistant. Il m'arrive de me perdre même dans des lieux
familiers si je suis en train de penser à autre chose ! Un jour,
il m'est arrivé de me perdre dans les coulisses d'un théâtre
alors que le chef m'appelait sur scène pour le salut. C'était
un ancien théâtre à Valence, et après plusieurs
couloirs, escaliers et portes, je me suis retrouvée en dehors
du bâtiment ! Plusieurs personnes ont essayé de me trouver
quand ils ont vu que je n'étais plus à ma place et que
je ne venais pas sur la scène. Un monsieur m'a finalement trouvée
derrière la porte. Après avoir gesticulé sur la
scène en m'attendant, le chef n'était pas content mais
les musiciens riaient et le public a continué
d'applaudir ! Depuis, je vérifie toujours ma place dans la salle
à l'avance ainsi que le chemin à emprunter pour aller
de ma loge à la scène, ce qui n'est pas toujours aussi
simple qu'on pourrait le croire !
A voir ci-dessous ... Dominique Merlet non pas dans un quatre mains
mais une masterclasse et avec deux autres jeunes pianistes et concernant
la compositrice Kaija Saariaho à découvrir deux de ses
oeuvres pour piano
Masterclass Professeur Dominique Merlet et la pianiste Julia Isaksson
Gothenburg Piano Festival oct 2011
Roland Pöntinen Kaija Saariaho: Prélude, Ballade
Tarifs :
De 7 € à 18 €
Informations et réservations : par téléphone 01
40 20 09 34 ou cliquez
ici